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2018-B-Mc 9, 2-10- qui est transfiguré ?

Transfiguration de Jésus (B), 6 août 2018  

Marc 9, 2-10   Qui est transfiguré ? 

Pour le sculpteur Alberto Giacometti, la grande aventure [humaine ] est de voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour, dans le même visage. C’est plus grand que tous les voyages autour du monde. Et l'évangile de la transfiguration atteste cela. Chaque fois que je contemple cette page, il me semble que je vois surgir, sur le visage de Jésus, quelque chose qui m'était inconnu. 

Jésus n'a pas convié ses très proches et premiers collaborateurs, que sont Pierre, Jacques et Jean, à une séance d’effeuillage. Il ne s'est pas donné en spectacle, parce qu'il a horreur des spots publicitaires. Sur la montagne, Jésus a sculpté le regard de ses disciples. Il a enlevé de leurs yeux - sculpter, c'est l'art d'enlever ce qui est de trop - ce qui les empêchait de le voir. 

Que notre regard se porte sur la transfiguration de Jésus ou sur celle des disciples, une évidence demeure: cela ne change rien à Jésus. Elle montre aux disciples un Jésus «entier». Elle sculpte en eux la «double» beauté de Jésus : celle de la montagne de Thabor où une voix fait entendre qu'il est mon fils bien-aimé; et celle de la montagne du Golgotha, de cette nuit où il fut livré.  François de Sales exprime bien le sens de cette fête quand il écrit: il ne faut pas dire [...] : il est bon que nous soyons ici, mais il est bon que nous passions par ici pour aller à la montagne du Calvaire.

Sur la route de Damas, Jésus a aussi sculpté, enlevé des yeux de Paul ce qui encombrait son regard. Celui-ci fut tellement ébloui qu'il en perdit la vue. Les disciples perdirent la vue et la voix devant ce jamais rien vu de pareil,  autant en haut qu'en bas de la montagne.

Ce qui arrive aux proches collaborateurs de Jésus sur la montagne, ce qui arrive à Paul sur la route de Damas, peut nous arriver quand nous contemplons Jésus. Contempler, c'est faire surgir en nous quelque chose d'inconnu. Chaque jour, nous avons, par la prière contemplative qui n'est que regard posé sur Jésus, qu'à le laisser nous permettre de le voir dans son «entier». Dans sa «double» beauté. Cela transfigure nos journées, nos vies.

Quiconque demeure capable de voir la beauté, ne devient jamais vieux (Gustav Janouch, Conversations avec Kafka).  Alors pour ne pas devenir vieux, posons notre regard sur la splendeur du Père (Claire d'Assise). Amen.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Dimanche, 1 juillet, 2018

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