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2021-B-Lc 11, 42-46 - mercredi de la 28e semaine ORDINAIRE-gens ordinaire

Année B- mercredi 28e   de la semaine ordinaire (litbo28me.21)      

Lc 11, 42-46 ;   Rm 2, 1-11 : le temps des gens ordinaires. -  

 Si nous lisons bien ce texte, il faut en comprendre qu’il est question de pouvoir. Jésus ne prend pas position pour ou contre les pharisiens. Il questionne leur hold-up sur les autres, leur pouvoir écrasant, leur distanciation sociale, leur attitude de regarder les gens de haut. Jésus ne prend pas non plus « parti » pour les marginaux et les exclus de toute sorte. Pour lui, les « petites gens » ont droit de parole, ont droit d’exister comme ils sont.

Jésus fait exister tout le monde autrement. Il veut que chaque personne soit responsable. L’apôtre Paul dit aux Éphésiens (4,11-12) que tous ont des capacités pour servir, aider les autres, être utiles aux autres. Jésus connecte les gens aux autres plutôt qu’ériger des murs entre les personnes, les classes sociales.

Exister autrement, vivre autrement, est au cœur de l’évangile. L’Église n’est pas immunisée contre la folie des grandeurs. Les dirigeants religieux ont des envies démesurées, des goûts aux coûts faramineux. Le pape parle des maladies de la couleur[1].

Jésus s’adressant aux chefs religieux aux érudits comme aux marginaux veut tout le monde responsable. Pour lui l’un n’est pas plus important que l’autre. Son attitude est celle de construire une vraie solidarité, une vraie synodalité entre nous. Faire rayonner un environnement plus fraternel, moins compétitif, élargir son moi, ce rêve n’est pas encore réalisé.

Pour nous éveiller, nous réveiller à sa vision anthropologique de l’humain, Jésus part d’une situation qui est de toutes époques, la tendance à se promener le nez en l’air en mettant en garde contre un anthropocentrisme despotique (Pape François, Zénith 2 /07/15). Jésus profite de chaque situation pour promouvoir une manière écologique de vivre dans la maison commune.

Il amène ses auditeurs à découvrir et à faire l’expérience de leur connexion naturelle aux autres en favorisant une posture de rencontre. Jésus vise haut. Tellement haut qu’il y a risque de vertige. Il pourrait faire sien le titre d’une récente série québécoise sortez-moi de moi qui a soulevé beaucoup d’enthousiasme.

Jésus ébranle le choc des egos. Il privilégie la coopération à la compétition, un soi relié plutôt qu’un moi égocentrique. Il appelle à une civilisation de l’amour en réanchantant la relation aux autres, à la nature aussi. Son appel est tellement plein de gros bon sens que ses observations sur les élites font prendre conscience aux gens ordinaires que la valeur et la dignité ne reposent sur les vêtements ou phylactères que l’on porte.

La très bonne nouvelle, la nouvelle presque inouïe est qu’aux yeux de Jésus les gens ordinaires ont aussi la capacité d’apporter leur contribution aux « grands » qui peuvent devenir des gens ordinaires, solidaires.

Ce regard de Jésus est une petite révolution sociale. Il inspire un combat que Paul a résumé par des mots révolutionnaires : juifs et grecs, Galates et Scythes, tous égaux dans la foi en Jésus-Christ, forment désormais le peuple saint de Dieu (Cf. Ga 3,28). Révolutionnaire que d’entendre dans une société hiérarchique, théocratique comme celle du temps de Jésus, l’appel à ne pas se poser en juge des autres.

Quel message inouï ! Aujourd’hui, les « petites gens » ont disparu des radars des élites politiques. L’espace médiatique est totalement accaparé par une caste mondialiste déracinée. Désormais et pour toujours, pour utiliser un mot d’aujourd’hui, c’est l’interconnexion qui est le meilleur statut social à privilégier. Jésus libère les uns du sentiment d’être des moins- que-rien et les autres de la recherche des grandeurs qui ne laisse jamais tranquille.

À votre contemplation. Jésus propose un style de vie où tout est lié (Cf. Laudatio si n. 120). Allez donc, faites des disciples (Mt 28, 18-20) veut dire : allez donc, vivez autrement et vous deviendrez des évangiles vivants. Dans l’épître tantôt, Paul écrit que nous sommes enclins à nous servir soi-même plutôt qu’à servir. Cet instinct est une attitude idolâtre à toutes les générations. Jésus répondit à l'homme qui le flattait en l'appelant bon Maître. Pourquoi m’appelles-tu bon (Mc 10,18) ? Sachant cela, pourquoi nous posons-nous en juge sans miséricorde des autres ? AMEN.

 

 

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