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2023-A-Jn 2, 2-11 : journée mondiale des malades-

Année A : samedi de la 5ersemaine du temps ORDINAIRE (litao05s.23)   

Jn 2, 2-11 : prendre soin.

 

Voilà un bel exemple de prendre soin (cf. Lc 10, 35) comme l’indique le message du pape en cette journée des malades. Quelle délicatesse ! Jésus prend soin de ne pas imposer au maître de la noce de se trouver dans une situation fâcheuse. Il prend soin de ne pas imposer aux époux au moment le plus heureux de leur vie, l’impensable : ils n’ont plus de vin. Quelle honte cela serait de voir les invités retourner chez eux déçus 

Ce premier geste, ce signe, ce n’est pas anodin de l’observer, Jésus le pose hors les murs du sacro-saint temple. Ce n’est pas un geste liturgique. Jésus, sans faire de bruit, sur la pointe des pieds, répond à un besoin simple et concret, un besoin domestique. 

Ce signe discret, non-promotionnel de sa personne, ouvre l’évangile de Jean. Jésus, par le regard de sa mère, a vu un besoin. Son immense désir de sauveur de toutes situations humaines sera au cœur de sa présence historique parmi nous. Jésus transforme les manques en surabondance. Prendre soin, cela court tout au long de l’évangile.

Sommes-nous impressionnés par ce geste humanitaire de Jésus ? Par l’effacement de Jésus dont jamais personne autant que lui, écrivait l’historien Ernest Renan à la fin du 19e siècle, n’a fait prédominer dans sa vie l’intérêt de l’humanité sur les vanités mondaines ?

Ce geste est aussi un geste-instruction aux disciples qu’il vient d’appeler à être avec lui. Au lieu de leur donner des cours de formation spirituelle, de les amener dans une école pour approfondir leur connaissance de la Torah, Jésus les amène à une grande fête, à des noces à Cana en Galilée. Il leur montre ce que sera leur mission. Prendre soin des besoins des autres.

Le premier empressement de Jésus est de sauver les humains de situations pénibles. Il fait voir à ses disciples comment être des sauveurs. Le cœur du message de Jésus se trouve dans sa manière de vivre son quotidien en pratiquant comme il le dira à la samaritaine, le culte en esprit et en vérité.

Jean, le théologien mystique, appuie son évangile sur des gestes simples de Jésus : offrir du vin à des noces, du pain à une foule, de l’eau près d’un puits, une minuscule graine pour jardiner son terrain. Prendre soin des moins fortunés, nourrir les affamés, loger les sans-abris, rendre justice aux opprimés, secourir les victimes de la violence et de la guerre, ce sont des gestes qui relèvent, qui ressuscitent. Des gestes de pratique évangélique.  

Un tel regard sur l’agir de Jésus, un agir, disons-nous aujourd’hui, humaniste, est entendu au-delà d’une pratique religieuse traditionnelle, au-delà des dogmes rédigés dans des mots d’une autre époque ou d’une manière spécifiquement religieuse de vivre sa vie de foi. Dans ses homélies matinales durant la pandémie, le pape faisait chaque jour l’éloge de gens qui consacraient leur temps à prendre soin des malades de la COVID-19. Rarement, il mentionnait la foi de cette kyrielle de bénévoles.  

Je reprends les mots du message du pape pour cette journée. Prends soin de lui. Deux passants, considérés comme des religieux, voient le blessé, mais ne s’arrêtent pas. Le troisième, un méprisé, s’arrête. Il devient hôpital de campagne. Telle est la recommandation du Samaritain à l’aubergiste. Jésus la répète aussi à chacun de nous et, à la fin, nous exhorte ainsi : Va, et toi aussi, fais de même. Comme je l’ai souligné dans Fratelli tutti, la parabole nous montre par quelles initiatives une communauté peut être reconstruite grâce à des hommes et des femmes qui s’approprient la fragilité des autres, qui ne permettent pas qu’émerge une société d’exclusion, mais qui se font proches et relèvent puis réhabilitent celui qui est à terre, pour que le bien soit commun (n° 67).  

Ce geste à Cana ouvre sur une manière d’être chrétien, d’être humain : apporter une réponse satisfaisante aux problèmes de la vie en s’attaquant aux questions concrètes de l’existence. Ne demandons pas à Jésus de faire des miracles. Agissons. Que Marie nous aide à confier à son fils les besoins de notre monde, de notre Église. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
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Date: 
Samedi, 4 février, 2023

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