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2020-B- Lc 1, 57-66-mercredi 4e semaine AVENT- joie de l'effacement

Année B : mercredi 4ière semaine Avent (litba04me.20)  

 Lc 1, 57-66 ; Ml 3, 1-4.23-24 : la joie de l’effacement.

Pourquoi entendons-nous ces jours-ci le récit de l’annonce faite à Marie et celle faite à Zacharie ? Une réponse spontanée surgit : pour nous ouvrir à la joie. Toute naissance est source d’émerveillement, de joie. Zacharie est tellement fou de joie d’entendre qu’il sera bientôt père d’un enfant qu’il en perdit la voix. Marie, tellement folle de joie, qu’elle s’est mise à courir l’annoncer à Élisabeth. Deux mouvements de joie : se taire parce que c’est inexprimable ; courir parce que la nouvelle est intenable.

Mais de quelle joie s’agit-il? Marie comme Zacharie ont préparé le chemin d’un autre. Le comportement de Jean-Baptiste le confirme : il a préparé le chemin d’un autre. Autant Zacharie, Marie et  Jean-Baptiste, pour préparer le chemin d’un autre, se sont effacés. Nous sommes loin ici d’une forme de trouble narcissique. Il s’agit de cette grandeur d’âme qui, pour céder toute la place à un autre, accepte avec joie et empressement de se retirer, de s’effacer.

Pour l’exprimer dans des mots d’aujourd’hui, ces trois figures annonçant l’arrivée d’un nouveau-né ont développé un nouveau logiciel : celui de l’alter-coopératif, plutôt que de maintenir le logiciel ego compétitif (Viveret Patrick). Comme premier mouvement pour appliquer ce nouveau logiciel, Jean-Baptiste a reçu un nom qui n’était pas dans la lignée ancestrale. Personne ne porte ce nom (Lc 1, 60). Il m’a appelé par mon nom (Is 49, 1). Ce nom est révélation de l’intimité de Jean avec son cousin. Je lui donnerai une pierre blanche et sur cette pierre est écrit un nom nouveau que personne ne connaît sinon celui qui le reçoit (Ap 2, 17).

Il y a entre Jean et son cousin une telle intimité que dès le sein de sa mère, il entrera à plein dans le projet de Jésus. Il en préparera son chemin. Dès sa conception, Jean est instruit par Dieu du chemin que son cousin Jésus prendra, chemin d’abandon de sa grandeur, chemin de petite voie qui exprime un grand projet. Il prendra ce même chemin.

Deuxième mouvement : Jean a mené une vie qui anticipe celle de Jésus, une vie de satiété heureuse. Il refuse la logique de tout contrôler, de tout dominer, de dominer les autres, ses disciples aussi. Il n’est que service d’un plus grand que lui. Je ne suis pas digne de délier les courroies de ses chaussures. Le nom de Jean n’est pas seulement l’expression de son être, mais l’expression de son action. Et c’est là proprement sa joie : s’effacer dans sa personne et agir en montrant un autre que lui.

Ces trois figures liturgiques nous préparent à vivre ce que l’autre vit, à entendre ce que l’autre entend, à voir ce que l’autre voit, à toucher ce que l’autre touche. Leur vie trace un chemin synonyme d’effacement de soi pour entrer emphatiquement dans la réalité d’un autre. Sans un cœur donné à Jésus, impossible de sortir de soi, de tout quitter pour lui. Sans un cœur empathique, impossible de ressentir Jésus jusqu’à pouvoir devenir lui tout en étant différent et sans sombrer dans une fusion impossible  (Christian Bobin).

 Notre vocation est d’être une source de joie, pour nos proches, en prenant la manière de vivre de ces trois figures, en nous donnant leur regard, en nous arrêtant pour relever ceux et celles qui tombent sur la route. Malgré les ombres d’un monde fermé (Fratelli tutti, premier chapitre), éprouvons-nous la joie de montrer un autre que soi ?  Sortir de soi-même pour trouver en autrui un accroissement d’être (no 88) exige de refuser l’individualisme radical qui est le virus le plus difficile à vaincre. Le pape ajoute que nous devons mener à bien cette entreprise (no 88).  

Dieu ne nous donne pas seulement la vie. Il ne se fait pas seulement connaître comme l’auteur de la vie. Il nous donne aussi cette capacité, pure grâce de sa part, à entrer dans son intimité. Rechercher cette intimité est notre programme de vie que Carlos Acurtis, ce jeune de 15 ans mort d’une leucémie fulgurante en trois jours,  a trouvé dans l’eucharistie quotidienne. Elle était pour lui l’autoroute vers le ciel.

Pouvons-nous dire comme Carlos Acurtis j’ai vécu ma vie sans en avoir gaspillé une seule minute et sans que mes actes ne déplaisent à Dieu. Devenons par grâce, ce que Jésus est par nature, de vrais fils de Dieu. AMEN.

 Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-b-lc-1-57-66-samedi-3e-semaine-avent-zacharie-ou-voir-autrement-le-quotidien

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-lc-1-57-6680-saint-jean-baptiste-mission-de-delier-les-langues

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2014-b-luc-1-57-66-mardi-4e-semaine-avent-une-figure-remarquable-jean-baptiste

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2014-lc-1-57-66-saint-jean-baptiste-la-voix-de-la-parole

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2005-lc-1-57-66-saint-jean-baptiste

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/1994-c-lc-1-57-66-vendredi-4e-semaine-avent-contempler-une-promesse-de-salut

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Date: 
Mercredi, 9 décembre, 2020

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