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2025-C-Jn 6, 60-69 -samedi de la 3e semaine de PÂQUES- du pain qui nous excite.

2025-C- samedi de la 3e semaine de PÂQUES (litcp03s.25)  

Jn 6, 60-69 : du pain qui nous excite.     

Les disciples étaient des hommes qui avaient les deux pieds sur terre. Pour eux, suivre Jésus commençait par les pieds. Entendre Jésus se présenter comme nourriture dépassait et de loin leur compréhension. Pour qui se prend-il ? Cette parole ne fait pas sens pour eux. Leur foi en Jésus était une foi terre-à-terre.

Jésus leur montrait sa foi dans son ouverture à tout le monde. Il la montrait dans sa bonté inébranlable. Il pratiquait le ministère de l’ostiaire, c’est-à-dire qu’il ouvrait des portes, accueillait tout le monde. Il était un homme de paix. Sa présence pacifiait, nourrissait. Les foules le cherchaient pour quelque chose de terre-à-terre, une nourriture périssable.

Jésus en annonçant qu’il est nourriture éternelle bouleverse les « croyances » de ses disciples qui avaient toujours compris qu’il leur demandait d’aider, de se soucier des autres plus que d’eux. Donnez-leur vous-mêmes à manger (Lc 9, 13). Ce geste du pain à partager eux-mêmes « orientait » la mission des disciples et portait inscrit dans sa structure même le sens de la convivialité (Jean-Paul 11 Mane nobiscum). Les disciples voyaient leur mission comme un mandat pour bâtir harmonie entre eux.

Le livre des Actes montre que la priorité des disciples était de se soucier d’aider tout le monde, de relever tout le monde, de mettre en commun. L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Pierre n’avait d’autres soucis que de passer en faisant le bien. Les gestes de guérison d’Énée et de Tabitha sont des gestes de paix.

Stupéfaction, en finale de ce passage sur l’eucharistie que Jean décrit sous l’image de la multiplication des pains, Jésus annonce que le chemin de la convivialité passe par le chemin de la croix. Par la mort à eux-mêmes. Il bouleverse la manière tout humaine de penser et provoque une crise qui oblige à faire des choix : rester ou partir. Ce qui a bien commencé, une foule a été nourrie dans le désert, se termine par une crise.

Sans contemplation, sans devenir excités devant ce pain de vie pour reprendre l’expression de Saint Éphrem, cette parole-là, je suis pain de vie, en plus de ne pas faire sens est ingérable. Elle dépasse les limites du gros bon sens. Et quand Jésus ajoute qu’il est dans le Père, cela devient Indigérable. Pierre a bien compris cela quand il déclare et c’est sa seconde déclaration de foi à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle. Si Jésus avait eu quelque chose de plus précieux, il nous l’aurait donné.

Ce pain de vie est la façon de vivre de Jésus. Sa grandeur, c’est qu’il est totalement donné. Il ne garde rien pour lui, même pas sa vie. C’est ce qui est difficile à vivre. Vivre cela ou partir. Devenons conscients de cette incroyable grandeur de Dieu qui se terre dans cette miette de pain et qui y concentre tout son amour.

Impossible de vivre pleinement ce prenez et mangez tout en demeurant ce que nous sommes. Impossible de porter un regard d’émerveillement sur ce don de ce pain sans être bouleversé jusqu’à nous convertir en pain de vie. Jusqu’à devenir des personnes eucharistiques ; des personnes pascales. Ne réduisons pas l’eucharistie à quelque chose que l’on fait. Le pain de vie, écrit François Cassingena-Trévedy c’est Jésus, c’est nous, c’est lui avec nous, c’est nous avec lui, c’est cet entre nous au milieu duquel surgit l’aujourd’hui de Pâques. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 8 mai, 2025

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