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2021-B-Mt 13, 44-46- mercredi de la 17e semaine ORDINAIRE- bien voir est un véritable trésor

Année B : mercredi de la 17e semaine ordinaire (litbo17me.21)    

Mt 13, 44-46 : Ex 34, 29-35 : le véritable trésor est d’avoir d’autres yeux.  

Quoi de plus fragile à perdre qu’un trésor. Les gagnants de loto en savent quelque chose. Thérèse d’Avila faisait remarquer à ses compagnes que nous sommes attachés à des trésors qui ne contiennent même pas une parcelle, une étincelle de divinité […] Hélas, nous nous aimons beaucoup nous-mêmes (5e demeure, chap.4). Dieu seul suffit, dit-elle à ses compagnes.

L’attitude du jeune homme riche, racontée autant par Marc, Luc que Matthieu, montre que nous ne pensons qu’à nous-mêmes, que nous vivons tout dans l’horizon fermé de notre petite personne. La mode tendance de se mettre en avant, de promotionner le business du développement personnel[1], semble être le vrai trésor recherché. En menant une vie toute centrée sur soi, notre moi profond s’éloigne de la Vie de ma vie (St Augustin) et des autres aussi. Prenez garde de ne pas être tentés de vous-mêmes (Ga 6, 1). Un « moi » pacifié de son « petit moi » devient un « moi » pacifiant.

Ce qui est inouï à entendre dans cette parabole, c’est un appel d’en finir avec l’archéologie de broyer du noir sur ce qui nous manque, pour orienter nos regards sur les petits bonheurs que l’évangile appelle trésor ou perle. Avoir d’autres yeux que ceux fixés sur de fausses perles implique une révolution intérieure, une révolution écologique de nos regards. Notre regard s’identifie souvent à celui du jeune homme riche. La mondanité pèse lourd dans nos vies.

Dans notre existence quotidienne, savons-nous reconnaître nos petits trésors que sont les petits bonheurs qui se présentent à nous ? Avons-nous d’autres yeux capables d’admirer en nous ces petites perles que les mites ne peuvent altérer ? Ces petits bonheurs n’empêchent pas les malheurs de l’existence ni les souffrances non plus. Ils permettent de les amortir en refusant de les engloutir dans les intempéries de la vie.

Nos vies sont appuyées sur le solide d’une multitude de petits trésors, de petits bonheurs inaltérables que nous passons souvent sous silence en préférant crier nos « petits malheurs » qui prennent toute la place. Si nous faisions la liste de tous ces moments de grâce, de ces levées de soleil qui ne font pas beaucoup parler d’eux, nous en serions transformés tant ils sont des moments de courte durée, mais tellement salutaires.

Comme chrétiens, nous sommes assis sur un trésor dont nous avons perdu la clé, celui de l’intériorité. Jésus, pour nous dire une bonne nouvelle, lance de petites phrases brèves, riches de sens, faciles à comprendre. En nous, il y a une perle. Il y a un royaume. Il y a la très sainte humanité de Jésus, écrit Thérèse d’Avila (6e demeure). Nous découvrons cette perle dès qu’on enlève la terre jetée dessus, alors elle apparaît brillante. Le magazine LE VERBE (avril 2021) posait la question : avons-nous peur de notre noblesse qui se cache en nous ?

Dans nos terres, se cachent des trésors qui ont le visage de la foi de nos fondateurs de l’Église d’ici. Nous sommes des héritiers, ignorants et ingrats d’une perle précieuse, celle de la foi audacieuse des Marie de l’Incarnation, des Mgr de Laval, des Catherine de Saint-Augustin, des Jean de Brébeuf, des Isaac Joques, des Marguerite Bourgeois et d’Youville et de tant d’autres dont la vie dégage des trésors inexploités. Ils ont été et sont des hors-séries de la foi, des annonceurs du royaume désiré par Jésus. Leur vie fut du côté des discriminés, des moins que rien.

Ces visages sont ceux du Ressuscité. Nous ressuscitent-ils aujourd’hui ? Ils ont semé une graine d’intériorité qui commence à peine à germer. Pour eux, problèmes, inquiétudes, angoisses s’éloignent, se rapetissent tant ils gardaient bien vivant en eux le trésor de sa Parole.

Et la perle des perles si c’était nous qui dégageons la joie de l’évangile. Si c’était nous qui ayant rencontré Jésus, voyons nos rêves de gloire s’évanouir. Si c’était nous, capables de tourner le dos à un moi imposant pour s’ouvrir à un Soi (Dieu et moi) qui n’existe pas encore[2]. Quelle magnificence dort en nous ! Quel trésor à découvrir en nous ! AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2011-mtt-13-44-52-dimanche-17e-semaine-ordinaire-la-perle-cachee

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2008-dimanche-17e-semaine-ordinaire-mtt-13-44-52-tresor-devangile

 


[1]  Jean-Pierre Denis, un catholique s’est échappé, Paris, Éd. Cerf, 2019. p.170 

[2]Collin Dominique, le christianisme n’existe pas encore, Ed Salvator 2018.

 

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Date: 
Lundi, 19 juillet, 2021

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