Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2012 - B-Jn 15, 1-8- Mercredi 5e semaine Pâques - sommes-nous des «branchés» sur Dieu ?

Année B : Mercredi 5e semaine de Pâques (litbp05me.12)
Jn 15, 1-8 :  sommes-nous des «branchés» sur Dieu ?

Léonard de Vinci définissait la sculpture comme l'art d'enlever. Tous les autres arts consistent à ajouter de la couleur sur la toile pour la peinture, d'étaler pierre sur pierre pour l’architecture, d'insérer note après note pour la musique. Seule la sculpture consiste à enlever ce qui est en trop pour faire ressortir la silhouette envisagée.

On rapporte qu'un jour le sculpteur Michel-Ange, se promenant dans un jardin à Florence, vit, dans un coin, un bloc de marbre qui dépassait de terre, à moitié recouvert d’herbe et de boue. Il s’arrêta brusquement comme s’il avait vu quelqu’un et, se tournant vers ceux qui l'accompagnaient, s’exclama : Dans ce bloc de marbre est renfermé un ange ; je dois le faire sortir.  Il commença à dégrossir le bloc de marbre jusqu’à ce qu’émerge la silhouette d'un ange.

Nous sommes encore dans ce grand dimanche où nous célébrons qu'un jour du temps le plus beau des enfants des hommes (Ps 44, 3) a accepté de devenir le plus laid de tous les humains (Is 53, 2) en laissant buriner en lui la croix pour en sortir au matin de Pâques tellement beau, tellement humain, sculpté de la beauté du divin que ses disciples ne l'ont pas reconnu. Leurs yeux, comme sur le Thabor, étaient incapables de voir une telle beauté.

L'Incarnation nous a montré que Dieu en Jésus est venu nous émonder pour que nous redevenions tellement beaux qu'il veuille habiter en nous. Faire sa demeure en nous. Bonaventure ne cesse de dire que le but premier de l'Incarnation n'est pas la réparation du péché mais l'achèvement, le parachèvement de notre beauté première. L'Incarnation, c'est le Verbe de Dieu qui s'est courbé très bas vers nous, vers sa vigne, dit le prophète Isaïe (5, 2-7) parce que nous étions repliés sur nous-mêmes, contemplatifs de nos bourgeons excédentaires. Il est venu émonder ce qui est inutile, achever, compléter la créature nouvelle que nous sommes pour que nous soyons son paradis. Pour nous dire cela, Jésus utilise l'image de la vigne et du vigneron.

Pour plusieurs d'entre nous, émonder, élaguer, couper, tailler, diviser, sectionner, trancher sont des mots «douloureux», des mots de «renoncements». Pour le priant, par des exercices de réchauffement quotidiens qu'est le temps de prière, ils deviennent des mots «accomplissements» «glorieux» qui nous font revêtir le Christ, qui font ressortir l'être de Dieu que nous sommes. L'émondage est un art qui ne blesse pas la vigne mais qui lui permet de porter de beaux fruits et de susciter des regards admiratifs. Pour l'émondeur, c'est un travail quotidien tant apparaît constamment et en abondance des bourgeons inutiles, des sarments inutiles. Devant ces pousses non désirées, la petite Thérèse, nous l'avons vu tantôt, à préféré, plutôt que de se décourager, les apprivoiser jusqu'à les aimer.

Je le redis: ne perdons pas le fil de la merveille. Laissons le sculpteur Dieu nous émonder et nous serons des épiphanies de beauté, pour citer Benoît XVI s'adressant à des artistes (21 novembre 2009).  Alors nous demeurons en lui et il fera en nous son paradis.  Nous avons été créés pour montrer la beauté de Dieu. 

Il y a plusieurs portes pour mener une vie chrétienne de toute beauté. Celle de la charité mutuelle. Cela demande parfois de l'héroïsme pour supporter un frère grogneur. Celle de la sagesse plutôt réservée à des penseurs. Celle de la beauté d'une vie simple et sainte qui séduit, attire et qui est accessible à tous et toutes.  Jean XXII convoquait le Concile pour que l'Église renouvelle sa beauté et brille d'une nouvelle splendeur (DC # 1323, 6 mars 1960).Cet appel est toujours d'actualité. Montrons  que c'est beau d'être chrétien. Il n'y a rien   de plus évangélisateur que cela.
 
Je termine par ces paroles qui devraient nous pousser à demeurer en état perpétuel d'émondage : Quiconque demeure capable de voir la beauté, [de demeurer en état de beauté], ne devient jamais vieux(Gustav Janouch, Conversations avec Kafka).  AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mardi, 1 mai, 2012

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.