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2020-A-Mt 25, 14-30 -samedi 21e semaine ordinaire- tout donner pour ne rien perdre

Année A: samedi de la 21e semaine  ordinaire (litao21s.20)     

Mt 25, 14-30 ; 1 Co1, 26-31 : tout ce qui n’est pas donné est perdu.

L’épidémie récente fut décriée. Elle fut aussi l’occasion de mettre en lumière quelque chose de caché, non la lumière du mal, mais la petite flamme cachée dans les cœurs de personnes dont le travail passait inaperçu. Aujourd’hui, nous ne voyons que l’inaction, que l’égoïsme des uns, la suprématie des autres.

L’épidémie a révélé des petits gestes de solidarité semblables aux miettes de pain et toutes ces personnes, dont la capacité d’engagement au risque de leur vie, est apparue en pleine lumière. Elle a propulsé au premier rang ceux et celles dont le rôle restait invisible quoiqu’indispensable. Ceux et celles que l’on ne considérait même pas sont devenus des trésors à ne pas oublier. Les vrais héros qui apparaissent ces jours-ci, ce ne sont pas ceux qui ont renommée, argent et succès, mais ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres[1].

Cette parabole proclame la richesse des petits gestes de rien. Tout ce qui est donné a de la valeur. Jésus reconnaît que l’erreur du troisième serviteur fut de ne pas avoir eu le courage de bien vivre avec le don qu’on a reçu[2]. Il a omis d’être charitable, de risquer s’ouvrir aux autres.  Celui qui ne sait pas risquer a déjà perdu la bataille. Ne pas oser, c’est se perdre soi-même (Kierkegaard). Il faut du courage pour se déplier de soi, pour rendre compte de sa foi, pour risquer d'être chrétien autrement, pour ne pas se contenter de réponses toutes faites ou simplement de reproduire le passé, pour vivre dans un état de dessaisissement, de déconfinement de nos biens. Qu’as-tu que tu n’as reçu (saint Augustin)? Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais de force et de pondération (2 Tm 1, 7).

Il faut du courage pour ne pas regarder les autres à travers leurs actions et leur habilité. Nous regardons l’exploitation des talents. Nous en évaluons leur rendement. Dieu lui sonde les reins et les cœurs (Jr 20,12). Nous connaissons tous de ces personnes qui semblent ne rien apporter à la société, qui extérieurement ne foutent rien, passent leur vie à tuer le temps : les personnes âgées, celles en CHSLD, les assistés sociaux, les toxicomanes et tant d’autres. Quand on les regarde avec le cœur, on voit des gens qui, même s'ils sont brisés, brillent par leur petit talent de rien du tout. Dès qu’on enlève la terre jetée dessus, dit Maître Eckhart, la vie apparaît à nouveau jaillissante.

Cette parabole confirme qu’il ne suffit pas de prier. Il s’agit de partager le peu qu’on possède. Le talent s’enrichit quand il est partagé. Il est important de valoriser les dons reçus, de bien les utiliser. Et quand on agit ainsi, nous sommes chrétiens même sans le savoir. La récente donation à l’Amazonie par le prince héritier d'Abou Dhabi à la demande du Vatican confirme cela[3]. Tout geste de fraternité humaine a saveur d’évangile. Avaaz, ce grand mouvement de solidarité internationale, rapporte avoir financé durant la pandémie, grâce à des groupes de solidarité locaux, des petits dons qui ont contribué à offrir des millions de repas et d’aides médicales.

Notre tendance commune est de ne voir que les gestes d’éclats. Cette parabole invite au courage de dépasser le visible, de voir au-delà des apparences, au-delà de la simple administration de biens (cf. La joie de l’évangile, no 25). Il faut vivre avec des yeux ouverts pour voir sous la braise le feu de la générosité de petits gestes qui brûle encore. Il faut risquer comme ce garçon qui offrit à Jésus cinq pains d’orge et deux poissons. Il a nourri cinq mille personnes (cf. Jn 6, 1-15).  On ne nous demande pas de voir tout en rose, seulement de ne pas baisser les yeux sur ce qui est beau et qui jaillit des cœurs. Souvent, nos regards ne recevraient pas l’imprimatur du Christ.

Dans la prière eucharistique (no 3) nous dirons tantôt : Dieu de l’univers, toute la création proclame ta louange.  Tous les petits gestes proclament ta louange. Impossible de perdre ce que l’on donne. L’attitude du maître  pousse à reconnaître  que tout ce qui n’est pas partagé est perdu.  Tout est perdu quand on ne partage rien. Qui partage gagne. Paul dit que pour gagner le Christ, il a accepté de tout donner (Ph 3,8).

 La lecture tantôt  fait entendre une musique inaudible aux distraits des gestes d’éclat. Considérez qui vous êtes. Considérez la richesse qui est vôtre sans la comparer aux autres. Il y a peu de sages capables de voir cela.  […] Dieu a choisi ce qui est bas, méprisable, sans valeur aux yeux du monde […].  Si quelqu’un veut se vanter qu’il se vante de ce que Dieu a fait en lui. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-mt-2514-30-samedi-21e-semaine-ordinaire-aucune-consigne

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-mt-25-14-30-samedi-21e-semaine-ordinaire-partager-cest-senrichir

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2016-c-mtt-25-14-30-samedi-21e-semaine-ordinaire-des-talents-pour-faire-grandir

 

 

Évangile: 
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Pérode: 
Date: 
Lundi, 24 août, 2020

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