Année A : Vendredi de la 17e semaine ordinaire (litao17v.96)
Mtt 13 : 54-58 : homélie d'accueil de Madame Christine
Il est venu chez les siens et ils ne l'ont pas reconnu. Il a aimé son peuple qu'il a soulagé dans toutes ses misères, avec des tendresses de mère. On l'a reconnu simplement comme le fils du charpentier, de Joseph de Nazareth en Galilée.
Du coté de Jésus, il y a de la solitude la-dedans. Lui, fils de Dieu, qui, dans les mots de Saint-Léon Le Grand, a épousé la nature humaine, se retrouve seul au milieu des siens. Du coté des gens de Nazareth, un regard de terrien, limité à des apparences, un regard à courte vue qui dégage méfiance et incrédulité.
Cette page de Matthieu se réalise aujourd'hui. Notre monde connaît Jésus, demeure frappé d'étonnement par ce personnage historique, plein de sagesse, qui a bouleversé l'Histoire. Mais là s'arrête la connaissance de Jésus. Comme hier, nous le méconnaissons comme cet Homme-Dieu, envoyé du Père. Ce discours est trop dur à entendre. L'Incarnation même fait problème.
C'est cette re-connaissance de Jésus, toujours à faire, à refaire, à réactiver qui a amené récemment Christine à demeurer chez vous. Désormais son programme de vie : " passer de soi-même à l'Autre", passer de la rechercher de soi à la recherche de Dieu. Eloi Leclerc fait dire à François dans ce dialogue avec Frère Léon : Ne te préoccupe pas tant de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire-le. Réjouis-toi de ce qu'il est. Il ajoute ensuite : Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. Elève ton regard toujours plus haut, beaucoup plus haut... Accepte d'être pauvre de toi. Dieu est, cela suffit . Et madame Claire affirme simplement : " Regarde-le, médite-le, contemple-le."
Oui, pendant qu'on s'occupe de Lui, il s'occupe de nous. On vient ici pour s'occuper de Dieu, non de soi ; pour être content-e de Dieu plutôt que de chercher à ce que Dieu soit contente de moi. On vient ici non pour se lamenter de ses fautes, de notre méconnaissance de Jésus ni même pour s'occuper de sa sainteté, mais pour se délecter dans le Seigneur et il t'accordera les désirs de ton cœur (Ps.37), pour se pour se souvenir de sa seule justice (ps71)chanter à chaque instant de notre quotidien : Mes yeux sont tournés vers Toi, car Lui-même il tire mes pieds du filet. On entre ici pour bondir vers Dieu, s'installer dans le souvenir des bienfaits divins. On entre ici non pour faire plier la volonté de Dieu à la sienne mais pour plier la sienne à celle de Dieu. On entre ici pour vaguer selon l'expression de Guillaume de Saint Thierry à Dieu. Il ajoute : " Ce n'est pas du désoeuvrement. C'est l'activité suprême". Bref, se désoccuper de soi-même pour ne le regarder que Lui ( Elisabeth de la Trinité ). Une vie entière pour que Dieu en Jésus nous plaise plutôt que de plaire à Dieu. Toi pas moi. Il y a quelque chose de pascal là-dedans. Cette littérature là, il va vous falloir vous l'approprier, Madame Christine, pour recevoir demain un doctorat honoris causa de l'union à Dieu.
A votre contemplation : Le vrai miracle de Jésus, celui qui perdure d'âge en âge, c'est de faire nôtre cette prière toute centrée sur Lui : Gloire soit rendu au Père, au Fils et au Saint-Esprit pour les siècles des siècles. AMEN
ACCUEIL : Salutation à Madame Christine. Une doctoresse parmi des soeurs pauvres. En retour de sa connaissance de la poésie qu'elle saura bien vous faire partager- mieux vous apprendre à aimer peut-être-, vous lui offrirez la vôtre, celle de la Poésie de Dieu. Admirable échange. Une célébration d'entrée (19e année ?) pour se laisser frapper d'étonnement par son enseignement.
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