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2015-B-Mc 11, 27-33 -samedi 8e semaine ordinaire- l'origine de Jésus n'est pas son lieu d'origine

Année B: Samedi 8e semaine ordinaire (litbo08s.15)

Marc 11, 27-33 : l'origine de Jésus n'est pas son lieu d'origine

Beaucoup de ceux qui croisaient Jésus étaient à la fois déconcertés et émerveillés devant ce qu'il dégageait. Des questions nombreuses surgissaient en eux. Qui est-il ?  N'est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie ? La personnalité de Jésus soulevait de nombreuses questions. Ses gestes scandalisaient les uns, étonnaient et détonnaient des comportements de chefs religieux. Bref, Jésus séduisait. Fascinait. Il ne passait pas inaperçu tant il manifestait une présence bienfaisante. Réconfortante.

Une question se retrouve dans les quatre évangiles: d'où lui vient tout cela ? On voit et on entend Jésus qui ressemble comme deux goûtes d'eau à nous. Mais il s’exprime, agit d’une manière qui dépasse tellement notre entendement humain qu'on peut se demander d’où tire-t-il tout cela ? Qui est-il pour être ce qu’Il est ? Pour faire ce qu'il fait.

D'où est Jésus ? C'est la question que fait résonner saint Marc ce matin. Une lecture méditative autorise une autre réponse que celle qu'il est de Nazareth. Ce lieu confirme seulement que Jésus est d'une lignée humaine, très humaine, très normale. Il mange. Il boit. Il participe à des noces. il est clair, écrit le pape Benoît dans son livre Jésus de Nazareth, que Jésus guérit (p. 86).  Paradoxe, c'est justement ça le cœur du «cas» Jésus. Comme il est humain, il ne peut pas poser des gestes qui conviennent à Dieu seul.  L'origine de Jésus n'est pas à confondre avec son lieu d'origine.

Ce qui fait autorité, c'est que Jésus guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures... Il compte le nombre des étoiles, il donne à chacune un nom (Ps 146, 3-4).  Ce qui fait autorité pour les uns, scandale pour les autres, c'est de voir dans un comportement tout humain, des gestes et attitudes réservés à Dieu. Ce qui frappe les cœurs, ce qui fait autorité, ce qui émeut aussi, c'est de constater que cet homme, Jésus de Nazareth, s’occupe de chaque blessure de notre cœur, qu'il se fait proximité avec nos blessures, qu'il nous connaît par notre nom. Un tel humain ne peut venir que de Dieu.  

Ce que fait Jésus, ses gestes de proximité, ses paroles pleines de compassion, son souci de nous «remonter le moral», tout cela, aussi étonnant soit-il, contribue à nous ouvrir les yeux, les yeux de notre cœur, pour reconnaître en lui L'homme qui venait de Dieu (Joseph Moingt). C'est la beauté humaine des gestes et paroles de Jésus qui font autorité et qui révèlent que son origine est dans le Père. La miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde, écrivait saint Thomas d'Aquin que cite le pape François dans sa lettre annonçant l'année sainte de la miséricorde (bulle #5).

Toute cela, Jésus lui-même l'avait annoncé et révélé au début de sa vie publique. Il vient à Nazareth où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, il se leva pour faire la lecture. Jésus referma le livre et leur dit: cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit (Lc 4, 21). Le pape Benoît dans son livre Jésus de Nazareth, y voit que Jésus se laisse instruire par le texte qu'il vient de lire.

Si en écoutant Jésus qui n'a pas demandé la permission pour prendre la parole dans le Temple et affirmer que l'Esprit du Seigneur est sur moi et qu'il m'a consacré par l'onction et envoyé porter la bonne nouvelle (Lc 4, 18) nous avons de la difficulté à le croire, regardons ce qu'il fait. Si vous ne voulez pas croire en moi, croyez en mes œuvres, pour savoir et reconnaître que le Père est en moi, et moi dans le Père (Jn 10, 25).

Cette question de l'autorité de Jésus, de sa légitimité est la nôtre comme chrétiens aujourd'hui. Paul VI dans sa lettre sur l'évangélisation, redit que les hommes de notre temps ont moins besoin de paroles que de témoins. Jésus agissait au nom du Père.  Par ces témoignages sans paroles, ces chrétiens font monter, dans le cœur de ceux qui les voient vivre, des questions irrésistibles : Pourquoi sont-ils ainsi ? Pourquoi vivent-ils de la sorte ? Qu’est-ce — ou qui est-ce — qui les inspire ?  (EN21).  À nous maintenant de nous donner une vie «copie conforme» à celle de Jésus et nous ferons autorité, voire scandale. AMEN.

Évangile: 
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Date: 
Vendredi, 1 mai, 2015

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