Année a

quelqu'un qui lui exprimait d'avoir abandonné de grandes possessions pour sauver son âme, Maître Eckhart lui répondit: Tu as vraiment abandonné quelque chose si tu t'es toi-même abandonné. Une réponse qui vous rejoint de plein fouet, contemplatives. Il est relativement facile de tout abandonner mais combien plus difficile de s'abandonner soi-même, d'abandonner le petit moi égoïste pour recevoir le grand moi, le moi christique. Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi(Gal2,20).

Le besoin de l'Amour est de donner, de faire sentir sa Présence. La paix soit avec vous. Quelle extraordinaire façon pour Jésus d'exprimer à ses disciples, verrouillés dans leur maison, appeurés par les évènements des derniers jours, sa bienveillance. Jésus ne s'est pas arrêté à l'incrédulité de ses disciples, à leur trahison. Jésus leur apporte la paix du pardon qui oublie tout. Il n'est pas venu pour les bien-portants mais pour les pécheurs.

Alors qu'il est plus facile dit Georges Bernanos de se haîr que de s'aimer, presqu' à mi- montée vers Pâques, à nouveau à notre contemplation ce commandement nouveau, ce verbe aimer qui ne vieillit pas (abbé Pierre). Cette " loi sans tache" (Bernard), ce joug suave, ce fardeau 1éger est vraiment la loi du Seigneur, la sienne propre, celle dont 11 vit. Dieu est amour. Et le propre de l’amour est de se répandre. L'amour ne peut se contenir.

" Voici je viens. Dans le livre est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse". Je tire cette réflexion de la page couverture ouvrant ce 25 mars 93 la célébration liturgique où notre consoeur Edith s'engageait dans la " forme de vie des pauvres soeurs". On reprendra demain ces mêmes mots: voici je viens.