Contrairement aux usages de son époque, Jésus développe la pastorale du toucher. Il touche le lépreux, partage le repas des gens officiellement impurs, ignore la récrimination de ceux qui se sont institués les juges de la femme adultère, il discute calmement avec une femme qui en est à son sixième compagnon de vie.
Depuis le jour où elle a tourné son coeur vers Dieu (Test.25) jusqu'à celui où elle a rendu son coeur à Dieu ce 11 août 1253, Claire n'a eu d'autre désir, d'autre volonté, d'autre plaisir, d'autre jouissance que de Il poser son regard dans la splendeur de la gloire du Père". Pour réparer la maison qui tombait en ruine, Claire a choisi la voie du regard fixer sur Jésus. Tantôt ce sera le regard sur Jésus crucifié, tantôt , dans les mots mêmes de sa règle, le regard de la gloire du Très haut Père Céleste (ReCl 6.1)
Pâques, c'est la "fête des fêtes, la célébrations des célébrations" sans laquelle, dit Pierre dans la 1 e lecture, il n'y a pas de salut . Avous-le: un événement bien discret, produit de nuit, sans témoin comme pour nous redire que ce ne sont pas les yeux qui croient mais le coeur.
Dans les mots de St Grégoire de Nysse : " aujourd'hui est effacé tout souvenir de notre condamnation...Aujourd'hui nous sommes Esprit...Aujourd'hui nous naissons enfants de Dieu... Aujourd'hui, la Vie prend le pouvoir ".Aujourd'hui nous sommes menacés de Vie... éternelle.
Une Terre, une Vigne transfigurée par la Paix; une Terre, une Vigne qui ouvre un espace de lumière pour y installer Dieu et nous avec Lui; une telle Terre, une telle Vigne se voit souvent basculé par le brouillard , la nuée du quotidien. On ne voit que la guerre, les tueurs à gage dont la job est de détruire toute menace de paix.
Jesus venait de déclarer une certitude merveilleuse et forte qui demeure l'une des plus belles révélations de la Bonne Nouvelle. Personne ne saurait nous arracher de la main de Dieu si nous acceptons de faire partie du peuple dont il est le Berger.
L'Eglise reprend à nouveau le chemin vers Pâques. Sous la conduite de Jésus, et marchant à suite, nous sommes entrainé dans une traversée du Désert. " Seigneur avec toi , dit un chant liturgique, nous irons au désert ".
L'histoire de Salut a donné au désert, vient de nous redire Jean-Paul 11 dans son message du Carême, une signification religieuse profonde. C'est là que le peuple de Dieu, sous la conduite de Moïse, éclairé par les prophètes, fit, au milieu de privations et de jeûnes, l'expérience de la miséricorde de Dieu.
Tout ce qu'il fait est admirable. C'est l'enthousiasme. Jésus pourtant avait commandé le silence, la discrétion, mais la foule fait corps avec l'homme libéré et s'unit à sa joie, à son action de grâce. Que tes oeuvres sont belles . C'était le chant de la première création, au matin de la genèse du monde, juste avant le récit de la tentation.
Jésus nous invite d'abord a reconnaître que nous avons des ennemis . Cette première perception de la réalité est capitale. Jésus ne nous parle pas comme si nous pouvions avoir ou ne pas avoir d'ennemis. Il constate de tous, toutes, toujours, partout, nous aurons des ennemis. C'est un fait.
Jésus fit venir la foule. Ca donne du relief à l'enseignement de Jésus. En public, Jésus définit le sens de la vie humaine, de la vie du disciple. Dans la foule, il y a sans doute des candidats pour suivre Jésus : Jésus d'avance fait connaître les conditions minimales à remplir pour marcher à sa suite et porter le très beau nom de chrétien. N'appelait-on pas les premières compagnes de Claire du très beau nom de "chrétienne".?
Tu m'as fait capable d'entendre " s'exclame le psaume 39. Il semble bien que l'on ne devienne pas disciple, moniale,parce qu'on veut l'être, ou qu'on le mérite, ou qu'on y soit recommendé par un personnage influent. On devient disciple, moniale parce que appelé. A l'origine de toute vie engagée religieusement, socialement, chrétiennement, politiquement, il y a un appel. Il y a aussi une capacité d'entendre.
