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2013-A-Mtt 18, 12-14 mardi 2e semaine avent- Qui est la brebis perdue ?

Année A: Mardi 2e semaine Avent (litaa02m.13)

Mtt 18, 12-14 : la brebis perdue, est-ce moi ou Jésus ?

Duns Scott disait que l'Incarnation est un mystère trop grand pour simplement remédier à un défaut. Noël est trop grand pour ne le percevoir que dans l'optique du Minuit, chrétiens, où l'homme Dieu descendit jusqu'à nous pour effacer la tache originelle et de son Père arrêter le courroux.

Dieu s'est courbé, s'est courbé très bas (saint Bonaventure) pour signifier à chaque humain qu'il valait beaucoup à ses yeux.  L'Avent est un temps de contemplation de ce que nous valons aux yeux de Dieu. Que nous avons du prix à ses yeux (Is). Un temps qui nous redit, ce qui est dit reste à dire (Jean Sullivan), l'accomplissement du projet de Dieu sur le monde. Ce projet: que nous soyons des humains pleinement humains.  Ce projet demeure à réaliser.

Dans l'évangile que nous venons d'entendre, la brebis perdue est tellement importante qu'elle est portée sur les épaules du berger. Les autres ne le sont pas. Contemplons cette beauté d'être porté par Dieu qui a souci de nous ! Jésus s'empresse de porter les imparfaits et laisse les «parfaits» se débrouiller tous seuls. Rien n'est vraiment perdu dans une existence humaine. Tout est recyclable en humanité, les erreurs, les faux-pas. Lève-toi et marche.

Christian de Chergé, prieur de Tibhirine, dans une retraite aux petites sœurs de Jésus au Maroc, en 1990, offrait cette réflexion qui rejoint notre évangile : tu vaux mieux que cela et la preuve c'est que le «cela», je le prends sur moi (Nouvelle Cité, 2013, p. 105). Le «cela» de nos égarements, je le porte sur mes épaules.

Il y a mieux à vivre que de ressasser en permanence nos fugues. Il ne suffit pas de les ignorer non plus. Nos failles sont la faiblesse de Dieu. L'Avent engage notre réconciliation avec nos imperfections. Nous ne sommes pas appelés à des choses impossibles. La perfection est impossible à atteindre. Personne d'entre nous ne possède toutes les qualités. Venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau d'être imparfait. Je suis venu pour les malades (Marc 2, 17 ; Mt 9, 12-13). Il s'agit moins de se culpabiliser que de maximaliser l'humain, de faire fructifier le potentiel d'humanité qui est en nous. Moins de chercher ce qui a pu refroidir en nous mais de nous réjouir - et Isaïe exprimait cela tantôt huit siècles avant Jésus - de nous savoir porté sur son cœur (Is 40, 11).       

La parabole de la brebis perdue nous appelle à regarder plus profondément, d'abord en nous-mêmes, puis à l'extérieur de nous-mêmes, pour voir sous la surface de la chair fragile, la nôtre et celle des autres, la profondeur de la beauté que ne percevons pas à première vue. Nous ne pouvons pas voir clairement cette beauté si d'abord nous ne la percevons pas enfouie dans nos profondeurs.  L'Avent est un temps de forage pour reconnaître que Dieu nous voit tellement beaux qu'il devient l'un de nous.

Le Christ qui cherchait la brebis perdue, écrivait saint Pierre Chrysologue, l'a trouvé dans le sein de Marie. Il est venu, il est né dans la chair pour placer la brebis qu'il était sur la croix, il l'a prise sur les épaules de sa passion. Puis tout rempli de la joie de la résurrection, il l'a élevée, par son ascension, jusqu'au ciel.  Plus beau que cela, tu meures, disent les jeunes.

Pour exprimer cette beauté, toute la grandeur de cette brebis perdue, Paul écrit : j'ai été saisi (Ph 3, 12), porté par elle. Paradoxalement, le saisir, lui la brebis, est moins évident. Ne me retiens pas, dit Jésus, au matin de Pâques, à Marie Madeleine (Jn 20, 17).

Avançons encore davantage dans la profondeur de cette parabole malheureusement tellement connue que nous ne nous arrêtons plus pour la contempler. La brebis perdue, si c'était aussi Jésus qui attend qu'on le retrouve, qu'on parte à sa recherche. Jésus est cette perle, ce drachme égaré dans nos maisons/cœurs encombrés de choses inutiles et dont il faut se départir pour le trouver (Cf. Lc 15, 8-10).

Utilisant la pédagogie de François, je nous pose cette question : sommes-nous capables de contempler Jésus comme cette brebis égarée qui attend qu'on l'accueille pour qu'elle réchauffe nos cœurs de la joie de l'avoir (re)trou-vée ? Cette brebis maintenant se transforme pour nous en pain de vie. AMEN.

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Date: 
Dimanche, 1 décembre, 2013

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