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2023-A-Mc 3, 20-21 :- samedi 2e semaine du temps ORDINAIRE- il a perdu la tête

Année A : samedi de la 2ersemaine du temps ORDINAIRE (litao03s.23)

Mc 3, 20-21 :  il a perdu la tête

Si quelqu’un que nous connaissons bien a un comportement inhabituel, nous disons : « qu’est-ce qu’il lui prend » ? Puis s’il persiste, nous finissons par dire : il a perdu la tête. Si nous faisions la liste des situations où Jésus a perdu la tête, nous serions désorientés devant un tel entêtement à se faire détester. Jésus fut le plus marginalisé, le plus détesté de l’histoire parce que pour lui la santé n’est pas un luxe. C’est un bien commun.
Le comble du malentendu est atteint lorsqu’on prend conscience que ses compatriotes et coreligionnaires voient en lui un personnage satanique. Il n’est que le fils du charpentier. C’est par le prince des démons qu’il expulse les démons. Même les membres de sa famille ne le perçoivent pas sain d’esprit. Paradoxe, le démon l’a démasqué : que me veux-tu, fils du Dieu Très-Haut ?
Jésus ne connait pas le principe de précaution excessive qui étouffe la vie. Il ne se laisse pas paralyser par la peur, n’affronte pas la vie en étant mu par la peur. Il ne souffre pas de cette surdité intérieure qui empêche d’écouter le cri de douleur des plus maganés. Nous n’avons qu’à regarder les lieux où Jésus se tient pour reconnaître qu’on le retrouve là où le savoir-bien-vivre de l’époque défend d’aller. On le retrouve assis avec des gangs de rue. Jésus n’a pas marché sur un chemin tracé à l’avance.
Le message est simple. Il est difficile de porter un regard en profondeur sur les autres. C’est tellement facile de coller une étiquette sur quelqu’un pour l’enfermer dans nos certitudes paisibles. Jésus a risqué un nouveau regard sur la manière de vivre sa foi et cela n’a pas été bien reçu. Il invite à vivre autrement que brancher sur la loi, autrement qu’en mode pilote automatique ; qu’en mode « on a toujours fait comme ça ».
Pour nous aujourd’hui, observant ce comportement de Jésus, ce serait quoi pour lui d’avoir perdu la tête ? D’être sain d’esprit ? Je risque quelques pistes. Jésus appellerait le « monde » à ressusciter. À se réveiller d’un long engourdissement dans la pathologie de l’abondance, du confort excessif. À se désencombrer de la jalousie, de l'aisance, du confort, de la dernière mode, de ne pas donner prise à l'envie, de se vanter de posséder à un coût fort élevé le dernier gadget. Il refuserait de dire ce qui plaît aux gens pour se faire aimer et rejetterait les calculs pour obtenir une pole position.  Il ferait de la place, beaucoup de place aux autres.  
Sous diverses formes ou paraboles, il poserait une seule question : sommes-nous capables de prendre soin des autres sans arrière-pensées, sans attendre de récompense ? Suprême folie, il déclarerait heureux les maganés, ceux qui valorisent le contact humain plutôt que de confier les décisions sur la vie et le destin d’un être humain à un algorithme[1].
Aujourd’hui, c’est avoir perdu la tête que de porter toute son attention à la personne humaine alors que nous vivons branchés sur nos cellulaires. Dans les salles d’attente, on ne se parle plus. On pitonne son cellulaire tout en regardant sur l’écran si notre numéro de rendez-vous apparaît. 
À votre contemplation, une question : qu’est-ce qui est le plus sain entre vous ? Toujours agir comme avant ou construire, chaque matin, sa vie à partir d’un regard neuf sur elle ? N’oublions pas que Carl G. Jung a osé considérer la névrose comme la souffrance de l’âme qui n’a pas trouvé un regard qui fait sens sur la vie. AMEN.
 

 

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Date: 
Mardi, 17 janvier, 2023

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