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2018-B-Mc 6, 30-34 samedi 4e semaine ordinaire- c'est le difficile qui est chemin

Année B- samedi de la 4e semaine ordinaire (litbo04s.18)

Marc 6, 30-34 : ce n’est pas le chemin qui est difficile; c’est le difficile qui est chemin.    

Il y a la joie de partir comme envoyés de Jésus. Il y a en parallèle à cette joie, la découverte d’une mission impossible à vue humaine. L’empressement des disciples à raconter au retour ce qu’ils ont accompli se confronte à une dure réalité : Jésus ne leur a jamais donné un message précis à annoncer ni énoncé quoi dire ou ne pas dire. Il ne les a pas envoyés en docteurs de la loi; il leur a seulement demandé d’aller de l’avant, peu importe le chemin.

Si nous regardons la situation de près, ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est chemin (Simone Weil). Jésus met beaucoup de pression sur le dépouillement; c’est le difficile. Jésus refuse de les «endoctriner», de les  «contaminer» par une solide formation théologique; c’est aussi le difficile. Jésus demande: soyez un avec moi comme je le suis avec mon Père (cf. Jn 17); c’est aussi le difficile. Saint-Jean Eudes traduit cela : soyez autant de Jésus sur la terre en vivant comme lui. Le difficile, c’est d’avoir les mains vides et un cœur débordant d’oubli de soi et d’amour.

Au matin de Pâques, sur le bord du lac, tous les pêcheurs de la barque ont vu quelqu’un, ce vivant sur le rivage. Un seul l’a reconnu, c’est le Seigneur (Jn 21,7), et a partagé sa découverte avec les autres. Cette scène dit tout le difficile de la mission. Reconnaître Jésus dans quelqu’un de déprimé ou de rejeté, dans le pauvre qui travaille près de nous ne sera jamais facile. Le difficile, c’est d’accepter l’offre de Jésus : laisse-moi entrer chez toi et tu feras de grandes choses.  

François d’Assise disait qu’on peut évangéliser aussi par la parole. Il laisse entendre que l’essentiel n’est pas de parler de Jésus, mais d’être Jésus. Sur la route, le disciple peut s’épuiser à chercher des solutions colossales aux problèmes. Avec stupeur, Jésus propose une solution toute petite : un peu de foi. De dépendre totalement de lui.  Voilà ce que je veux.

Jésus ne choisit pas des gens capables d’affronter ce difficile. Il n’en trouvera pas. Il rend capables ceux qu’il choisit. Le seul logiciel qu’il met à notre disposition, mais qui n’est pas facile à utiliser, c’est son regard. Regarder le monde, ses situations, ses problèmes avec les yeux de Dieu ; écouter les autres avec les oreilles de Dieu ; aimer avec le cœur de Dieu ; évaluer les choses avec les valeurs de Dieu (cf. Pape François 12/2/17 au Bangladesh). C’est cela qui est difficile. Notre vie est ce chemin pour faire voir Jésus. Vivre en humains authentiques, être des miroirs de Dieu, voilà ce qui est difficile.

À une question qu’un jeune posait au pape François lors des journées mondiales de la jeunesse à Cracovie, que dire à un ami athée, le pape lui répond : Vis ton évangile et c’est lui qui te demandera pourquoi fais-tu cela ? Pour annoncer sa naissance, Jésus choisit des bergers, des incultes dans leur religion. Ce sont  eux qui ont «évangélisé» la nuit de Noël, l’ont rendu «évangile». Ce sont eux qui, par leur émerveillement, ont annoncé la bonne nouvelle. Ce sont eux, des non-érudits qui ignoraient ce que savaient les sages depuis des siècles, qui ont entendu l’ange leur dire : Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur (Lc 2, 11). L’évangile se communique par des gens tout simples dont l’étonnement invite à faire la rencontre de ce grand humain, ce parfait humain qu’est Jésus.    

À votre contemplation : Regardons le retour des envoyés. En les invitant à l’écart, Jésus ne faisait qu’attiser en eux l’émerveillement d’être lui, de ne vivre que de lui. Regardons Marie, une non-érudite.   Sa course vers Élisabeth est le fruit de son émerveillement de ce qui lui arrive. Il n’y a pas et n’y aura pas dans l’histoire une personne aussi empressée que Marie à faire connaître Jésus. Regardons les évangélisateurs d’aujourd’hui. C’est leur émerveillement qui attire des foules anonymes vers eux. C’est votre émerveillement qui amène ici tant de personnes à s’en remettre avec confiance à vos prières.  Ne perdez pas la beauté de cette mission qui est vôtre. AMEN.

 

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Date: 
Lundi, 1 janvier, 2018

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