Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2018-B-Mt 5, 33-37-samedi 10e semaine ordinaire- le pouvoir d'un oui

Année B : samedi de la 10e semaine ordinaire (litbo10s.18)    

Mt 5, 33-37 : le pouvoir de dire oui

  Il y a des questions toutes simples (qu’est-ce qu’on mange pour souper ?). Il y a des questions qui  s’imposent à nous et qui ont le pouvoir de nous déranger: comment dire Dieu, aujourd’hui ?  Que signifie rencontrer Dieu? Pourquoi prier ? Il y a des questions fermées qui commencent habituellement par un pourquoi ;  des questions ouvertes qui, elles, débutent par un comment.

Ce matin, voici une question qui façonne notre existence : qu’est-ce que: dire oui ? De faire oui ? Notre oui est-il un «oui, mais», un «oui opportuniste», un «oui-non» ? Est-il un oui engagé et engageant, un oui-magnificat ? Un oui de vrai croyant ? Un oui de ressuscité, qui nous ressuscite ? Comment passer  à un «oui-oui», un «oui vrai» ? Authentique ?

Il n’est pas facile de répondre à ces questions. Notre «oui» n’est pas toujours aussi affirmatif ou spontané qu’il semble l’être. Certains «oui» sont faciles quand on n’a pas envie de faire un choix, d’exprimer notre désaccord. Notre «non» n’est pas toujours l’indice d’un refus clairement exprimé comme l’indique la parabole des deux fils (cf. Mt 21, 28-32). Quand le Seigneur […] demande un “oui”, on ne peut pas répondre avec un “peut-être” (homélie de  François du 18/04/18). Un évangile à rabais n’existe pas. Seul un évangile «entier» existe. Un échange communautaire pourrait éveiller à la profondeur de votre oui.

Il n’est pas toujours évident que notre oui soit oui, que notre non soit non (Mt 5, 37;). Pas évident de pratiquer ce que nous disons (Cf. Jc 5, 12). Celui qui enseignera aux hommes les commandements et les pratiquera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux (Mt 5, 19). Le grand défi n’est pas d’avoir répondu à l’appel de suivre Jésus, de dire ou d’être «oui». Notre défi quotidien est de refuser un «oui » statique, qui n’est pas en mode croissance. Notre «oui» ne doit jamais être un «oui» bloqué.

Au temps de Jésus, les pharisiens étaient tout «oui» à bien pratiquer la loi et pourtant, c’est à eux, à leur «oui», que Jésus adressait ses plus vives réprimandes. Il a échoué à leur faire comprendre que leur «oui» à une pratique de la loi était aussi un «non» à l’autre qui ne pensait pas comme eux. Aucun autre groupe dans l’évangile n’a entendu des paroles aussi sévères qu’eux.

Quand tout est clair, c’est que nous ne sommes plus en mode croissance. Quand l’Évangile est clair, c’est qu’il n’est plus l’évangile de Jésus. Notre «oui» nous surprend chaque jour et nous permet de ne pas servir deux maîtres (cf. Mt 6, 23-34). Tenez-vous sur vos gardes, tenir notre «oui» sur nos gardes, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent sur les soucis de la vie (Lc 21, 34). Nos soucis enlèvent de l’espace à nos «oui» et risquent de paralyser notre croissance à nous donner entièrement à Jésus, à cause de l’évangile.

Saint Augustin nous rappelle cela à propos de l’eucharistie. Quand on te dit: voici le corps du Christ, tu réponds Amen. Il ajoute: pour rendre vraie ta réponse […] soyez ce que vous voyez et recevez ce que vous êtes. Dans La joie de l’évangile, le pape écrit qu’il ne nous est pas demandé d’être immaculés, mais plutôt que nous soyons toujours en croissance, que nous vivions le désir profond de progresser sur la voie de l’Évangile et que nous ne baissions pas les bras (no 151).

Pour la plupart d’entre nous, s’engager avec de vrais «oui» ou refuser avec des «non» nets et précis n’est pas facile.  C’est avec nos «oui» et nos «non» jamais fondés sur nos pulsions intérieures que nous dessinons notre vie.   Le signe de l’authenticité de notre «oui» ou de notre «non» se confirme quand nous vivons une grande paix intérieure, et qui n’est jamais gagnée totalement.

À votre contemplation : à mesure qu’on avance dans la vie de foi, le cœur devient plus large, notre «oui» prend de la profondeur, et l’on se met à courir sur le chemin des commandements, le cœur rempli d’un amour si doux qu’il n’y a pas de mots pour le dire (cf. Prologue, no 49). AMEN.

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mardi, 1 mai, 2018

Commentaires

Votre commentaire: 

Merci pour ce "oui" en croissance.Ce "oui" donne espoir de s'approcher de ce Jésus de Nazareth,de réussir à toucher son vêtement pour s'approcher à aimer comme Lui.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.