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2020-A-Jn 15, 18-21 samedi 5e semaine de Pâques - appartenir à Dieu

Année A : samedi de la 5e semaine de Pâques       

Jn 15, 18-21 ; Ac 16, 1-10 : appartenir non au monde, mais à Dieu.

Pour ceux qui en doutaient, il se dégage de la première lecture un tableau très vivant de l’Église primitive. Nous y voyons que l’évangélisation repose sur des personnes. À l’époque des Actes, l’annonce de Jésus est liée à l’histoire personnelle et fascinante de témoins et non sur des structures presque inexistantes. Les Actes donnent une large part à la figure de Paul. Elle est centrale. Ils présentent aussi d’autres figures comme Barnabé qui fut un intermédiaire auprès des apôtres qui s’interrogeaient sur sa soudaine conversion. Les deux forment une formidable équipe.

Ce matin, nous retrouvons une autre figure de premier plan. Timothée, mon enfant bien-aimé (1 Tm et 2 Tm), que Paul est allé lui-même chercher pour l’accompagner dans ses déplacements. Vu qu'il est un excellent  soldat du Christ  (2 Tm 2 et 3) et d’un zèle infatigable, il lui imposa les mains et lui confia l’Église d’Éphèse  (cf. 1 Tm).

Luc nous présente des témoins qui ont dit un oui sans réserve au choix de Dieu sur eux. Ils s’y sont donnés entièrement. Ces témoins de Jésus ressuscité n’ont pas eu la vie facile. Ils n’ont pas recherché leur propre avantage, ni leur bien-être, ni même leur propre vie parce que Jésus est pour eux la meilleure des options pour donner de la dignité et de la grandeur à leur vie.

La vie missionnaire de Paul ne fut pas à l’abri de la haine dont parle l’évangile, lui qui fut un des grands voyageurs de l’Histoire de la  foi. À peine arrivé de Troas, il entend dire dans une vision : passe en Macédoine et viens à notre secours (Ac 16, 9).

À lire Jean ce matin, il faut comprendre aussi que jeter en terre le grain de blé exige, contrairement à une pastorale de conservation, la force explosive de l’Esprit et le courage de laisser cette force se déchaîner même si elle engendre de la haine contre nous. Le statu quo n’engendre habituellement pas de la haine contre nous. C’est sortir – c’est le mot de prédilection du pape François – qui accroît le risque d’être contesté, détesté, haï. Dans une Église bien organisée, il n’y a pas de problème, disait le pape dans une homélie en mai 2017.

La haine surgit quand on est amoureux de la personne Jésus et non quand on fait des déclarations dogmatiques ; quand on est amoureux d’une option pour les pauvres et non de la sauvegarde d’une économie néolibérale ; et amoureux d’un chemin qui n’est jamais fini et non d’une structure, d’un organigramme parfaitement respecté ; et aussi amoureux du Christ mort et ressuscité pour nous et non du temps présent (2 Tm 4, 10) et des choses d’en bas. 

La haine surgit quand nous avons pour devise ma vie, c’est Jésus, pour citer le Père Simoni, o.f.m., qui a passé plus de trente ans de sa vie en prison. Cette haine surgit quand dans nos vies rien au monde n’est plus important que Jésus et quand nous passons d’une vie mondaine, tranquille, pratiquante, mais tiède, à une vraie «demeurance» en Jésus, quand nous passons  d’une religiosité qui s’attarde trop au gain matériel à la foi et à la proclamation : Jésus est le Seigneur.   

Il me revient en mémoire cette confession dramatique de Jérémie qui, lui aussi,  parce qu’il luttait pour un meilleur comportement entre les autorités et les gens ordinaires, devait supporter leurs calomnies : J’entends les calomnies de la foule : dénoncez-le […] Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent peut-être se laissera-t-il séduire (Jr 20, 13). Jérémie souffrait de la dureté des cœurs.

 Nous ressemblons souvent à cette foule qui recherche Jésus parce qu’il leur donne  à manger. Tant qu’on pense à un aliment matériel, on accourt en foule à Jésus ; dès qu’il s’agit d’aliment spirituel, on ne vient plus (Jean Chrysostome). Vous me cherchez non pas pour écouter la parole de Dieu, mais parce que je vous ai donné à manger (cf. Jn 6, 26). Les lectures font ressortir que nous sommes des évangélisateurs à l’esprit libre quand notre foi nous tient hors des sentiers battus, hors de la casuistique dont Jésus lui-même prenait ses distances, quand nous annonçons un Jésus qui prend position contre toute hégémonie religieuse ou économique sans craindre de s’aliéner les détenteurs de l’argent et que nous refusons un niveau de vie mondaine.

Dépassons la tolérance qui ouvre sur la haine et regardons le monde à la manière de Jésus. AMEN.

 

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Date: 
Vendredi, 8 mai, 2020

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