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2016-C-Mtt 18, 21-35-mardi 3e semaine du carême - Dieu ne fait rien payer:

Année C: mardi de la 3e semaine du carême (litcc01m.16)
Matthieu 18, 21-35 : Jésus ne fait rien payer

Si nous y  regardions de plus près, nous serions étonnés de voir comment nous cherchons seulement notre bien personnel aux dépens des autres, dans nos paroles, nos gestes, nos œuvres aussi. Nous avons toujours en vue notre personne. Nous recherchons toujours ce qui nous avantage. Nous ne voyons que les choses terrestres à la façon de la femme courbée (Lc 13, 11) qui était tout inclinée vers la terre et ne pouvait regarder vers le haut. Notre penchant naturel est d'être tout tourné vers soi-même. Au temps de Jésus comme aujourd'hui, la règle est de faire payer celui qui nous fait du tort. C’est la loi du talion, de l'œil pour œil, de dent pour dent  (Ex 21, 24;  Mt 5, 36-48)

Cette parabole veut nous faire comprendre qu'à travers cet homme, qui s'empresse d'exiger une somme négligeable alors qu'on vient d'effacer une dette énorme à son endroit, Jésus montre que notre existence humaine s'inscrit sous le signe de la dette. Nous avons aussi des dettes envers les autres. Il propose un comportement nouveau. Inédit.

Nous ne sommes pas notre propre origine. Nous avons une dette de reconnaissance envers nos parents. Ils nous ont mis au monde. Une dette envers ceux qui nous ont appris à parler, à aimer. Les croyants, eux, se savent en dette envers Dieu dont la façon d'être est de donner. Jésus nous fait don de la vie, don d'autrui, don du monde, don de lui-même enfin. Ne pas se reconnaître en dette, c'est presque se mettre au centre du monde. C'est oublier ceux qui ont fait ce que nous sommes.

Nous voulons tous que nos dettes soient effacées. Nous voulons tous recevoir la miséricorde, mais peu veulent la donner. Quel genre de personne  sommes-nous quand nous voulons tout recevoir des autres, quand tout nous semble dû alors que nous agissons comme si nous ne devons rien aux autres ?

Le geste de ce roi, qui efface une dette impossible à remettre, appelle une action identique envers autrui. Il a vu la misère de son peuple et il a dit: ça suffit; et il a révélé son visage de miséricorde. Cette parabole nous enseigne la manière de vivre en chrétien. Jésus affirme que la miséricorde n'est pas seulement l'agir du Père, mais elle devient le critère pour comprendre qui sont ses véritables enfants. En résumé, nous sommes invités à vivre parce qu'il nous a d'abord été fait miséricorde (bulle Le visage de la miséricorde, # 9).

Miséricorde, c'est le mot-clé pour indiquer comment Dieu agit envers nous. Mot-clé pour établir entre nous la civilisation de l'amour. Mais ce mot-clé, il faut l'écouter davantage pour le comprendre... un peu. Et cela passe par notre refus d'anesthésier nos mémoires, d'anesthésier les merveilles de l'action de Dieu. D'anesthésier l'énormité de cette remise de dette à cet homme incapable de la rembourser.

Dans cette parabole, se dessine toute l'histoire de l'action de Dieu. Dieu ne fait pas payer à Israël sa faute. Il est sorti pour libérer son peuple (Ex 3, 1-15). À la femme adultère que les Juifs condamnaient de façon unani-me, Jésus ne fait rien payer (Jn 8, 1-11). À la Samaritaine qui en était à son sixième mari, Jésus ne fait pas la morale, ne fait pas payer ses fautes (Jn 4). Il n'a jamais fait payer à Pierre son manque de foi sur la mer agitée. En réponse à sa trahison, il lui demande par trois fois: m'aimes-tu? (Jn 21, 15-17)  Il n'a jamais fait payer au fils prodigue sa fugue. Il lui a remis avec empressement un anneau au doigt (Lc 15, 1-3.11-32). Au matin de Pâques, le premier geste du Seigneur ressuscité est d’aller vers ses apôtres, non pas pour les réprimander, mais pour leur offrir le shalom, la paix, totale et inconditionnelle.

Comme l'exprime le livre de Daniel (première lecture), que le Seigneur ne nous retire pas sa miséricorde. Le premier obstacle majeur, le seul qui puisse faire échouer la beauté de ce regard de miséricorde de Dieu sur les autres, c'est nous. Nous sommes appelés à être des créateurs d'un monde riche en compassion. La miséricorde est l’essence même du message que Jésus-Christ nous a donné et que nous devons transmettre à notre tour, affirme en conclusion de son livre sur la miséricorde, le cardinal Kasper. AMEN.

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Date: 
Lundi, 1 février, 2016

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