Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2022-C- Mt 13, 44-46 -mercredi de la 17e semaine ORDINAIRE- S'enrichir en se délestant

Année C : mercredi de la 17e semaine ORDINAIRE(litco17me.22)  

 Mt 13, 44-46 :  s’enrichir en donnant. Trésors.

Tout ce qui n’est pas donné est perdu. Ce proverbe, inscrit dans le livre d’or de Polampakkam, une léproserie du sud de l’Inde, contient toute la richesse du trésor dont parle l’évangile. Avec des mots simples, ce proverbe exprime le radicalisme évangélique. Tout.

La logique financière dit que l’on s’enrichit que si l’on vend et que tout ce que l’on donne est perdu. Le trésor dont parle l’évangile est que tout ce qui est gardé pour soi est perdu parce qu’il ne sert à rien aux autres. Nous sommes riches que si nous donnons, que si nous partageons. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (cf. Ac 20, 35). Donnez sans espérer en retour, donnez, et il vous sera donné (cf. Lc 6, 38). Donnez gratuitement, car vous avez reçu gratuitement (cf. Mt 10, 8). Un mystique cistercien parle de ce trésor comme la charte de la Charité. François de Sales a une belle expression pour exprimer cela. Il parle de s’entreporter qui signifie se soutenir mutuellement.    

Quand Jésus envoie ses disciples sur les routes, il ne leur demande pas d’aller résoudre tous les problèmes du monde ni même de faire la promotion, de publiciser de sa personne, seulement d’aller vivre en solidarité avec les autres, de vivre comme Lui. Il nous veut fondamentaliste, non pas doctrinalement, mais sur les Écritures de style de vie. C’est le sens de son fameux n’emportez rien. Il leur demande de ne rien apporter, seulement de vivre comme un NOUS, de vivre en communion avec les autres. Allez partager ce que vous êtes plutôt que ce que vous avez. Pas étonnant que les disciples soient peu nombreux. C’est le cœur du trésor dont parle Jésus.

À mes yeux, la crise actuelle de la foi est une crise de communion, de solidarité. Il y a une sorte d’indissolubilité entre le trésor de partager ce que l’on est et l’appel à nous aimer les uns les autres. Nous avons moins à partager nos connaissances que de mettre au service des autres la flamme d’amour déposé en nous. Cela requiert le passage obligé de notre « je », de notre « moi » au « nous », passage dans lequel le « je » doit mourir pour vivre autrement. Pour ressusciter autrement.

Le trésor à partager est de communiquer la communion[1]. Ce n’est pas de parler de Jésus qui fait peur, même les incroyants parlent de Jésus, c’est de vivre en communion, en n’ayant qu’un seul cœur et qu’une seule âme (cf. Ac 4, 32). La communion fait peur parce qu’elle oblige à prendre la dernière place, à s’effacer pour marcher ensemble,  en mode horizontalité et non  en mode verticalité. Jésus n’a-t-il pas dit à Thomas qu’il est le chemin (cf. Jn 14,6), tellement expert pour marcher avec nous en mode horizontalité qu’il y a laissé sa peau.

Jésus n’envoie jamais ses disciples seuls sur la route, mais toujours deux par deux (cf. Mc 6, 7). Il les envoie vivre en mode synodalité. Cela fait peur. Songeons aux craintes que soulève ce grand mouvement de l’Esprit initié par le pape François qu’est la synodalité. Nous sommes plus disposés à verbaliser nos connaissances sur Jésus que de vivre comme Lui, que de mettre tout en commun, même nos « je ».

Ce qui rebute les gens à demander de l’aide thérapeutique est généralement leur peur de montrer leur vrai moi. La nudité n’est pas facile. Elle  rend vulnérable. Elle fragilise la personne. Pourtant, le vrai trésor est de partager ce que nous sommes, nos vulnérabilités, nos fragilités. Nous montrons plus facilement notre faux moi que notre moi pascal.

La parabole du trésor, celle du grain de blé, montre clairement que nous devons préférer et estimer l’Évangile avant tout. Cela a une valeur de grand prix. Avec cet appel à chercher le trésor, nous apprenons la nécessité de se dépouiller et de vendre tout ce que nous possédons (Cf. Mt 13, 45) pour embrasser l’Évangile avec la joie d’avoir trouvé ce trésor. Nous devons être persuadés qu’il s’agit d’une entreprise et non d’une perte.   

Le royaume des cieux est comme un marchand qui part à la recherche de perles précieuses ; et quand il trouve la perle de grande valeur, il vend tout ce qu’il possède et qui l’achète (cf. Mt 13, 45-46). AMEN.

 


[1] Je m’inspire ici de la réflexion de l'Abbé Général Mauro-Giuseppe Lepori, OCist, dans sa lettre de Pentecôte 2022 https://www.ocist.org/ocist/images/pdf/FRPentecote2022.pdf

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mercredi, 27 juillet, 2022

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.