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2019-C-Jn 15, 9-15- sainte Marguerite Bourgeois - une bonne tasse de thé

Année C : sainte Marguerite Bourgeois  (litco01s.19)  

Jean 15, 9-15 : une bonne tasse de thé

C’est facile de préparer une tasse de thé. Il suffit de faire bouillir de l’eau. Mais une bonne tasse de thé demande du temps et de la patience. Il faut laisser infuser. Marguerite Bourgeois est pour nous une bonne tasse de thé. Elle n’hésite pas à prendre tout le temps nécessaire pour se laisser infuser par la présence de Dieu. Pour vivre en permanence en Dieu. Ce ne fut pas subito presto.

Et nous voyons le résultat d’une vie infusée par Dieu : c’est une vie donnée sans égards à sa personne, une vie d’accueil et de partage avec les plus démunis et vulnérables de son temps. Réchauffée, infusée à chaque instant par la parole de Dieu greffée sur elle, sa vie fut offrande d’elle-même pour les autres, maintenue jusqu’à la mort, marquée par une sainte indifférence pour elle-même et par une charité sans faille qu’elle mettait au-dessus de tout (Col 3, 14). Tous les chercheurs d'eux-mêmes méconnaissent Dieu, écrit saint Bernard, ils sont prisonniers de leur volonté propre, cherchent seulement leur avantage [incapables] de se tourner vers les autres.

Infusée par l’Esprit de Jésus, elle trouve la force de mettre en place un réseau de maisons de l’éducation. Elle   entreprend une œuvre de construction avec comme seul outil sa foi. Tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle est donne à savourer, humer, une bonne tasse de thé. Sa saveur est d’un goût raffiné parce que c’est une tasse de sacrifices, d’espérance, de lutte quotidienne, de vie dépensée dans le service, de constance dans le travail pénible (Joie de l’évangile, no 96).  

Elle fut, au commencement de ce Nouveau Monde, les yeux qui voient les besoins du peuple d’ici, des mains qui savent secourir et une voix qui fait entendre son souci d’une terre fraternelle. Passionnée par tout ce qui touche l’humain, Marguerite Bourgeois s’implique à édifier les bases d’une terre humaine.  La lecture de sa vie montre une déclaration en acte de ce que signifient vivre dans le respect des droits de l'homme. Des droits de l’autre.

Sa naissance dans un milieu cossu qu’était la haute bourgeoisie française de l’époque ne lui a pas fait perdre le sens de la responsabilité fraternelle. Elle ne fut pas insensible aux besoins d’autrui allant jusqu’à se déposséder de tout. À vivre de peu, sinon de rien, à ne pas penser à elle, ne pas s’admirer. Elle n’appartient qu’à Dieu (1 Co 6, 19). Elle se sait créée par Dieu, pour Dieu, non pour elle. Elle mène une vie d’abandon entre ses mains. Elle ne se contente pas d’être une bonne enseignante. Elle fut contagieuse d’une charité sans failles, d’une charité intellectuelle[1].

Sa vie avec ses interminables défis fut un acte de confiance et d’espérance allant jusqu’à relever les cœurs découragés et en se remettant au travail avec énergie après l’incendie qui a tout détruit. Un chant alpin dit ceci: dans l’art de monter, le secret n’est pas de ne pas tomber, mais de ne pas rester à terre. 

Marguerite Bourgeois a favorisé de nombreuses œuvres sociales en faveur des jeunes, des personnes âgées, des pauvres et des malades. Son engagement social, le politique et non la politique, était l’autre face de l’évangile. J’étais malade, nu, en prison. Sans ce mouvement pour un véritable engagement social, déclarait  Mgr Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, de passage à Notre-Dame-du-Cap, le 14 août dernier, notre foi risque de tomber dans le fondamentalisme.

Tombée en amour avec les premiers habitants d’ici, elle a contemplé les plaies de Jésus dans les personnes dans le besoin; ces personnes qui veulent apprendre, qui désirent être respectées, considérées et aimées. Les enfants sont pour elle la chair du Christ.

Le grand secret de sa vie d’implication sociale, tant auprès des jeunes foyers, des malades, qu'auprès des enfants, fut de demeurer dans le Christ. Pour l'exprimer avec des mots de ce temps de Noël qui s'achève, elle fut une «sauveuse» pour la colonie naissante. Voilà la beauté de sa vie. Goûtons, humons avec plaisir cette bonne tasse de thé qu’elle fut pour notre peuple. AMEN.

 

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Date: 
Mardi, 1 janvier, 2019

Commentaires

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Je vous remercie...j’ai bien besoin de ses mots : elle mene une vie abandon entre ses mains

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Je suis touchée par ce que vous pensé de Marguerite B. C'est vrai, elle est une femme en Celui qui l'a aimée et en celle qui a touché son cœur: Marie. Je vous remercie pour aimer cette belle femme passionnée, contagieuse et toujours en chemin pour rechercher le visage de Dieu. Une de ses filles: Jacqueline

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