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Mtt 11:16-19 joue de la flûte sur les places. Esprit de contradiction

Qui chantera aujourd’hui en ces temps de grande fébrilité, avec art et conviction les paroles du psaume qui marche à ta suite, Seigneur aura la lumière de la vie ? Qui fera voir à notre monde cet appel à danser de joie à se convertir à la joie ? Qui fera entendre la mélodie des gens heureux ?

Il y a bien eu Jean-Baptiste, ce possédé. Il y a bien eu Jésus, ce glouton. Il y a bien eu jadis Paul qui clamait sur les routes : le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants et qui invitait à un changement de vie. Qui reprendra aujourd’hui leur appel à la conversion, à un changement de vie ?  Qui fera ré-entendre que ce très vieux rêve humain d’être comme Dieu est à nos portes ?

Notre vie ecclésiale, contemplative, raconte-t-elle la conversion aujourd’hui. Notre monde voit-il en nous qu’un enseignement salutaire a révolutionné nos manières de vivre.  Et si cette pauvreté  décriée sur le sens de Noël était  la conséquence d’un prophétisme qui manque d’enthousiasme, d’une manière de vivre Jésus-Christ qui ne transfigure pas dans notre quotidien ? Serait-ce que nous sommes incapables de montrer qu’en nous chante, éclate une autre vie ?  Une foi qui dégage des signes de morosité n’ouvre plus à la joie. Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur mais ceux dont la vie tout entière est révélation du passage de Dieu en eux qui sont des précurseurs de ce grand Noël qui vient.

Ce projet de bonheur, ce jour de Dieu disent les prophètes Jean l’a annoncé. Sa génération a refusé l’ascèse comme chemin d’accès. On l’a traité de possédé...Il aurait fallu ajouter  de bonheur !  Jésus a fait sien ce projet - ce royaume des cieux présent au milieu de nous dira Matthieu, ce dessein bienveillant du Père précisera Paul - Comme pour Jean, la génération de Jésus n’a pas reconnu en Lui l’Epoux qui ouvre à la fête. On l’a traité de glouton....  Il aurait fallu ajouter de salut !

Ce “glouton de salut”  est plus près de nous maintenant. Le projet de bonheur, le dessein bienveillant  que Dieu nous offre avance irrésistiblement, fait son petit bonhomme de chemin. Il progresse. Plus une situation est tragique, plus progresse la recherche de solution. Oublier d'annoncer cela, c'est ouvrir la porte à la morosité. Le poète Flaubert écrit ses mots : peu de gens devineront combien il a fallu être triste pour ressusciter Carthage.  Peu de gens devinent qu’il a fallu atteindre les bas fonds de l’hommerie pour donner naissance à Jésus. Peu de gens devinent que c’est l’écoeurement(fin de deux guerres mondiales) à son apogée - l’une de ces nuits les plus noirs de notre histoire- qui a donné naissance à la déclaration universelle des droits humains : une utopie radicale qui se voulait refus de la laideur et de la méchanceté du monde. Voilà dit autrement tout le mystère de Noël : une utopie qui refuse à la vie d’être sans avenir.

A votre contemplation : Allons à la rencontre de cet Avenir qui vient vers nous. Marie nous en a donné le ton. L’enfant qui vient nous rappelle que la fragilité de la vie mérite que nous la protégions de la déchéance, de l’anéantissement, de la déprime. Noël, une histoire à réussir pour transformer nos bas-fonds de désespérances en plénitude de joie. Que votre sérénité soit connue de tous (Ph 4,4). Avec toute l’Eglise clamons, EN AVENT LA JOIE. Amen.

Accueil : Le plus noble désir de Dieu est d’engendrer son Fils en nous. (Eckhart) Il nous a donné le pouvoir de devenir fils de Dieu (JN). Allons à la rencontre d’un Dieu qui nous offre de devenir semblable à lui.