S’il est facile d’affirmer que Jésus est un éternel insoumis, il est beaucoup plus difficile d’en reconnaître son identité. Je dirais que l’identité Jésus a la profondeur de notre qualité d’écoute et d’émerveillement. Écouter avec plaisir, écouter sa Parole, par le dialogue, par le silence et la contemplation, par une relation personnelle avec lui nous conduira à s’approcher un peu plus de l’identité de Jésus.
Si nous comprenions cette page de Matthieu ! Elle ne fait que dévoiler au grand jour toute la question - et quelle question - de la discrétion de Dieu. Certains diront de l’absence de Dieu. En choisissant ses apôtres, Dieu en Jésus accepte de nous laisser toute la place. Il accepte de se taire pour nous laisser libre, pour respecter notre liberté. Il s’agit d’autre chose que de se taire parce qu’il n’existe pas. Appel qui ouvre sur la discrétion de Dieu.
Prenons le temps de savourer ce passage de Marc qui n’est pas sans rappeler celui prophète Jonas “Yahvé lança sur la mer un vent violent, et il y eut une grande tempête... Prenez-moi et jetez-moi à la mer, dit-il, et la mer s'apaisera pour vous... S'emparant de lui, ils le jetèrent à la mer, et la mer apaisa sa fureur.” Jonas - Jésus : même combat.
Vers les années 30 de notre ère parut un homme que les plus hautes autorités religieuses voulurent supprimer ou tout le moins faire taire. Comme on dit aujourd’hui parut un homme qui fut mis à l’index, parce que non ses écrits mais son comportement fut jugé dangereux pour la foi. Les spécialistes de la foi le rejetaient. Il irritait les chefs religieux qui voyaient leur fief menacé.
Rien de spectaculaire dans l’enseignement de Jésus, rien de sensationnel dans la venue du Règne de Dieu. On ne peut dire il est ici ou il est là (Lc17, 21). Il vient d’une manière cachée à tout regard extérieur. Il est comme la semence jetée en terre ou comme un peu de levain mêlé à la pâte; comme la lampe qui éclaire l’intérieur de la maison. Tout le langage de Jésus est discrétion
Que nous faut-il faire pour que nos vies, nos rites liturgiques deviennent des portes voix de l’Evangile ? Que nous faut-il faire, quelle conversion faut-il s’imposer pour que nos paroles n’annule pas la parole de Dieu ? Pour que nos paroles touchent les coeurs et conduisent nos contemporains à se poser la question de Dieu ?. Ce matin, une page évangélique qui pose la question Dieu. Je dis bien la question-Dieu et non pas la question de Dieu ...
Tout ce qu’il fait est admirable. C’est l’enthousiasme. En demandant la discrétion, il me semble que Jésus ici a manqué de psychologie. Comment taire l’émerveillement ? Quand l’enthousiasme déborde impossible de la taire. En écho à ce texte, monte ce chant de la première création au matin de la genèse du monde, avant le récit de la création. Que tes oeuvres sont belles.
Dieu a promis de nous faire entrer dans le lieu de son repos et cette promesse demeure. Cette promesse est certitude de foi. Vous et moi attendons sans cesse des lendemains qui chantent. Notre histoire humaine a un but, un sens, une direction. Dieu a un projet, un dessein bienveillant pour reprendre les mots de Paul : de nous offrir un terre où nous trouverons le bonheur. Tes péchés sont pardonnés. Chemin incontournable pour entrer dans cette terre-béatitude, pour lui devenir semblable. Il a passé parmi nous en faisant le bien, libérant tous ceux qui étaient sous le pouvoir du mal.
Dès le début de sa prédication, Jésus appelle à le suivre. Jésus appelle après avoir regardé non d’un simple regard ordinaire mais d’un regard qui pénètre les coeurs. Le regard de Jésus est un choix, un choix qui projette des pêcheurs de poissons dans un devenir pêcheurs d’homme. Nouveau métier Quel anoblissement il y a la-dedans !
En bon oriental qu'il était, Jésus fut un conteur d'images. Il parlait de choses qui faisaient le quotidien de chacun et de chacune, avec les couleurs, les expressions, les drames et les questionnements de ses auditeurs. Il parlait de façon que le grand et le petit, l'adulte et l'enfant, le plus cultivé et le moins cultivé, se sentaient partie prenante du récit et ne pouvaient pas rester indifférents. Tous se sentaient concernés. Tous devaient prendre parti. Comment penser? Comment agir?
