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2023-A-Mt 5, 17-19 -mercredi de la 3e semaine CARÊME-avons-nous l'esprit de Jésus ?

Année A : mercredi de la 3e semaine du CARÊME (litac03me.23)

Mt 5, 17-19 : qu’avons-nous faits de l’esprit de Jésus ?

Dans un livre récent, le cardinal Hollerich, rapporteur spécial du synode sur la synodalité,[1] écrit qu’il nous faut un nouveau langage qui doit être fondé sur l’Évangile. Quand je lis ce passage et d’autres sur l’attitude de Jésus face à la loi, une question surgit en moi : qu’avons-nous fait de ce nouveau langage de Jésus ? De son attitude ? Sommes-nous fidèles à l’esprit de l’Évangile ou l’avons-nous mis sens dessus dessous ?

Jésus ne prend pas position ni pour ni contre. Je ne suis pas venu abolir. Il dépasse une interprétation asphyxiante et froide, purement extérieure, axée sur le strict minimum. Il refuse une loi qui ferme la porte aux gens simples, ordinaires. Il n’y a plus ni esclave, ni homme libre, ni juif, ni grec (cf. Ga 3,28). Jésus appelle à un déconfinement où l’uniformité et la rigidité sont rejetées. L'évangile est une suite de rencontres où le fils de l'homme est à la recherche de son humanité, écrit Marcel Légaut. La religion, selon l’esprit de Jésus, est d’abord rencontre, relation. Être disciple de Jésus, ce n’est non pas répéter, c'est inventer, créer, voire transgresser.

Le problème à ses yeux n’est pas la loi. C’est la prétention des ecclésiastiquement corrects de la connaître et leur moralisme étouffant qui agace Jésus. Pour Jésus, la loi est la première étape d’un chemin conduisant au maximum possible. La loi ne rend pas nos actions meilleures. C’est l’amour avec lequel nous l’accomplissons qui la rend belle.

Jésus laisse résonner en lui la musique qui surgit de ses rencontres avec le Père au lever du jour, à l’écart, et qu’il nous fait entendre dans ses prises de parole. Il se soucie des choses concrètes qui blessent les humains. Il ne lâche pas ses mots quand il affronte l’injustice de son temps. Dans la foi d’un mécréant, le bibliste André Myre parle de l’attitude de Jésus qui ne lâche pas ses mots devant l’injustice de son temps. Il fait alors entendre la voix de la résistance de Dieu à un système pervers[2]. Ma tâche, dit-il, est de jeter le feu sur la terre et comme je voudrais qu’il brûle déjà.

Le message de Jésus est d’une vérité déconcertante. Les règles religieuses sont utiles et bonnes. Elles sont asphyxiantes et froides si l’on s’en tient à leur observance formelle. La religiosité extérieure nous colle à la peau.   Jésus ne pratique pas à notre endroit la loi du minimum, mais bien celle du maximum. Il nous aime comme un amoureux, pas à moitié.

Il serait aveugle de ne pas voir que notre foi chrétienne est devenue une religion de la loi alors que l’attitude de Jésus est de nous en libérer. Songeons aux efforts du pape François pour guérir la Curie de la maladie de la rivalité[3]. Les rencontres continentales préparatoires au synode d’octobre prochain font émerger une kyrielle de vives réactions, sinon d’oppositions qui obligent à un discernement de l’Esprit de Jésus. Marcher ensemble, vivre en mode synodal heurte des millénaires d’un cléricalisme étouffant. L’ouverture du synode par une rencontre œcuménique de prière, animée par la communauté de Taizé, soulève un tollé de vives réactions.

Ne pensez pas, écrivait Origène dès le troisième siècle, qu’il suffit de se renouveler une fois ; il faut renouveler la nouveauté elle-même. Élargis l’espace de ta tente (cf. Is. 54, 2) titre le document synodal.

L’attitude de Jésus favorise une grande ouverture face au sacré dont la caractéristique est d’être intouchable, face à l’obsession du péché, à un Dieu autoritaire, mécréant, à un moralisme repoussant. Jésus est venu nous libérer de la loi. Il est accomplissement de la loi. C’est le message central de Paul s’adressant aux Galates qui observait que sa pratique conduisait à ce comportement hypocrite[4].. Le christianisme est devenu une religion de la loi, alors qu’il est né comme une libération de la loi. Son attitude nous fait voir qu’il y a quelque chose de divin dans chaque humain, image et ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Change ton regard et la vie jaillira (hymne du carême).  

 

Évangile: 
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Date: 
Lundi, 13 mars, 2023

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