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Noël

2021-B- Jn 3, 22-30- samedi après l'épiphanie- décroître, mot explosif

Pour terminer ce temps de Noël, un mot qui fait peur. Un «mot obus» (Paul Ariès), explosif ; c'est un mot qui repousse, qui encourage à redécouvrir notre identité profonde ; un mot insoutenable qui fait éclater l’idéologie d’une croissance exponentielle indéfinie de soi ; un mot nuptial qui prépare notre union avec Jésus, un mot qui est un sacrement, dit Maurice Zundel ; un mot qui est à la racine de l’incarnation : décroître. Dieu s’est fait humain.

2021-B-Mc 6, 45-52 - mercredi après l'Épiphanie- on se sauve ensemble

En plein confinement mondial, le 27 mars dernier, le pape François lance ce cri : nous sommes tous dans la même barque. Dans son encyclique sur la fraternité (Fratelli tutti, no 32), le pape écrit que personne ne se sauve tout seul, qu’il n’est possible de se sauver qu’ensemble. Aux prêtres de Rome, il précise (2020-05-30) que personne ne peut penser à s’en sortir seul. Nous sommes tous frappés et impliqués. Marguerite Yourcenar fait remarquer que rien ne rapproche les êtres humains comme d’avoir peur ensemble.

2021-B-Jn 1, 19-28- samedi après Noël- se donner une parole vivante

Étonnant. Nous sommes durant le temps de Noël. Pas une seule fois, dans le passage de l’évangile que nous venons d’entendre, le nom de Jésus est prononcé. Sa présence n’est même pas évoquée et semble totalement absente. Les regards des prêtres et des lévites se portent sur quelqu’un qui attire les foules et qui n’a aucun mandat pour prêcher. Qui est-il ? Jean suscite leur curiosité en même temps qu’il les inquiète parce qu'on parle beaucoup de lui et de son baptême d'un nouveau genre. La liturgie oriente nos regards sur un autre pour nous indiquer subtilement quelle est notre identité chrétienne.

2020-B-Lc 2, 36-40 - mercredi 6e jour de NOEL- qui est l'enfant que nous portons ?

En prenant l’enfant dans ses bras, le vieillard Siméon ne prenait pas un Dieu déguisé en humain. Il ne portait pas quelqu’un qui vient d’ailleurs, d’en haut, pour juger notre monde, nos vies et pour nous sauver, pour fonder, disent les exégètes, une nouvelle religion. Il ne portait pas non plus dans ses mains un envahisseur puissant, écrasant, un futur rédacteur d’un code de conduite, d’une constitution inaltérable.

2020-B-Lc 2, 22-35- mardi 5e jour de NOEL- humain et divin

Les temps ont beaucoup changé, disons-nous. Il y a quelques années, le premier geste des parents à la naissance d’un enfant était de le conduire à l’église pour son baptême. Par ce geste, les parents confiaient à Dieu leur enfant. Ils reprenaient à leur compte le geste que Joseph et Marie faisaient en présentant leur nouveau-né au temple.

Ce geste est de toutes les cultures et de toutes les époques. Il se retrouve dans toutes les religions. Il y a en nous le besoin de souligner les moments charnières de la vie. Un besoin de célébrer ensemble autant les moments heureux que les moments pénibles de la vie.

2020-B-Mt 10, 17-22- martyr de saint Étienne- se dé-coincider de soi-même

Le philosophe François Jullien[1] fait remarquer que la première fêlure, qu’il appelle dé-coïncidence, se trouve en Dieu : le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu (Jn 1, 1). Dieu est séparé de lui-même. Il éprouve ce que nous connaissons bien depuis quelques semaines, la distanciation physique qui est autre chose qu’une distanciation sociale que favorise l’individualisme qui construit des murs. Séparation nécessaire pour nous faire expérimenter sa manière de vivre. Le Père s’est dé-coïncidé de son fils pour nous montrer ce qu’est une vie déconfinée de soi-même.

2020 - A- Jn 1, 35-42 -samedi 1iere semaine NOËL - interroger les interrogeants

Jean vient de nous présenter un chemin pour annoncer Jésus. L’archevêque émérite et théologien Mgr Rouet traduit ce chemin par une question : comment rejoindre ceux qui, au-delà de l’opposition entre croire et ne pas croire, donc sécularisés, cherchent confusément quelque chose qui les rejoigne[1] ? Il précise que Jésus se démarque des gardiens de la transmission de la loi en refusant de leur faire un beau discours. Il se laisse approcher et s’approche lui-même des chercheurs de sens.

2020-A- Jn 3, 22-30 - samedi 2e semaine Noël- don de l'écoute

Le texte entendu aujourd’hui, de tous les textes lus ces derniers jours, est celui qui me dérange le plus. Ne rien s’attribuer par soi-même. La lecture précisait : gardez-vous des idoles. Gardez-vous de vous privilégier aux autres. Cela signifie disparaître au profit d’un autre. Il a mis sa propre chair au feu, selon un adage argentin. Tel est ma joie et elle est parfaite, ajoutait Jean à des disciples inquiets de voir que quelqu’un d’autre fascinait les gens plus que lui.

2020-A- Jn 3, 22-30- samedi après Épiphanie- croire, c’est décroître

Le mode de vie de Jean-Baptiste invite à la radicalité vers le bas et à une joyeuse simplicité. Il faut que je décroisse. Émerveillement dans l’humilité de Jean-Baptiste et crainte de devoir le suivre. Jean-Baptiste est le précurseur de la décroissance chrétienne. Pour ceux qui l’entendent avec des oreilles d’aujourd’hui, ces mots résonnent comme des «mots-obus », pour reprendre l’expression de Paul Ariès. Ils cachent pourtant une richesse abyssale, insondable. L’appel à la décroissance fait exploser l’idéologie de «l’égolatrie» (pape François) qui pousse à exploiter son prochain (la terre aussi) et à le(s) traiter comme un pur objet (Laudatio si, no 123).

2019-A- Mt 2, 13-18 - les saints innocents -vers un comportement christianophobe

Face à Jésus, nous adoptons des attitudes très différentes. Les mages voient une lumière. Hérode, puissant et brutal, ne voit dans l’enfant qu’un danger, qu’une menace pour son pouvoir. Il fera tout son possible pour l’éliminer. En effet, à partir d’un pouvoir oppressif, on ne peut que « crucifier » ceux qui apportent la libération. C’était vrai hier. Aujourd’hui, c’est encore une réalité.

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