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2017-A-Jn 7, 40-53- samedi 4e semaine carême- mésentente sur Jésus

Année A: samedi de la 4e semaine du carême (litac04s.17)

Jean 7, 40-53 : mésentente sur Jésus

C’est l’expérience de notre première rencontre avec quelqu’un qui nous donne une «orientation», un «feeling» pour la suite. Dans notre évangile, ce matin, le «feeling» n’était pas très favorable. Il prenait plusieurs directions. Certains croyaient que c’était lui, le Christ, d’autres estimaient que ses origines le défavorisaient. Les soldats étaient étonnés de voir un  homme ordinaire ne pas parler comme les autres. On différait d’opinions, même chez les hauts gradés des chefs religieux. Il faut d’abord l’entendre et savoir ce qu’il fait. Mais ultimement, chacun rentra chez eux en ne changeant pas sa première impression.

On se divisait parce que personne n’était vraiment ami de Jésus. Tout au plus, certains vivaient avec lui une forme de «copinage». Mais l’amitié, c’est plus que de faire des choses entre copains.  C’est plus qu’une simple entraide tout extérieure. C’est partager mutuellement ce que nous sommes l’un pour l’autre. C’est une forme d’amour, précédé souvent par un regard de miséricorde. Personne n’a vraiment rencontré cet homme parce que l’amitié avec Jésus éprouve toujours une certaine forme d’inaptitude.

Parler de quelqu’un sans le rencontrer n’est pas une bonne source de connaissance. Étudier quelqu’un à partir de son comportement ne peut donner qu’une connaissance toute relative et se mérite l’observation douloureuse de Jésus: vous ne me connaissez pas.  Jésus, c’est quand il est le centre de ma vie, au cœur de ma vie, le centre de mon amitié, qu’il se dit à moi.

Avouons-le, nous avons un problème avec l’amitié de Jésus. L’approcher est facile, mais l’essentiel nous échappe. Ce qu’il y a de plus beau en lui, de plus attirant, de plus satisfaisant, nous échappe. Son amitié nous échappe parce que  nous préférons aller vers lui plutôt que de le laisser venir vers nous. Plutôt que de seulement recevoir son amitié à lui. Nous recherchons cette proximité avec Jésus. Nous la désirons comme si cela ne revenait qu’à nous. Toutes les rencontres que nous rapporte l’évangile sont des initiatives de Jésus. C’est le Salut qui s'approche de nous.

Toute l’histoire de Dieu chez nous, son histoire sainte, est une histoire d’amitié perdue et retrouvée. Dieu m’a sauvé, Dieu m’a choisi, Dieu m’a aimé tout entier. Dieu m’a approché le premier. Saint Ignace dans ses exercices, demande au retraitant : es-tu prêt à te décider pour le Seigneur ? À te décider de recevoir ce cadeau de l’amitié. Si nous n’ouvrons pas ce cadeau en déchirant son emballage qu’est sa croix, nous risquons de nous diviser sur Jésus, sur ses origines.

Tant qu’on n’a pas vu Jésus souffrir pour nous, tant qu’on ne réalise pas le prix qu’il a payé pour nous démontrer son amitié, tant que notre regard ne s’arrêtera que sur le matin de Pâques,  nous n’aurons rien compris de l’intensité de l’amitié de Jésus pour nous. Tant qu’on ne l’a pas vu mourir sur la Croix, contempler sur la Croix, on ne sait rien de son amitié. La croix est la porte d’accès à l’amitié de Jésus. Elle nous en dit sa profondeur. Aujourd’hui, on glisse trop facilement sur ce chemin. L’évacuer, c’est prouver qu’on ne sait rien de Jésus. Il a donné sa vie pour maintenir un bon contact avec nous.

À votre contemplation: pouvons-nous reprendre ce qu’affirmait Jérémie tantôt : Seigneur, tu m’as fait savoir, et,  maintenant,  je sais. Maintenant, je sais que tu as appelé Judas mon ami au moment même qu’il tramait contre toi la plus perfide et exécrable trahison. Maintenant, je le sais; aucune de mes trahisons,  aucun dédain de toi, rien ne pourra me séparer du beau titre d’ami que tu veux établir avec moi. Rien ne pourra anéantir ton regard sur moi.  

Maintenant, je sais que tu m'as choisi, élu, pour habiter la montagne de l'émerveillement jusqu'à devenir rayonnement de ta gloire (He 1, 3). Élisabeth de la Trinité ajoute: à ce point que je ne puisse en sortir. Maintenant, je sais l’inouï du prix que tu as payé pour conserver à travers les âges, une vie d'oraison qui ne finit jamais. Maintenant, je sais renaître comme Nicodème, et j’en connais le prix pour ne pas retourner chacun chez soi, comme l’exprime la fin de notre évangile, en gardant seulement un bon feeling sur toi, Jésus. AMEN.

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Mercredi, 1 mars, 2017

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