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2022-C-Mt 6, 1-6.16-18- mercredi de la 11e semaine ORDINAIRE- changer de moi

Année C : mercredi de la 11e semaine ORDINAIRE (litco11me.22)   

Mt 6, 1-6.16-18 :   passer d’un moi égocentré à un moi écocentré.

 Prenez garde de ne pas être tentés de vous-mêmes (cf. Ga 6,1). Dans les mots d’aujourd’hui cela pourrait dire : prenons garde à ne pas visibiliser notre ego. Passons d’un moi égocentré à un moi écocentré. Ce passage de Matthieu soulève la question du renouvellement, non de ma prescription médicale, de mon permis de conduire. Il s’agit d’un renouvellement en profondeur ou plus exactement d’un appel à se maintenir dans un état permanent de renouvellement. Nous cherchons à changer ce qui est visible, un meuble, une auto, une trajectoire, mais moins ce qui est invisible. 

La tentation du merveilleux, de l’extraordinaire, est inscrite dans nos gènes. Face à la tentation du merveilleux et de l’extraordinaire, l’évangile, dit Catherine de Sienne, docteure de l’Église, nous rappelle cette priorité de la discrétion. Ce qui est réalisé dans le secret ne rapporte pas humainement parlant, l’on n’en tire pas d’intérêts temporels. Saint Paul écrit que les gens iront chercher une foule de maîtres pour calmer la démangeaison du nouveau (cf. 2 Tm 4, 3).

Aujourd’hui, observait le pape Jean-Paul 1er, on monte non pas en s’abaissant, mais en s’élevant. La tendance est de se mettre en avant, en se pétant les bretelles avec sa nouvelle voiture. Cela signifie se gonfler d’orgueil. On se louange plus qu’on ne louange ; on s’apprécie plus qu’on n’apprécie les autres. Nous préférons le culte du moi. C’est un culte qui croît et s’alimente de l’indifférence envers l’autre. Ce désir de louange et d’approbation peut même devenir une obsession, une maladie, une idole.

Ce passage de Matthieu qui ouvre le carême soulève la question où est le cœur du christianisme ? Et Matthieu précise une voie de réponse : dans l’effacement de soi, dans l’humilité. Au temps de Jésus, vivre dans le secret est un véritable défi de civilisation. Jésus ouvre une voie d’avenir révolutionnaire, une culture nouvelle en opposition avec le poids de la domination de l’occupant romain et des leaders religieux qui se tiennent à distance de la parole de Jésus pour éviter sans doute qu’elle ne pénètre en eux.

Il a fallu que le message de Jésus soit assez inédit, captivant pour qu’il soit au cœur des écrits de Matthieu et des autres évangélistes. Dans cet appel à la discrétion, à agir sans se faire voir, dans le secret, Jésus éveille à une autre manière de vivre. C’est cette autre manière de vivre que le pape François ne cesse de prioriser autant dans son comportement que dans ses prises de parole. Il soulève beaucoup d’opposition chez ceux dont le rouge attire.

Cette manière de vivre se retrouve dans cette vaste entreprise dont le premier acte s’est terminé à Pâques, cette recherche d’un marcher ensemble qu’est le projet évangélique de la synodalité du pape. Dans ce projet, tous sont égaux. Il n’y a plus ni prêtres ni laïcs, seulement un peuple marchant ensemble, les uns accompagnant les autres et vice versa. Véritable programme évangélique si l’on considère que Jésus n’a pas été un inventeur de religion. Il fut plutôt un « propagandiste » d’un vivre-ensemble, d’un marcher ensemble. Les tentations de l’orgueil, du pouvoir, de l’argent, ou encore de la domination sexuelle, demeurent des handicaps de tout temps. L’amour-propre ou l’orgueil pervers, écrit Catherine de Sienne (lettre #185), est la source et principe de tout mal.

Message libérateur que ce vivre-ensemble, ce marcher ensemble, sans s’écraser, sans dominer l’autre ou encore sans imposer dictatorialement ses volontés sur tout un peuple.

Question : avons-nous ce courage de vivre à contre-courant, de nous tenir à distance du discours prévalent aujourd’hui, de passer d’un soi égocentré à un soi écocentré comme chemin pour questionner l’axe du mal pour citer un ex-président des États-Unis, les structures de péché pour utiliser le langage du pape François qui travestissent l’esprit du christianisme (Joseph Moingt) ?

À votre contemplation : plutôt que déplorer les failles humaines de notre Église, retenons ce que le document majeur du Vatican 11 affirmait dans Lumen Gentium # 37 :  les laïcs  […] ont la faculté et même parfois le devoir de manifester leur sentiment en ce qui concerne le bien de l’Église. C’est en vivant le saint Évangile que nous devenons des bâtisseurs du projet de fraternité de Jésus qu’il appelle son Royaume. AMEN.   

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Date: 
Lundi, 13 juin, 2022

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