2025-A- troisième dimanche de l’Avent
Mt 11,2-11 : heureux les douteux.
Vatican 11 nous a invités à lire les signes des temps. Ce ne sont pas des signes de malheurs, mais des signes annonciateurs d’un renouveau nécessaire. Lorsque vous verrez cela ? Et Jean-Baptiste, lui qui a reconnu au milieu de la foule le libérateur annoncé par Isaïe, au terme de sa vie, ne le reconnaissait pas. Il attendait un libérateur puissant. Il se trouve en face d’un homme qui mange avec les pécheurs. Il n’a pas l’air d’avoir saisi qui est Jésus.
Deux regards s’offrent à nous. Celui d’un homme inquiet qui veut savoir s’il ne s’est pas trompé, es-tu celui qui doit venir ? et celui de Jésus qui se réjouit de voir en Jean un chercheur. Il ne voit pas le questionnement du plus grand des enfants des hommes comme un échec, mais comme un chercheur. Le doute est un visiteur régulier de nos vies.
Thomas Merton termine l’un de ses livres par ces mots : voici le livre, mais pas la recherche. Le livre est Jésus. La recherche de Jésus n’est jamais terminée. Elle exige de nous d’être des contemplatifs quotidiens de sa Parole. Des contemplatifs de ce que les mystiques nomment l’effacement d’amour de Jésus. Jésus ne donne pas une réponse à Jean, il lui offre à voir des bourgeons de printemps.
Nous venons d’entendre le parcourt de tous croyants. Le tout beau du début se transforme en doute. C’est l’expérience des disciples qui retournèrent à leur métier ou qui reprirent la route vers Emmaüs au matin de Pâques. Sans le doute on ne se préoccupe pas de la question pour vous qui suis-je. Le doute est cette porte étroite, ce passage qui nous évite des vivre emmurés dans une foi qui nous empêche de progresser dans notre relation avec Jésus. C’est en cherchant que Jésus se découvre progressivement. Il ne montre pas son identité divine tout de suite.
Jésus fait voir à Jean et il exulte de joie même au milieu de ses souffrances de prisonnier, des signes de l’arrivée de quelque chose d’inimaginable : quelqu’un prend soin des autres. Jean attendait de Jésus des signes de puissance. Jésus lui fait voir quelque chose de nouveau, sa passion à secourir des gens aux prises avec toutes sortes de souffrance.
Il l’invite à voir qu’il réalise ce que le prophète Isaïe annonçait. Le pays aride qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs (Is 35,1). Jésus est un germe, un petit rameau qui pousse sur un tronc (Is 11, 1), une petite espérance qui promet la renaissance quand tout semble mourir. Jésus dit à Jean que dans les petits gestes se terrent l’arrivée d’une terre fraternelle. Il lui fait voir pour soulager ses interrogations le commencement d’un vaste projet de construction d’une terre d’entraide, de solidarité, d’une terre où l’espérance brille dans les cœurs. Les aveugles voient, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent.
Jésus se reconnaît dans son souci d’aider tout le monde. C’est ainsi que le Messie est annoncé et, venant dans la petitesse d’un germe, il ne peut être reconnu que par les petits, par ceux qui, sans grandes prétentions, sa-vent reconnaître les détails cachés, les traces de Dieu dans une histoire apparemment perdue (Pape Léon au Liban).
La très bonne nouvelle est que tout le monde peut lire ces signes. Roger Garaudy, marxiste convaincu, criait aux chrétiens : vous avez recueilli et conservé cette espérance qu’est Jésus-Christ. Rendez-la-nous, car elle appartient à tout le monde. Jésus n’est pas la propriété privée des croyants, des docteurs, des érudits. Il se laisse trouver par tout le monde. Notre tâche de chrétiens : allez dire à Jean, à tous les chercheurs de sens, à tous ceux qui ont quitté l’Église, mais non la foi en Jésus que je m’occupe des gens aux prises avec des situa-tions insoutenables. On peut quitter l’Église sans jamais renoncer à reconnaître Jésus.
À votre contemplation, inquiétons-nous de ceux qui ne se posent pas de questions sur leur adhésion à Jésus. Peut-être que leur foi est morte. Tout questionnement est une minute de vérité sur notre foi. Nos nombreuses questions sont des temps pour nous sortir d’une foi « endormie », un temps de grâce pour avancer vers une plus grande expérience de notre relation avec Jésus. Viens, Seigneur, redresse les accablés (Ps 145). Amen.

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