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2019-C-Mt 20, 17-28 mercredi 2e semaine du carême- fatigué de vivre avec soi-même ?

Année C : mercredi de la 2e semaine du carême (litcco02me.19)   
Mt 20, 17-28 : fatigué de vivre avec mon moi-même ?
 
Voici deux fils qui ont quitté leur père sur-le-champ. Leur mère, elle, ne les a pas lâchés. Comme toute mère, elle avait de grands rêves pour ses deux fils. Elle faisait du lobbying. Elle rêvait de voir ses deux enfants chéris en haut de la pyramide, occuper les meilleures places aux côtés de Jésus, l’un à droite et l’autre à gauche (cf. Mt 20, 20-21). Ces deux fils avaient tellement de caractère qu’ils ont même demandé à Jésus de faire descendre le feu du ciel sur un village samaritain inhospitalier (cf. Lc 9, 54). Jésus, lui, les surnomma les fils du tonnerre (cf. Mc 3, 17).
 
Devant la demande de la mère qui parlait avec la «bénédiction» de ses fils, l’attitude de Jésus ne fut pas de con-damner les deux fils ni de reprocher à leur mère son attitude. Ce n’est pas son style. Il appelle la mère comme les fils à se convertir à son projet. Mais, que signifie se convertir au projet de Jésus ? La réponse est simple, mais pas facile à signer de sa vie : se perdre de vue. L’évangile appelle cela porter sa croix. Dans les mots de Jésus, c’est boire la coupe que je vais boire.
 
Les deux disciples suivaient-ils Jésus pour se perdre de vue ? Leur demande affirme le contraire. Ils suivaient Jésus, mais se tenaient à distance de l’esprit de Jésus. Et pour nous, que signifie se perdre de vue à l’heure où l’on ne plaide guère que pour les droits de son nombril, comme l’expriment les signataires de la déclaration sur la fraternité humaine ? La déclaration précise qu’il est urgent de défendre les droits des autres1. Le pape Benoît, dans son livre sur Jésus de Nazareth, parlait de la nécessité pour suivre Jésus de sortir de nous-mêmes… c’est une juste position devant Dieu.
 
Nous pouvons pressentir que dans l’équipe assise autour de la table avec Jésus, les «élus-apôtres» vivaient beaucoup d’illusions. Le droit des autres n’était pas leur priorité. Cela confirme que les «élus-apôtres» n’ont pas été choisis parce qu'ils étaient parfaits ou en bonne santé. Cassien écrivait: Dieu n’a pas besoin de notre force. Il a besoin de nos riens. C’est en côtoyant Jésus, le fréquentant dans la prière quotidienne, en oeuvrant pour le droit des autres, que, lentement, Jésus nous rend un peu meilleurs vu que nous nous considérons comme un petit rien.
 
S’abaisser est le style marquant de sa vie. Il s’est abaissé pour marcher avec son peuple, pour supporter ses infi-délités. Les «élus-apôtres» étaient tellement peu séparés de leur petite personne qu’ils ont fui devant la croix. Pâques les a transformés en véritables apôtres.
 
Suivre Jésus n’est pas comme vivre sur une croisière de luxe en s’ornant de phylactères. Les deux disciples n’étaient pas fatigués de vivre avec leur moi-même, comme je l’entendais d’une personne engagée en pastorale et qui luttait chaque jour pour que Jésus prenne forme en elle.
 
Cette demande de Jacques et Jean permet, en ce temps du carême, de nous conscientiser au danger de l’idolâtrie, pour citer Romano Guardini. Cette tentation est bien réelle. Le pape la considère comme une des maladies de la Curie. De celle des chrétiens, aussi, quand il parle des chrétiens touristes. La vie chrétienne est une lutte entre le confort et le service des autres, entre se distraire et prier.
 
À votre contemplation: pouvez-vous, demande Jésus ? Pouvons-nous prendre du temps pour approfondir la demande de Jésus de boire à sa manière de vivre ? Demandons-nous comment nous, imparfaits et pécheurs, avons le privilège de nous savoir des appelés à être des bonnes nouvelles pour notre monde ? Sommes-nous enclins à remplir nos greniers à la manière de cet homme de la parabole, qui avait trop de grains et qui ne savait plus où les entreposer (Lc 12, 18-21) ?
 
Reconnaissons que nous ne comprenons pas encore, comme l’exprimait un jour Jésus à ses disciples dans la barque avec lui (cf. Mc 8, 14-21), parce que nous sommes tous un peu fissurés par ce qui est grand et oublions que Dieu fait plus de merveilles avec nos riens qu’avec nos désirs de puissance. AMEN.
 
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Date: 
Vendredi, 1 mars, 2019

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