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2021-B-Mt 19, 13-15- samedi de la 19e semaine ORDINAIRE - folie de la petitesse

 

Année B : samedi de la 19e semaine ordinaire (litbo19s.21) 14 aout   

Mt 19, 13-15 ; Jos 24, 14-29 : sors-moi de moi.  

 Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais, en général, les gens sont fascinés et attirés par les hauteurs, par la grandeur des choses. On dirait que c’est quelque chose qui fait partie de notre nature ; un instinct inné qui remonte sans doute très loin dans l’histoire humaine. En appelant les enfants à Lui, Jésus présente un projet de société : celui de ne pas vivre les yeux fascinés par les hauteurs, de ne pas écraser l’autre, de ne pas le dominer, de ne pas l’exclure. L’imagination populaire a placé Dieu en haut alors qu’il est en bas, dans le très bas de nos vies.   

Pour nous présenter son projet de société, pour nous inviter à entrer dans le mystère de Dieu, Jésus appelle à un changement de regard en invitant à lui les enfants. Disons-le mot, Jésus appelle à convertir nos regards. Convertir n’a aucune connotation morale. C’est une véritable métamorphose du regard.

Les apôtres sont abasourdis par ce qu’ils entendent, eux qui souffrent d’androcentrisme, cette maladie qui consiste à tout voir à partir d’eux-mêmes. À voir par en haut. Chacun des apôtres a un titre lui permettant d’aspirer à être le plus important : Pierre a reçu la promesse de la primauté ; Judas l’administration ; Matthieu peut revendiquer qu’il a laissé plus que les autres ; André qu’il a été le premier à le suivre ; Jacques et Jean qu’ils ont été avec lui sur le Thabor. Les fruits de cette situation sont évidents : rivalité, suspicion, confrontation, frustration.

Par son appel des enfants, Jésus enfonce un peu plus le clou de son projet fraternel. Il n’annonce pas que le ciel est en haut, mais plutôt qu’il est à admirer, à vivre dans une transformation radicale de l’habitude de regarder ceux qui sont « en haut », habillés de vêtements luxueux. L’appel des enfants est une véritable parabole de la vie, parabole d’une société fraternelle, solidaire, inclusive, ouverte à toutes les conditions sociales.

La révolution que Jésus propose est copernicienne. Il faut se décentrer de soi-même et se recentrer sur le regard rafraîchissant de Jésus. Le titre d’une nouvelle série télévisée dit bien cela : sors-moi de moi. Eux qui ont quitté leurs filets, écoutés Jésus parler aux foules, ont été témoins de la « maladie » venimeuse de Jésus d’être toujours plus proche des mal-aimés, n’ont tellement pas compris ou mal interprété ses paroles et ses gestes qu’ils ont fuis devant l’abaissement suprême de la croix.  

Pour les apôtres, redevenir des enfants signifiait revenir à ce qu’ils étaient au moment de l’appel sur les rives du lac ou au bureau de collecteur d’impôts. Pour Jésus, c’est un appel à l’émerveillement. À la solidarité sociale. À aimer tout le monde, même les plus crapuleux. Recommencer chaque matin à s’émerveiller d’être des croyants capables de saluer les habitants de la rue.

Il y a quelques semaines, un journal rapportait l’histoire d’une femme s’offrant un café dans un McDo. Elle observe   que les gens quittent vite. Puis elle voit assis à une table, un sans-abri dégageant une odeur nauséabonde. Plutôt que quitter le lieu, elle s’approche pour lui offrir un café et jaser avec lui.

N’en restons pas aux discussions théoriques, touchons les blessures, palpons la chair des personnes affectées. […] Prêtons attention aux réfugiés, à ceux qui souffrent de radiations atomiques et d’attaques chimiques, aux femmes qui ont perdu leurs enfants, à ces enfants mutilés ou privés de leur jeunesse » (FT, n. 261).

Quelle magnificence. Le Royaume de Dieu appartient à ceux qui ressemblent à ces enfants (Mt. 19,14), à ceux qui ont la solide réputation de déranger la quiétude des grands, ceux qui s’émerveillent pour un petit rien. Quelle beauté chrétienne il y a dans ce simple geste.

Le style Jésus est un style sans revendication, style de proximité, de compassion, de tendresse, a dit le pape à des nouveaux ordonnés 25 avril dernier. Il les invitait à être des pasteurs de la rue et non uniquement des Temples.

Josué a pris la relève de Moïse (1re lecture).  À nous de prendre la relève du projet de rassemblement de Jésus que cache son appel à laisser venir à lui les moins que rien. Jésus a fait sa part pour nous exprimer le rêve même de son Père. Faisons la nôtre pour que son règne vienne. AMEN

Autres réflexions sur le même passage :

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https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2107-mt-19-13-15-samedi-19e-semaine-des-mains-jointes-parce-que-vides

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Date: 
Dimanche, 1 août, 2021

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