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2022-C-Lc 9, 11-17- fête du Corps et du Sang du Christ- Dieu a faim de nous

Luc 9, 11-17 FÊTE DU CORPS ET DU SANG DE JÉSUS : DIEU A FAIM DE NOUS.

Un mot ce matin, souviens-toi. Cette Fête-Dieu comme on l’appelait autrefois, cette fête du corps et du sang du Christ, est le sacrement de la mémoire. Nous insistons beaucoup sur ce qu’a fait Jésus, nous oublions ce qui se passe dans ce qu’a fait Jésus.

Ce qui se passe est déraisonnable. L’abaissement de Jésus est déraisonnable. Personne ne lui ravira sa dernière place (Charles de Foucauld). Devant cet abaissement, nous avons une «petite foi». Nous comprenons sans comprendre.

Déraisonnable parce qu’en s’abaissant Jésus nous dit combien précieux nous sommes à ses yeux. On s’agenouille devant quelqu’un qui est plus grand que nous. Ô homme que tu es grand (Ps 8). Ô homme, que tu es heureux, mais que tu comprends peu ton bonheur (Curé d’ars).

Déraisonnable : un maître spirituel, Charles de Condren, se demande pourquoi communier. Il donne cette réponse incroyable qui n’est pas notre réponse spontanée, Dieu a besoin de se nourrir de nous. Chaque semaine, ici, nous nourrissons Dieu de notre présence, de notre joie de le célébrer, du plaisir qu’on a ensemble de former une Église domestique. Nous empêchons Dieu de mourir de faim.

Au siècle dernier, Élisabeth de la Trinité écrit : nous pouvons dire non seulement que chacun d’entre nous reçoit le Christ dans l’eucharistie, mais que le Christ reçoit chacun d’entre nous. Recevoir le Christ. Être reçu par Lui. Ne pas participer à l’eucharistie prive Dieu de nourrir sa faim de nous. Nous lui faisons un tort réel….nous l’empêchons de croître dit saint Bernard. L’eucharistie restaure le Christ, lui donne de l’énergie. Nous sommes la table gastronomique que Jésus apprécie le plus. Jésus se satisfait¸ se rassasie de la nourriture que nous lui offrons.

 La nourriture que Jésus a préférée toute sa vie fut celle de manger à la table des Zachée, de son ami Lazare, des prostituées. Jésus s’est invité pour se nourrir des affamés de vie. Être avec eux, nourrissait Jésus. Il s’est fait « incarnation » pour mieux se nourrir de notre présence.

Nous faisons la mémoire d’un Dieu qui a faim de nous. En le laissant demeurer en nous, nous le nourrissons de notre « petite foi » en lui. Si nous savions comment il se régale de notre «petite foi».

L’eucharistie est mystère d’une table où la nourriture est « interchangeable », si je peux m’exprimer ainsi. Je nourris Jésus et Jésus me nourrit. L’eucharistie, comme l’Incarnation, est le mystère d’un admirable échange entre le Créateur et ses créatures. Elle est le lieu qui nous greffe à la Vigne. Nos veines sont infectées d’un sang divin et celles de Jésus d’un sang « venimeux », le nôtre,  qu’il transforme en sang « humain ». Jésus nous aime tellement qu’il désire nous manger, se nourrir de nos failles. Oui, il est grand le mystère de la foi.

Nous sommes « suavité » « délice » pour Dieu. Nous sommes la nourriture favorite de Dieu. Je te mangerai, dit l’époux à son épouse dans le cantique des Cantiques. Dieu nous aime jusqu’à nous « croquer ». Mystère de transformation. Oui, il est grand le mystère de la foi.

Allons plus loin encore : se laisser manger pour devenir Sauveur avec le Sauveur. Pour cela, je dois disparaître, me perdre en Lui par l'union, devenir une hostie qui nourrit Jésus. (Élisabeth de la Trinité). À la fin de chaque rencontre, je vous envoie délecter les gens de cette maison par votre foi. C’est en voyant votre ravissement de croire que se répand la foi en Jésus. Oui, il est grand le mystère de la foi.

Dans les mots d’un Régis Debray, journaliste et philosophe, ce pain nous présente un Dieu jamais vu, non légaliste, un Dieu « désenclavé » des temples et qui  « mondialise » sa présence en dégustant ce que nous sommes pour lui. Nous sommes l’ivresse du bon vin recherché par Jésus Oui, il est grand le mystère de la foi.

Je termine par ces mots : ne pas faire eucharistie, ne pas nous approcher de ce sacrement admirable, c’est imposer à Jésus une grève de la faim. Oui, il est grand le mystère de la foi.

Pour votre présence chaque semaine ici avec moi, je rends grâce à Dieu  et je m’émerveille de votre empressement à nourrir Jésus en le laissant demeurer en vous. AMEN.

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Dimanche, 19 juin, 2022

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