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2012-B- Dimanche 11e semaine ordinaire -Mc 4, 26-34 : l'humilité de Dieu

Année B : Dimanche 11e semaine ordinaire (litbo11d.12)
Mc 4, 26-34 : l'humilité de Dieu

Église de Jésus-Christ qui es-tu ? Chrétiens, chrétiennes qui êtes-vous ?  Vous êtes des grains de blé semés en terre. Cette identité d'enfouissement ne doit jamais être perdue. Elle est source de vie. Source qui fait vivre. Racine de toute évangélisation.

En plus de nous expliquer dans ses trois petites paraboles, sa manière de vivre, Jésus ne nous propose rien de moins qu'une petite révolution. Jésus conteste ce qui, dans son temps comme aujourd'hui, est le plus recherché, désiré : la visibilité, la première place, la reconnaissance, la renommée. Ces trois petites paraboles lancent un cri strident, plus bruyant que celui des casseroles : ne pas s'enfermer dans ce qu'il y a de plus grand [mais] se laisser enclore par ce qu'il y a de plus petit (Hölderlin). Un dicton dit que dans les petits pots, se trouvent les meilleurs onguents.

Raconter l'histoire du grain de blé, celle de la graine de moutarde qui poussent sans que personne ne le voit, c'est faire entendre l'éloge de ce qui est petit, sans valeur. Jésus a caché sa puissance sous sa vulnérabilité, disait Luther. Il était heureux d'être sans puissance comme le grain de blé. Jésus a traversé sa vie non pas en mode première classe mais en celle de la dernière place, celle la moins enviée. Il était heureux de savoir que sa mission était non pas de désirer plus de visibilité mais l'enfouissement dans les cœurs. Il a passé plus de trente ans dans le retrait le plus complet à Nazareth.

Jésus inaugure une nouvelle manière de vivre. De toute évidence, il n'a aucune attirance pour ce qui élève, pour les grandeurs ni même pour se donner une force sociale qui risquerait de défigurer le Dieu sans puissance qu'il est. Son mode tendance est une vie simple, cachée, sans bruit. Voilà le renversement bouleversant de la Bonne nouvelle. C'est la plus radicale initiative de subversion politique et religieuse de l'histoire. N'est-ce pas folie que d'inaugurer une manière nouvelle de vivre en exaltant ce qui a peu de valeur comme un grain de blé, une graine de moutarde !
 
L'Évangile, dans son ensemble et tout spécialement dans ces petites paraboles, est renversant. Jésus nous montre à travers ces paraboles un parcours à l'envers de celui de notre société, de notre culture d'aujourd'hui. Alors qu'autour de nous tout nous invite à voir grand, à voir «mondialisation», à nous donner de l'importance, à faire du profit pour du profit;  à l'heure où despatrons se paient leur bonne conscience avec l’argent de leurs actionnaires (Emmanuel Faber, Chemins de traverses, Alban Michel, 2011), Jésus propose un autre chemin déroutant. Celui de voir à l'envers, de vivre à contre-sens de notre société, de notre culture. Celui de l'enfouissement comme critère et chemin d'implantation de son Évangile. Jésus propose comme projet évangélique de changer nos regards, de voir autrement. Si tu veux être grand, commence par te faire petit (saint Augustin).
 
Le critère qui confirme que nous sommes des disciples de Jésus, le critère de l’implantation de son Royaume, le critère qui authentifie que nous sommes Église de Dieu, n’est pas celui de l’éclat extérieur mais bien cette capacité de bien vivre l'enfouissement dans les cœurs.  Il suffit d'un petit peu de sel pour donner de la saveur. Une telle règle est en opposition avec nos lois humaines d’efficacité et de croissance. Aujourd’hui, nous accordons beaucoup d’importance, sinon la priorité, à ce qui se voit, ce qui est « mondialisation ».

À travers l’image de la graine de moutarde, nous prenons conscience d’une inversion ou d’un retournement de perspective : au lieu de se faire grand, tout-puissant, Dieu en Jésus s'est courbé vers nous, s'est fait petit de grand qu'il était. François d'Assise, Bonaventure voient dans ces trois petites paraboles, l'humilité de Dieu. Avouons-le, ce n'est pas très tendance ni très séduisant que de prendre ce chemin.

Nous vivons présentement comme Église, comme chrétien cette mode tendance de Jésus. Il nous faut apprendre à regarder autour de nous toutes ces petites semences qui lèvent et qui annoncent une récolte qui nous étonnera et nous nourrira en abondance comme cette eucharistie. AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Mardi, 1 mai, 2012

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