Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2025-C-Lc 18, 1-8-dimanche de la 29e semaine ORDINAIRE- le vertige de la justice

2025-C- Dimanche de la 28e semaine ORDINAIRE (litco28d.25)
Lc 18, 1-8 : le vertige de la justice 

Je t’en conjure…proclame la Parole. Et la parole à proclamer à temps et à contretemps, l’évangile nous la pré-sente dans cette parabole d’un juge dépourvu de justice, dépourvu d’humanité. Une vie déconnectée, sans empathie, sans aucune sensibilité aux détresses des autres, est une vie sans vie. Le juge est un mort-vivant.

L’attitude du juge est révoltante. Nous pouvons soupçonner que pour avoir la paix, il a crié à s’époumoner à la veuve de lui foutre patience. Il ne respecte personne, ne manifeste aucune compassion. Sa priorité est sa « petite personne ». Il n’accepte pas d’être dérangé, ne dégage aucune sensibilité humaine. Il vit déconnecté des autres, déconnecté aussi de lui-même. Les titres, l’argent et les réseaux sociaux sont des lieux de con-nexion et non de communion. Il y a une éclipse du sens de l’humain. L’individualisme a priorité sur l’humain.

La qualité d’une vie, sa beauté se mesure à partir de notre capacité de voir l’autre comme un humain et non comme un numéro. Sans autrui, je ne suis qu’une cymbale retentissante (1 Co 13,1). Nous sommes des êtres sociaux qui ne peuvent vivre sans connexion aux autres. Nous vivons connectés à des écrans sans communion aux autres. Nous passons à côté des autres sans même les remarquer. Je ne puis me passer d'autrui, je ne puis devenir moi-même sans autrui. Il y a de l’A(a)utre en moi (Bakhtine, philosophe russe). 

Ce juge est l’antithèse du comportement de Jésus qui est sorti de son Père pour sortir de l’ombre les oubliés de l’histoire, les démunis, les souffrants, les exclus, les impurs selon la loi. Son regard positif inconditionnel est un acte de justice à leur endroit. Ce sont les plus démunis qui occupent le cœur de Dieu. Une vie féconde re-pose sur l’accueil des autres.

Jésus se faisait proche de chaque personne oubliée, mis au ban de la société. Avec tendresse, il leur dit tu as peu de force, peu de pouvoir, mais moi je t’aime (Dilixi te # 3). Jésus fait des veuves, des exclus de tous les temps qui crient vers les puissants de ce monde le centre de son évangile. Voilà mon évangile (2 Tm 8, 2).

Comprenons bien. Jésus va plus loin que d’inviter à la bienfaisance. Son attitude est révélation qui a choqué bien du monde. C’est le critère du vrai culte (Dilixi te # 42.) En ouverture de son texte, le pape écrit que le contact avec ceux qui n’ont ni grandeur ni pouvoir est un chemin incontournable pour vivre en chrétien (Dilixi te # 5). À travers eux, Jésus a quelque chose à nous dire. 

La grande nouveauté apportée par Jésus est que le pauvre n’est pas seulement une personne à aider, mais la présence sacramentelle du Seigneur (# 44). S’occuper d’eux est un acte quasi liturgique (# 61). Un grand priant Dom Augustin Guillerand répétait que nous ne savons pas vivre en présence de Dieu que sont les pauvres. Nous affirmons que tous sont égaux. En pratique ce n’est pas vrai. Les droits humains sont souvent des droits réservés aux gens vivants dans des pays « riches ».

La veuve nous dit ce qu’est prier. C’est porter attention à quelqu’un d’autre que soi. C’est s’élever au-dessus de soi. Élevons nos cœurs. Son attitude d’espérer contre toute espérance nous rend un immense service. Son besoin d’aide, des autres, de l’Autre exprime sa grande confiance. Le juge vivait sans autrui (Jean Lavoué), déconnecté. La veuve et c’est ça prier, désirait que quelqu’un, Jésus, lui porte attention. L’écoute. 

Deux images fortes, celle du juge et celle de la veuve, pour nous inviter à porter attention. Le juge n’avait au-cune considération pour les autres. Le cri de la veuve dit son espérance d’être entendu.

La question qui résonne à la fin de cet évangile est terrible : le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? Vivons-nous actuellement la mondialisation du chacun pour soi ? La mondialisation de l’indifférence. Chaque nation veut bâtir son « petit royaume ». En ce dimanche des missions, Jésus nous dit d’être des gardiens d’espérance dans le monde entier. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jn 13, 35).


 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Vendredi, 17 octobre, 2025

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.