Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2021-B-Mt 15, 21-28 - mercredi de la 18e semaine ORDINAIRE- chrétiens asymptomatiques

Année B : mercredi de la 18e semaine ordinaire (litbo18me.21)    

Mt 15, 21-28 : chrétiens asymptomatiques    

Ces derniers mois, on parlait de malades asymptomatiques. Ils portent en eux le virus sans aucun symptôme.  Ces personnes sont à éviter. Il y a aussi des chrétiens asymptomatiques. Ils portent en eux le virus de l’évangile sans en laisser paraître la moindre trace.  

La Cananéenne est l’une de ces personnes qui portent en elle le virus d’une foi tellement puissante qu’elle a converti Jésus. Elle l’a poussé à sortir des sentiers battus pour aller vers toute sorte de monde, incluant les païens. Jésus est transformé en « sauveur » de l’humanité par la foi de cette femme. Femme, toi foi est grande.

Cette femme n’était pas polluée par une multitude de croyances pour répondre à son « besoin religieux ». Elle est la plus belle expression de l’inouï de la foi qui ne peut s’enfermer dans des croyances ou dans une pratique de la religion. Elle est le modèle type des croyants d’aujourd’hui.

Avec elle apparaît la déconstruction d’une foi-croyance, le passage d’une foi-vérité à croire à une foi-proximité avec la vie de tous les jours, avec ses souffrances et ses joies. Trop souvent, nous enfermons la foi dans des dogmes dont le langage vient d’une autre époque ou exprimés dans des croyances « incroyables » (Dominique Collin)..

Ce matin, interrogeons-nous sur la foi que nous avons. Jésus serait-il autant fasciné par notre foi qu’il le fut en présence de cette païenne ? Notre foi est souvent réduite à des énoncés dogmatiques ou à des « recettes » pour s’assurer de son salut. Sommes-nous des croyants incroyants ? Les croyants à deux registres, celui du religieux et celui du monde profane, n’existent pas. La foi ne se limite pas à de bonnes paroles ou à une liste de valeurs. Elle est relation à Dieu et proximité aux autres dans un même mouvement. Elle implique des actes qui engagent.

Ce n’est pas le taux de pratique dominicale, le nombre d’entrées dans les séminaires, la quantité de personnes présentes aux JMJ, le nombre de mariages, de baptêmes célébrés, le nombre d’enfants inscrit en catéchèse qui détermine l’expansion de la foi. L’essentiel de la foi se trouve dans le geste de cette femme qui ne craint pas de répondre sèchement à Jésus.

Dans son livre confession d’un cardinal, l’auteur, Olivier Le Gendre, présente bien ce qu’est la foi en décrivant le geste d’une dame nommée Donatienne, sur une des collines de Kigali. Elle recueille six enfants abandonnés et orphelins. Elle les a trouvés affamés au bord du chemin qui longe le marais où ils se sont cachés. Deux d’entre eux sont blessés sérieusement. B

L’essentiel de l’Évangile est là chez cette femme en perte de sang ou dans cette dame Donatienne. Leur foi apporte un peu de baume d’humanité dans ce monde où la concurrence est effrénée, les conflits perpétuels, les inégalités sociales scandaleuses. Nous ne serons pas jugés sur le nombre de fois dont nous avons participé à la messe, mais si nous avons mis un peu plus d’humanité dans un monde qui semble saisir toutes les occasions pour se déshumaniser. 

Question : où est l’essentiel de l’Évangile dans nos vies ? La foi, fait dire Olivier Le Gendre au Cardinal retraité, n’est pas le Vatican. L’essentiel de la foi se trouve chez ces parents qui transmettent leur foi à leurs enfants, dans ce père Pedro Opeka[1], lazariste, fondateur de la Cité de l’amitié à Madagascar, dans ces gens croyants, qui ont transformé l’abbaye sainte Marie du désert en Village de François[2], dans ces hommes et femmes qui vivent bien la banalité de leur quotidien et qui s’inventent sans arrêt des manières d’être croyants dans le monde. La foi se cache dans une myriade d’initiatives discrètes, vécues dans la prière ; dans un fourmillement d’initiatives et de réalisations, connues ou inconnues ; dans un fourmillement de petits gestes, de miettes données aux chiens, qui manifestent la tendresse de Dieu, sans bruit, sans apparat, à la manière d’une brise légère, comme lorsque Dieu se présente à Élie (1 Roi 19,9-13a).

Nous ne sommes pas des envoyés pour exploiter la terre (lecture). Nous sommes des témoins d’une terre renouvelée par tant de petits gestes qui cachent l’essentiel de l’Évangile que Jésus a reconnu dans cette femme païenne, image de notre monde. Nous ne pouvons jamais et je paraphrase la lecture, détruire ces petits gestes, car ils sont plus forts que nous (v.31). AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

 https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2014-mt-15-21-28-20e-dimanche-ordinaire-la-femme-qui-convertit-jesus

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2008-dimanche-20e-semaine-ordinaire-mtt-15-21-28-dans-la-cananeenne-quest-ce-qui

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2007-c-mercredi-18e-semaine-ordinaire-mtt-15-21-28-evangile-lenvers

 

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Lundi, 26 juillet, 2021

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.