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2020-A- Mt 17, 14-20 - samedi 18e semaine ordinaire- pas capable de guérir

Année A : samedi de la 18e semaine ordinaire (litao18s.20)  

 Mt 17, 14-20 ; Ha 1, 12 – 2, 4  pas capable de guérir.
Ne pas être capable de guérir. Ne pas être capable d’opérer une transformation, de redonner ou d’améliorer la vie à des malades. Ne pas être capable de sauver l’humanité de  son inhumanité. Ne pas être capable d’entendre  Monsieur, je ne peux plus respirer de George Floyd, sans arme, sans indication qu’il voulait fuir son arrestation pour avoir utilisé un faux billet de 20$ pour se procurer un paquet de cigarettes; ce cri n’est pas seulement celui d’un homme blanc en habit de policier, il est celui de l’humanité, de nous aussi, incapables de respirer de cette culture de la vie. Respecter aujourd’hui la vie est un miracle qui tarde à se réaliser.
 Un homme noir a été tué parce que d’autres humains ne sont pas capables d’être bons. Parce que d’autres ne sont pas capables de se guérir de leur haine, de leur vengeance, de leur rancœur. 

Jésus a écouté la déception de ses disciples, leur échec aussi. Il leur a suggéré comme mission d’être capables de bonté, de présence auprès des estropiés, des vagabonds, des sans-logis, des sans-pays. Il leur a confié la mission de croire aussi gros qu’une graine de moutarde que leur bonté puisse guérir bien du monde ; de croire qu’en étant humain, très humain, qu’en vivant sans vengeance, sans répulsion, sans catégoriser les gens, ils ont le pouvoir de créer, d’engendrer d’autres humains. D’engendrer une vie nouvelle dans des cœurs malades.  Dans une société en recherche d’une manière de vivre dans un racisme systémique.

Voilà l’impensable mission que Jésus donne à disciples. Comme miracle, il leur demande d’être humains.  De voir autrement l’humain qu’en termes de condamnation, d’exclusion. S’ils ont une étincelle d’humanité, une étincelle de foi en eux, ils feront des miracles. Ils créeront des humains et attesteront ainsi qu’ils croient en Dieu. Ce que j’ai, dit Pierre sur le portique du temple,  je te le donne, lève-toi, marche (Ac 3, 10). Pour dire Jésus, Pierre a posé un geste de compassion humaine.

Alors que le pouvoir en place a donné comme ordre : vous devez vous imposer. Si vous ne vous imposez pas, vous perdez votre temps, vous n’étoufferez pas les protestations, Jésus donne l’ordre ou mieux propose à ses disciples le défi d’être humain en tout temps. Pour Jésus, le pouvoir de guérison passe par la puissance thérapeutique de la bonté, de la compassion, de la proximité, sans égard à la couleur de la peau, à la culture ou à la religion. Jésus met l’accent sur la bonne entente dans la diversité, sur la grâce de la diversité plutôt que sur le jugement qui est une forme d’assassinat.

Jésus envoie prêcher sur tous les pupitres du monde ni la permissivité irresponsable, ni aucun type de discrimination sociale, ni la tolérance avec l'injustice. Il n’envoie pas des disciples faire des miracles. C’est plus que cela. C’est plus profond que cela. Il envoie, et c’est révolutionnaire, manifester que Dieu est présent dans le vécu de chaque personne quelque soit sa dégradation morale ou religieuse, sa couleur de la peau, sa situation sociale. C’est ce qui scandalise les notables de son temps pour qui les mécréants, les impurs ne peuvent espérer que Dieu soit de leur côté.

Ce qui compte à ses yeux, c’est la rencontre avec la personne malade. La bonne nouvelle n’est pas un contenu doctrinal, elle est proclamation de la proximité de Dieu aux souffrants. Il attend d’eux le miracle de la bonté, de la proximité envers tous. Chasser les démons veut dire assurer une présence réelle d’écoute, parler un langage nouveau, aimer en acte chaque personne rencontrée.   

Nelson Mandela a bien décrit ce miracle quand il a dit que personne ne naît en haïssant autrui à cause de la couleur de sa peau ou à cause de son origine ou de sa religion. Le miracle est de demeurer bon. La réalité : on n’est pas capable de demeurer bon, de vivre sans violence, sans jalousie, démuni de tout pouvoir autre que celui d’être un vrai humain.  Voilà qui donne vie. Voilà l’homme nouveau. Voici l’homme qui fait des miracles. Avons-nous foi en cette petite graine qui fait jaillir des fruits savoureux ?

Les disciples se voyaient grands en posant des gestes éclatants. C’est une fausse image de la mission. Jésus les voit grands en posant de petits gestes qui redonnent vie, ressuscitent, font tellement de bien. Il les envoie s’asseoir aux tables de tout le monde, sans en exclure une; pour être amis, capables de convivialité avec tout le monde, capables de bonté solidaire et de proximité salvatrice. 

Devant nos yeux, ce matin, se présente un Jésus qui déprogramme le désir de ses disciples de poser des gestes qui donnent de la notoriété : combien de fois dois-je vous dire cela ? Jésus est fatigué de répéter que son message n’est pas un contenu, seulement une manière sociale de vivre entre nous qu’il appelle son royaume. Quand comprendrons-nous cela ? AMEN.

Autre réflexion sur le  même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/1997-b-samedi18e-semaine-ordinaire-mtt-17-14-20-manque-de-foi-des-disciples

Évangile: 
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Date: 
Lundi, 3 août, 2020

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