A quelle conversion sommes-nous appelés pour que notre vie, nos rites liturgiques soit proposition de la Bonne Nouvelle? A quelle conversion sommes-nous appelés pour que notre parole " n'annule pas la parole de Dieu "? pour qu'elle touche les coeurs et conduise nos contemporains à se poser la question de Dieu. Une page évangélique ce matin qui pose la question Dieu.
Quatre mots tout simple semblent résumer cette page évangélique : Lui rien que Lui. Que c'est difficile à comprendre même pour les disciples qui vivaient avec Jésus, partageaient ses espérances, subissaient les mêmes reproches, enduraient les mêmes fatigues. Lui rien que Lui. Nous sommes les familiers de Jésus, sa famille. Pourquoi craindre pour notre pain quotidien?
Nous venons d'entendre Mathieu d'écrire le comportement des scribes et des pharisiens. Ils sont des "beaux parleurs", d'excellents théoriciens. Ils sont très exigeants pour les autres. Ils savent ce qu'il faudrait faire. Ils agissent non pas pour Dieu mais "pour se faire voir, valoir", se faire remarquer, honorer.
La scène est belle de cette rencontre de Jésus avec Marthe et Marie. Admirable icône a contempler longuement. Marthe s'occupe des préparatifs du repas. Marie s'occupe de l'accueil de l' invité. Il s'agit là de deux éléments essentiels à l'hospitalité.
Laissons nous d'abord nous scandaliser par la dureté de ce maître. C'est presque pas soutenable, vraisemblable et pourtant ça semble tellement du quotidien..." lequel d'entre vous..."
Les méprisés, les mal jugés, les gens dits de rien , sont souvent les vedettes de l'Evangile. Au premier plan de l'actualité, aujourd'hui, un receveur d'impôts, méprisés du regard, rejetés de tous les coeurs "honnêtes". Zachée, un publicain dont on se détournait, dont on évitait volontiers le regard.
Nous aimerions tellement savoir quand et comment tout cela arrivera-t-il ... Ce serait si éclairant, rassurant, si le livre de l'avenir nous était ouvert pour suivre avec précision le déroulement du scénario de la fin de temps.
Et pourtant, malgré nos efforts de triturer l'Ecriture dans l'Espoir de lui arracher ses secrets, nul ne le sait, pas même Jésus (Mc13:32). La question de savoir quand cela arrivera nous renvoie plutôt à notre tâche de disciple.
Entre deux figures importantes de votre foi contemplative - Claire dimanche dernier, Marie jeudi qui vient - aujourd'hui une figure-passage, une figure-chemin pour nous conduire sur les chemins de Claire et de Marie, celle d'un enfant.
En chacun de nous, il y a des mots - des "paroles-lumières" qui révèlent de quoi nous sommes habités. " Que me veux-tu Jésus de Nazareth " dit une souffrance, un déchirement, une lutte. " Sors de cet homme" , une autre parole qui présage la mission Jésus, qui révèle son monde intérieur , la profondeur de son rêve de " gagner le monde entier ."
Votre maitre paye bien les deux drachmes, n'est-ce pas? Vous avez bien compris qu'il s'agit ici d'une question conflictuelle. Inutile de se fermer les yeux qui veut faire l'ange... Depuis les origines du monde, le conflit est au coeur de l'existence. Séduction, envie, intérêt personnel demeure un héritage permanent. Certains, disons nous, sont nés pour créer des conflits.
