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2021-B-Jn 17, 11b-19 - mercredi 7e semaine de PÂQUES- différents et égaux

Année B : mercredi de la 7e semaine de Pâques (litbp07me.21)

Jn 17, 11b-19 ; Ac 20, 28-38 : différents, mais égaux.

Le premier geste très fort du pape François au commencement de son pontificat et qui a ému l’humanité tout entière, fut de s’incliner devant les gens rassemblés sur la place Saint-Pierre. Il signifiait que nous sommes tous frères et égaux en droits et devoirs. Son geste servira de prélude à son appel à la fraternité universelle. Être tous frères ne signifient pas que nous sommes tous semblables. Il faut se libérer de l’obligation d’être égaux[1].

Dans sa prière dite sacerdotale, Jésus appelle à un changement de perspective. Il ne s’agit pas de négocier nos convictions, de rogner nos cultures. Jésus nous veut en mode d’écoute mutuelle comme lui est à l’écoute de son Père. Jésus change le paysage de division, de haine en se faisant promoteur d’une prière- projet de fraternité : que tous soient un. Jésus propose que l’ego ne l’emporte pas. Il préfère un véritable projet de société, une culture de la rencontre (Ft # 215) pour éviter de nous détruire mutuellement[2].

Aujourd’hui, nous sommes des hyperconnectés, gavés de connexions. Nous raccourcissons les distances.    Nous alimentons la haine, accroissons l’intolérance comme en témoigne le spectacle du Capitole du 6 janvier dernier. Nous avons perdu le sens de la fraternité (Cf. Ft # 30). Il y a résurgence de la montée des conflits, du nationalisme, du suprémacisme blanc, de la perte du sens social et du bien commun (Cf. Ft # 11). Il n'y a pas de place pour l'indifférence[3]. Le confinement récent nous a fait réaliser que vivre dans une bulle étouffe le besoin d’être ensemble.  

Dans son exhortation sur la fraternité, le pape nous partage un souhait : plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas “les autres”, mais plutôt un “nous” (Cf. FT # 35). Je te prie, Père, de les garder du mauvais (v. 15). Jésus nous veut des éclats d’humanité, de douceur et d’humilité. Ces petits gestes existent. Nous parlons davantage d’éclats d’injures, des mots assassins qui déstabilisent l’adversaire. Il faut créer l’harmonie dans le désordre actuel[4].

La prière de Jésus rejoint la radicalité ontologique de tout être humain. Nous sommes passés de la mort à la vie (Cf. 1 Jn 3, 13), de la haine à la cohabitation. Jésus ne prie pas pour que nous soyons tous semblables, mais pour nous éviter d’être seulement des solistes sans désirer faire partie d’un chœur.  Le Seigneur ne nous appelle pas à être solistes - il y en a tant, dans l’Église, nous le savons -, non, il ne nous appelle pas à être des solistes, mais à faire partie d’un chœur, qui parfois détonne, mais doit toujours essayer de chanter ensemble[5]. C’est le sens de cette prière mondiale pour la fin de pandémie suggérée par le Pape.

Pour avoir la vie en abondance (Cf. Jn 10, 10), Jésus nous suggère de prendre le même chemin qui le conduit à être dans le Père. Qu'il n'y ait pas de division entre vous ; soyez bien unis dans le même esprit et dans les mêmes sentiments (1 Co 1, 10). Supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix (Ep 4,2-3).  

Cette prière de Jésus est plus qu’une émotion ressentie. Elle dicte un projet à actualiser : maintenir entre nous la même intensité de paix, de fraternité sociale qu’il éprouve avec son Père. Nous, humains, sommes des « ordonnés » à vivre en créatures nouvelles ; des appelés à une intense communion entre nous. Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas (1 Jn 4, 20).  

Dans son encyclique sur la fraternité (# 8), le pape souhaite qu’en cette époque que nous traversons […]   nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité. Au centre de la prière de Jésus, il y a la charité [qui] se réjouit de voir grandir l’autre[6]. Il y a plus de bonheur à s’entr’aimer qu’à s’auto détruire (Cf. Aa 10, 31). 

Me vient en mémoire en terminant, ces mots projets d’humanité de Raymond Lévesque : quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère.  Et commenceront les beaux jours […]. Ce sera la paix sur la terre. Les soldats seront troubadours […]. Mais nous, nous serons morts, mon frère.  AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2020-jn-17-11b-19-mercredi-7e-semaine-de-paques-demenageons-chez-dieu

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-jn-17-11-19-mercredi-7e-semaine-de-paques-comment-terminer-un-mandat

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Vendredi, 14 mai, 2021

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