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2014-A-Mc 10-28-31 mardi 8e semaine ordinaire- tout quitter

Année A: Mardi 8e semaine ordinaire (litao08m.14)

Marc 10-28-31 : tout quitter

Préservons notre dénuement. Préservons nos pauvres moyens dont nous disposons. Préservons cet appel à ne pas vivre tout orienté sur soi-même. Ce sont-là les trésors, les richesses dont Dieu habille ceux et celles qui le suivent. Tel est le cœur et le centre de l'évangile de ce jour. De tout l'Évangile.

Dans son message du carême, François invite l'Église à contempler le mystère de ce dénuement en la personne de Jésus qui, de riche qu'il était, s'est fait pauvre pour nous (2 Co 8, 9). Il n'y a, écrit-il, qu'une seule et vraie misère, c’est celle de ne pas vivre en enfants de Dieu et en frères du Christ. Dieu continue à assurer l'Église que son dénuement actuel est une grâce de choix. Pas évident à vivre.

Cette page porte la signature de Jésus. Jésus, le premier envoyé du Père, le premier consacré par le Père, le premier d'une longue lignée de fils du Père, a embrassé ce chemin et nous le propose. C'est la voie qu'il a choisi pour ne pas nous impressionner par sa divinité, pour nous laisser le choix de le reconnaître Dieu ou pas.

Cette page et cet appel ne correspondent pas à nos fantasmes infantiles de toute-puissance. De tout posséder. Jésus s'est fait démuni de tout, sans puissance, justement pour ne pas établir une démonstration de force avec nous.  Comme l'écrivait frère Emmanuel de Taizé, ce Dieu-là agissant en Jésus, est un amour méconnu (Bayard, 2008).

En décidant, au septième jour du monde, de se reposer, de se retirer, Dieu accepte de se laisser déloger de sa place créatrice, de devenir impuissant et faible. C'est sa voie, son choix pour se faire partenaire de nos vies. Pour se faire demandeur d'une relation de reconnaissance mutuelle.  Un Dieu qui n'est pas tout-puissant, disait Benoît XVI a des séminaristes, le mal n'est pas dans ses mains.

Dans sa rencontre avec les jésuites en janvier dernier, où il reconnaissait la sainteté d'un des proches de saint Ignace, Pierre Favre, le pape déclarait que le cœur du Christ est le cœur d’un Dieu qui, par amour, s’est anéanti. Chacun de nous, jésuites qui suivons Jésus, devrait être disposé à s’anéantir. Nous sommes appelés à cet abaissement, à être des « anéantis ». Être des hommes qui ne doivent pas vivre centrés sur eux-mêmes.

Ce pape semble avoir écrit en filigrane de toute sa vie, de toute sa spiritualité, et qu'il offre en partage à l'Église,   ce décentrement, chemin de Dieu, chemin de béatitude. Comme on vit bien quand nos seules préoccupations sont de nous anéantir dans le cœur de Dieu ! Mais cet appel là ne perce pas dans les cœurs des croyants.

Cette page, qui est au centre de l'Évangile, nous la signons présentement, comme Église, comme communautés religieuses, instituts de vie consacrée ou sociétés de vie apostolique. Chaque fois que nous avançons sur ce chemin du rien, ressuscite en nous une autre richesse, celle d'une vie heureuse. Comme l'exprime ce grand priant qu'est Cassien, Dieu n'a pas besoin de notre force. Il a besoin de nos riens.

À votre contemplation : Jésus est venu pour faire complètement neuf. Vin nouveau, outre neuve, vêtement neuf, loi nouvelle, des derniers qui sont premiers. Moi je vous dis. Que de résistances s'érigent contre cette nouveauté ! Le cri de François d'Assisse est toujours actuel : nous n'avons vraiment rien de fait, commençons. Ne perdons pas notre temps. AMEN.

 

 

 

Évangile: 
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Date: 
Samedi, 1 mars, 2014

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