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2008-A : Dimanche 20e semaine ordinaire-Mtt 15, 21-28 : dans la cananéenne, qu'est-ce qui vous émerveille?

  Année A : Dimanche 20ième semaine ordinaire (litao20d.08)
Matthieu 15, 21-28 : dans la  cananéenne, qu'est-ce qui vous émerveille?
                                                                                                                                                                                                                   Dans l'évangile que nous venons d'entendre, qu'est-ce qui vous émerveille ? Ma question peut sur-prendre tant l'attitude de Jésus envers cette femme se situe à des années lumières de l'image que nous avons de lui. Oui, devant ce Jésus impatient, dont le silence étonne, détonne, tant sa manière d'agir est choquante; devant ce Jésus qui a des paroles repoussantes, cinglantes, qu'est-ce qui vous émerveille? Qu'elle est sa Bonne Nouvelle pour vous, pour votre vie spirituelle, pour le bonheur de tout le monde?

Sans cet émerveillement, nous ne pouvons pas comprendre ce qui se passe entre Jésus et cette femme. Pour nous émerveiller devant cette page, il faut d'abord éviter de demeurer à la surface des mots. Il faut descendre dans les mots pour y découvrir deux petites merveilles d'espérance qui pourraient transformer nos vies, nourrir notre vie spirituelle. L'une porte sur la prière et l'autre sur la personne de Jésus.
La première petite merveille d'espérance c'est qu'une fois le choc passé, nous découvrons que Jésus qui était de marbre, est ébranlé par la persévérance, par la belle et authentique foi de cette femme païenne. La persistance de son regard contemplatif à ne pas se détourner de Jésus malgré ses rebuffades, son silence inexplicable, l'a tellement rejoint dans son propre cœur, (sa réponse audacieuse - les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table -) l'a tellement saisi jusqu’aux entrailles, que Jésus «craque». Ô femme, ta foi est grande. Il ajoute - et c'est «merveilleux» ! - les mêmes mots que Marie, sa mère, adressera demain à l'archange Gabriel : que tout se fasse pour toi comme tu le veux.  Devant nos yeux, une foi sans faille qui désarme Jésus. Une foi qui soulève les montagnes et oblige Dieu en lui à agir. Par son changement d'attitude, Jésus accomplit la prophétie d’Isaïe entendue en première lecture: Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur...je les rendrai heureux, ... je [leur] ferai bon accueil.  

La deuxième petite merveille d'espérance, c'est que nous ne sommes pas en présence d'une guérison parmi tant d'autres, mais d'une rencontre fondatrice, qui marque un tournant dans la vie de Jésus, qui ouvre un horizon nouveau à sa mission. Il change d'idée. Il ouvre le salut, la Bonne nouvelle à toutes les nations. La ténacité de cette femme étrangère a aidé Jésus à prendre conscience qu’il n’est pas venu seulement pour les brebis perdues d’Israël, mais pour les païens, ceux qui ne sont pas de sa race, de sa culture. Désormais sa miséricorde s'étend à tous les peuples. Véritable révolution qu'on a peine à imaginer aujourd'hui!

Ce qu'il faut comprendre de ces deux petites merveilles d'espérance, ce qu'il faut en retirer pour notre propre vie spirituelle, c'est que Dieu nous écoute même quand il semble ne pas écouter.  Le silence de Dieu n'est ni indifférence, ni mépris, mais invitation à descendre en nous pour discerner ce que nous avons vraiment besoin. Alors Dieu nous dira que tout se passe pour toi comme tu le veux. Souvent, quand nous prions, nous ressemblons à ce paysan dont parle un ancien auteur spirituel, Dorothée de Gaza. Un jour, il a reçu la nouvelle que le roi en personne le recevra. C'est l'occasion de sa vie pour lui présenter de vive voix tout ce qu'il désire depuis longtemps. Arrive le jour fixé, très ému de se retrouver en la présence du roi, il demande un quintal de fumier pour ses champs ! C'était tout ce qu'il lui était venu en tête. Nous nous comportons de la même manière avec Dieu. Ce que nous demandons est souvent et seulement un quintal de fumier, de petites choses, des miettes plutôt que l'essentiel dont parle Paul dans la lecture : sa miséricorde qui nous réconcilie avec lui.
Deuxième chose à comprendre : si Dieu a changé d'idée, cette petite merveille doit se produire en chacun de nous. Nous devons nous aussi changer d'attitude, nos regards, nos perceptions envers ceux et celles qui ne sont pas «pratiquants» comme nous, qui ne sont pas de notre foi, qui sont des étrangers, des immigrés.   Jésus lui dit: non femme, tu n'es pas perdue. Ta foi te fait aussi entrer dans ma maison qui est une maison de prière pour tous les peuples (Is 56, 7). Paul disait tantôt : Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts !    
Que cette eucharistie nous ouvre à cette petite merveille d'offrir à notre monde comme l’a exprimé Paul dans la deuxième lecture, le même regard de miséricorde que Jésus porte sur chacun d’entre nous. Vous avez obtenu miséricorde… pour qu’eux aussi obtiennent miséricorde. AMEN.

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Mercredi, 1 octobre, 2008

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