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2014-A- Jn 10, 11-16 : Mgr de laval, un vrai vivant

Année A: Mardi 3e semaine de Pâques (litap03m.14)

Jean 10, 11-16 : Saint Mgr de Laval, un «vrai vivant», plus qu'un «bon vivant»

Le temps pascal est celui d'un combat. Le combat de la joie. Celui de laisser la joie nous guider  (cf. 1 Pi, 3-9), nous travailler de l'intérieur jour après jour, année après année quelque soit la lourdeur de notre quotidien. Cette joie nous la recevons d'un Vivant sorti du tombeau. D'un Vivant sorti d'une vie d'horreur vécue sans animosité, ni désir de vengeance. Cette joie est une force révolutionnaire qui fait toute chose nouvelle (Ap 21, 5). Qui rend toute vie nouvelle. Toute création nouvelle (Ga 6, 15).

Nous entrons dans cette joie en déposant à la porte tout ce qui nous encombre : une trop grande préoccupation de nous-mêmes, de notre réputation; une curiosité presque malsaine de ne rien manquer des informations qui secouent la planète.  Nous y entrons en cessant de vivre dispersé dans toutes les directions. En nous dévêtant de l'agitation qui nous caractérise, de nos inquiétudes qui nous terrassent. Le combat de la joie se gagne quand nous savons nous revêtir des vêtements de la sérénité, du détachement, de l'abandon, de la désappropriation de soi-même.

Ce fut vrai de Mgr de Laval, ce grand évangélisateur, ce pionnier de l'évangélisation qui, dès son arrivée chez nous, n'a pas hésité à se dévêtir de lui-même pour revêtir, jusque dans ses comportements, le bon pasteur, jusqu'à dégager cette joie imprenable de vivre dans une complète désappropriation de lui-même. Il écrit lui-même qu'il est bien juste […] que nous ne vivions que de la vie du pur abandon en tout ce qui nous regarde au-dedans comme au- dehors. Marie de l'Incarnation observe dans une lettre à son fils que c'est bien l'homme du monde le plus austère et le plus détaché des biens de ce monde. Il donne tout et vit en pauvre, et l'on peut dire avec vérité qu'il a l'esprit de pauvreté.

Pasteur, vrai pasteur,  Mgr de Laval préférait vivre pauvre pour le Christ que riche pour le monde. Il n'avait ni or, ni argent, mais comme Pierre entrant dans le temple, il offrait au peuple d'ici de se lever et de marcher. Il savait, lui  pasteur, comme il l'écrit, que toute notre industrie humaine n’avance point l’œuvre du Bon Dieu. Sa force était, comme l'écrivait à son fils Marie de l'Incarnation, dans ce sublime degré d'oraison qui lui permettait de conserver ce bien précieux de la joie qui le guidait (cf. 1 Pi 1, 3-9). De la joie qui évangélise, affirme François dans son exhortation évangélique.

La désappropriation, l'abnégation de soi selon l'évangile, qui a tenu une place si importante dans sa vie, saint Mgr de Laval l'a manifestée autant dans ses gestes que dans des attitudes concrètes de service du plus pauvre.  Pasteur dans l'âme, il connaissait bien les loups qui menaçaient l'existence des habitants de sa terre d'adoption: les pratiques commerciales irrespectueuses, les lacunes de l'éducation, les maladies qu'ils soignaient de ses mains, etc.

Il ne cherchait pas tant à sauver sa vie que sauver celle de son peuple. Sa manière de vivre fut un miracle du don de soi. Il fut un Pasteur qui a tout laissé pour sortir à la rencontre du peuple d'ici. Bref, nous a-t-il donné sa mort ou sa vie ?  Pour lui, il nous donnait une vie qui ne pouvait mourir. Une vie tellement vivante que la mort ne la détruira jamais. Une vie tellement vivante que le Pape François vient d'en reconnaître qu'elle persiste au-delà de la mort.

Saint Mgr de Laval  ne fut pas, comme on l'entend aujourd'hui, un «bon vivant», mais un «vrai vivant».  Sa grande joie, son immense joie fut, au milieu de tous les dangers, de garder la liberté de marcher et  de se maintenir dehors avec son peuple. Il a, peut-on dire, vécu dehors. Il est demeuré avec eux non pas pour profiter d'eux mais pour leur partager sa joie de ressuscité; non pas son souffle mais le Souffle qu'il puisait dans son intimité avec Dieu. Intimité qui l'a rendu capable des plus grandes audaces pour bâtir ici une terre sainte.

Je termine par ces interrogations qui devraient ne jamais nous quitter : Avons-nous aujourd'hui la foi de cet homme ? Avons-nous son empressement de voir plus les besoins des autres que les nôtres ? Savons-nous comme lui ne jamais sortir vers les autres sans jamais sortir d'une vie d'intimité perpétuelle avec Jésus ? AMEN.

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Date: 
Jeudi, 1 mai, 2014

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