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2013 - C: Mc 2, 18-22 Lundi 2e semaine ordinaire --comment faire bouger l'Église ?

Année C: Lundi 2e semaine ORDINAIRE (litco02l.13)
Marc 2 18-22 : comment faire bouger l'Église ?  

Joseph Moingt, le théologien, vient à nouveau de nous surprendre malgré son âge avancé. Dans son dernier livre Faire bouger l'Église (DDB, nov.2012), l'auteur de Croire quand même, redit qu'il faut éviter de recentrer l'Église sur la religion. L'évangile, écrit-il, n'est pas un code de pratique religieuse mais un lieu où abondent les appels à la justice, à la charité. Voilà bien un commentaire qui pourrait servir à mieux comprendre la remarque de Jésus sur le neuf et le vieux et sur l'explication du fait que les disciples ne jeûnent pas. La mode tendance est spontanément de nous méfier de tout ce qui ne se fait pas comme avant. D'éviter la surprise de l'imprévu et de l'inédit d'un esprit nouveau.    
 
Nos vieux vêtements, ceux que le Père Moingt appelle la réorganisation par en haut, nous collent à la peau. Le christianisme n'est rejeté que sous son visage de vieux vêtements religieux et autoritaire qui voile sa réalité évangélique. En regard de la foi, les vêtements neufs ne semblent pas nous séduire et pourtant, ils sont portés dehors par ces hommes et ces femmes qui côtoient les sans abris de nos nuits longues et froides. Qui offrent temps et énergies à ces victimes de nos réorganisations qui font basculer dans la précarité des actionnaires de ce monde, toujours plus désireux de profits.

Depuis l'arrivée du Verbe de Dieu, une brèche de déstabilisation s'est ouverte à jamais. Un Eden a surgi de Bethléem et a ouvert nos yeux en les lavant dans les eaux du Jourdain. S'est levée une lumière qui ne s'éteindra jamais. L'aube est née et le crépuscule du soir s'est éteint (Romanos Le Mélode citant Gn 3, 8)). Jésus est dérangeant. La lumière qui a brillé sur la terre est dérangeante. Si plusieurs de nos contemporains n'ont pas cru à l'annonce médiatisée de la fin du monde, ils ne semblent pas croire davantage que ce qui s'est passé cette nuit là, est plus qu'un beau conte de fée, qu'une belle histoire idyllique. Cette nuit là fut la naissance d'une utopie, celle de nous voir emmaillotés d'un vêtement neuf. Cela bouleverse les us et coutumes. Comprenons que le nouveau vêtement est un nouveau regard : Je suis là enfoui et blessé dans ces événements.

De tout temps, l'esprit d'aggiornamento, pour citer Jean XXIII, rencontre de vives oppositions. Les regards sur le passé parlent plus fort que le regard «optimiste» sur l'aujourd'hui de notre demain. Le rapiéçage, on connaît ça. Pas seulement le rapiéçage de nos vêtements, mais surtout de nos anciennes manières de faire, de vivre entre nous.

Jésus, dans sa personne même, est nouveauté. Il fait bouger les choses. Dans l'évangile, nombreuses sont les tentatives de neutraliser Jésus, de mettre à mort son esprit de nouveauté, son esprit d'époux aimant et amant de l'humanité. Sa naissance, pour utiliser le langage d'aujourd'hui, a inoculé un virus radical et définitif dans les logiciels des lois et comportements prétendant régir l’existence humaine. Elle nous a emmaillotés d'une loi nouvelle.

Jésus n'a pas attendu pour nous rejoindre que nous soyons revitalisés, revigorés par un jeûne héroïque de tout ce qui n'est pas digne de l'humain vrai. Il a plutôt apprivoisé nos démoneries pour les transformer en vêtements neufs, en comportements qui font de nous des créatures neuves. Nous n'avons pas fini d'enclore de cette beauté là, toujours à refaire.
 
Ce que nous contemplons dans cet appel à ne plus jeûner, c'est de ne plus nous priver de notre beauté originelle. Quelle jubilation que d'entendre que tout est changé parce qu'un Dieu se faisant l'un de nous, nous engendre à du neuf, fait de nous des «re-nés». Invitation nous est faite à re-devenir nous-mêmes  des hommes et des femmes de cette liberté qui émerge de notre être profond. Ceux qui l'ont reçu ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. Nous avons reçu le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Quoi de plus neuf que cela !  Quoi de plus exaltant que cela ! Mais cette beauté a pris un coup de vieux.

À votre contemplation: un cantique nouveau, pour s’accorder aux réalités nouvelles de notre temps; faisons entendre un cantique nouveau, une nouvelle mélodie. Paul l’a écrit: Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle ; le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau a été fait (2 Co 5, 17). C’est là qu’est la source de notre joie.  AMEN. 

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Dimanche, 1 septembre, 2013

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