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2007-C-Jn 21, 15-19 -Vendredi 7e semaine Pâques -Simon m’aimes-tu ?

 Année C : Vendredi 7ième semaine de Pâques (litcp07v.07)
Jn 21, 15-19 Simon m’aimes-tu ?

« M’aimes-tu ? » Question fondatrice de toute vie. Le dialogue entre Jésus et Pierre peut se transposer dans chacune de nos vies. « En interrogeant Pierre, Jésus interrogeait également chacun de nous (saint Augustin) ». La question : «M’aimes-tu?» s’adresse à tous les disciples.  Durant sa vie terrestre, Jésus a souvent demandé « crois-tu ?» mais jamais « m’aimes-tu? ». Cette question, il l’a posée après nous avoir donné, à travers sa passion, la preuve du comment gros il nous aimait. Dans sa réponse, Il nous indiquait le chemin que nous devrons prendre à sa suite.

Comme Pierre, « nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimé le premier » «  Nous aimons parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs » « Nous aimons parce que l’Esprit Saint nous a été donné ». Comme Pierre, il faut entendre la réponse que nous fait Jésus : «sois le berger » « sois le pasteur » « un autre te mettra ta ceinture ». Réponse qui dicte que tout ce que nous ferons aux autres, c’est à Lui que nous le faisons. Réponse qui suggère une nouvelle manière de conduire son peuple. Non en dominateur tout puissant mais comme un berger qui fait entendre sa voix, qui appelle. Comme un berger qui marche à la recherche des brebis perdues dans les champs du monde.

Aimons-nous assez Jésus jusqu’à accepter comme l’exprimait récemment Benoît XV1, de passer pour un  « original », d’attirer sur nous la curiosité en devenant sur ce terrain, une société distincte ? Aimons-nous assez Jésus pour chanter avec nos voies, nos cœurs, nos yeux, tout notre être, qu’aimer Jésus, c’est prendre le chemin qu’un autre a décidé pour nous? Pour maintenir notre foi en alerte malgré les regards qui nous laissent entendre que nous sommes d’un autre âge, d’une autre époque ? Pour clamer comme les Actes des apôtres nous l’ont fait entendre : « nous ne pouvons pas ne pas parler »

Nous vivons présentement comme croyants, comme communauté, comme Église ce chemin que nous n’avons pas décidé de prendre.  Un chemin de descente au plus bas non seulement sociologiquement mais en regard de notre identité chrétienne. Nous avons bien un héritage à offrir mais les héritiers la refusent.  Comme Église, comme croyants, nous affrontons au quotidien un profond ressentiment contre l’héritage chrétien. Nous côtoyons des gens qui nous reflètent une mémoire honteuse de notre passé, mémoire accusatrice d’une Église qui a entretenu la culpabilité, le culte de la souffrance, de la méfiance face aux plaisirs. Nous entendons des proches nous dire «  tu crois encore à ça ? ». Nous n’aurions pas voulu ce chemin.

Devant ce chemin, il nous faut entendre Jésus nous redemander : « m’aimes-tu ? » Avouons-le : nous sommes timide, mal à l’aise, embarrasser  pour clamer : « tu sais bien que je t’aime » parce qu’une telle déclaration laisse voir une relation d’intimité avec Jésus, que nous sommes ses amis.

Maurice Zundel exprimait qu’« on ne peut pas aimer en se gonflant soi-même. On voit trop souvent chez les chrétiens (hommes d’Eglise)  une volonté de dominer, d’exercer un pouvoir, de montrer un faux visage de Dieu ». Spontanément, nous voulons voir grand, tout contrôler. Jésus propose un autre chemin : nous laisser conduire « là où nous ne voulons pas aller ». Jésus nous propose de prendre le chemin de la descente, du moins que rien.

À votre contemplation : Notre réponse à Jésus ne doit pas demeurer quelque chose d’intimiste ni de sentimental. Elle doit s’exprimer dans le service aux autres, dans le bien que nous faisons à notre prochain. Mère Teresa de Calcutta disait toujours : « Le fruit de l’amour est le service et le fruit du service est la paix ». En cette avant-veille de la Pentecôte, que l’Esprit saint nous fasse discerner qu’au cœur de notre culture pourtant si réfractaire à maintenir vivant l’héritage chrétien, la Bonne Nouvelle est présente, ne l’apercevez-vous pas ? AMEN

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Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 1 mars, 2007

Commentaires

Votre commentaire: 

Très beau texte, même inspirant.

Comme le laisse voir la comparaison avec le berger : serait-il possible que l'église ait été parfois trop... brutale envers son troupeau ? La brebis est un animal délicat, sans défense, et qui parfois s'enfuie face à un berger trop exigeant, créant ainsi plus de peur que de confiance, et donc sujet à éloigner les brebis. L'Église catholique vue comme première au niveau mondial, souffrait sans doute d'un manque d'humilité et de reconnaissance de ses erreurs et de ses manques, pourtant si essentielles aux yeux de Jésus.

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