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2011-A-Mtt 25, 31-40-célébration de la parole au salon- nous sommes de la poussière divinisée

CÉLÉBRATION DE LA PAROLE EN PRÉSENCE DES CENDRES D'UNE DAME AGÉE DE 86 ANS

THÈME: NOUS SOMMES POUSSIÈRE DIVINISÉE


Ouvrons nos coeurs. Écoutons la voix du Seigneur : La mort, c'est la vie qui se recueille, recueillons-nous (Magdaleth)

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Nous sommes ici pour un instant d'admiration pour cette manière de vivre, recevoir non, mais donner oui comme me l'exprimait l'une d'entre vous à qui je demandais de me présenter qui était cette femme. En me résumant ainsi cette manière de vivre, elle me disait dans ses mots ce que Jésus lui-même exprimait et qui est au coeur de la Bonne nouvelle : Il y a plus de joie à donner qu'à recevoir (Ac 20,35). Quand on quitte cette terre, il ne reste que ce l'on a donné (Jean Paul 11). 

Ici aussi pour un instant d'émerveillement : la mort transforme nos regards. Nous devenons soudainement émerveillés par des petites choses que nous ne voyions pas avant. La vie est plus que ce que nous voyons. Nous avons une double vie (Paul V1). Celle d'ici-bas et celle d'un ailleurs, d'un après. Un poète a écrit : quelqu'un meurt, c'est comme des pas qui s'arrêtent mais si c'était un départ pour un nouveau voyage ? Quelqu'un meurt, c'est comme une porte qui claque mais si c'était un passage s'ouvrant sur d'autres passages ? Quelqu'un meurt, c'est comme un arbre qui tombe mais si c'était une graine fermant dans une terre nouvelle ?  La Parole de Dieu nous dit : si le grain de blé ne meurt, il ne porte pas de fruit (Jn12, 24.)   
Ici pour un instant de jubilation. Jésus et c'est la foi chrétienne- a révolutionné la mort. Parce qu'il goûta la mort  (He 2, 9), Jésus a tué la mort qui tuait nos vies. Quelqu'un écrivait au 5e siècle et c'est très beau, trop beau peut-être pour nos oreilles étourdies par l'éphémère de nos mass-médias que la poussière a été rénovée (Gn 2,7), la cendre a été divinisée. 

En ouvrant ce temps d'élévation - élevons nos coeurs - je vous offre mes yeux de croyant. Je vous invite à projeter sur ce rendez-vous certains diront d'adieu, d'autres dont je suis, sur ce rendez-vous commencement d'une espèce de vie nouvelle disent les Pères de l'Église,  des yeux de Pâques, des yeux capables de voir dans la mort, la vie, dans cette séparation le commencement d'une communion nouvelle avec Thérèse.  

Faisons silence, faisons mémoire pour relire ensemble cette belle lettre écrite de la main de Dieu ( 1 Pi 4, 11) que fut Thérèse pour nous. La mort ne romps pas la beauté de la vie, mais la perfectionne (Tolstoï).  La mort ne détruit pas cette lettre mais nous offre de la conserver en héritage.


(bref temps de silence)


DEVENONS PRIERE


Ô jour éternel, jour tant désiré...donne-nous en cet instant de comprendre que la mort ouvre nos vies sur une invitation : entre dans la joie de ton Père. Donne à Thérèse d'entendre ta voix - et quelle voix - Heureux les invités au repas du Seigneur.

Ô jour merveilleux, moment incomparable, donne à nos yeux humains de voir dans ces cendres une vie rénovée, d'y percevoir, dans la foi, que nous sommes des grains de poussière de toute beauté (Silouane), de la poussière maintenant divinisée (Romanos le Mélode (?-v. 560),

Ô jour très solennel, jour de clarté, donne-nous de pressentir que toi, Seigneur, tu es descendu sur la terre pour nous prendre aux cieux avec toi. Que Tu es devenu mortel pour nous revêtir de notre beauté  première. Que  Ta naissance (Noël) nous appelle à renaître, ta résurrection nous redonne Vie.

Accueille maintenant à ta table celle qui nous a si souvent accueillis à sa propre table. Tu nous as un jour du temps donné cette mère, grand-mère, cette soeur. Tu reprends son souffle, que ton nom soit béni.  AMEN.

PAROLE DE DIEU Matthieu 25, 31-40:

Recevez en héritage le Royaume préparé pour vous. J'avais faim et vous m'avez donné à manger; j'avais soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais malade et vous m'avez visité...mais diront les élus qu'en est-ce Seigneur, t'avons-nous vu avoir faim, soif, malade ? et le Maitre dira : à chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait (Mtt 25- 31-46).

RÉFLEXION

C'est l'Évangile que nous lirons demain dans les églises en la fête du Christ-Roi. Cet Évangile dit avec clarté que le chemin des élus passe par la reconnaissance de l'existence de l'autre. Nous sommes dans un monde où l'autre n'existe plus tant tout est centré, tout tourne autour de nos besoins, de nos «moi».

Cette page dit une manière de vivre. Il y a plus de joie à aider, à donner, à être généreux de son temps qu'à ne s'occuper qu'à se complaire en soi-même. Cette femme est d'une génération où elle n'existait que lorsqu'elle n'existait plus pour elle-même. Elle aurait pu signer de sa vie cette réponse d'un enfant questionné sur le sens de la mort : la mort, c'est la vie que l'on donne après avoir tout donné. Thérèse vient de nous donner sa vie après avoir tout donné.

Si ne pas mourir est impossible dit saint Augustin, bien vivre, donner du sens à sa vie- est possible. Devant nos yeux, une vie qui avait du sens, une vie pleine de sens. Et pour vous, je vous offre en cette heure qui donne sens à notre vie, des paroles de grands sens qui nécessitent pour les comprendre, pour entrer dans leur beauté, des exercices de réchauffement comme en font tous les matins les athlètes.

Pour vous des paroles de feu, des paroles qui réchauffent le coeur, qui enflamment nos vies. Si nous les «repassons», les ruminons, en faisons mémoire au quotidien par des exercices de réchauffement, si nous les prions, elles deviendront des paroles à dévorer, à manger, paroles ravissements et allégresses de mon coeur (Os 2, 21) :
Il est venu en prenant la condition humaine pour nous ouvrir le chemin du salut, pour que nous possédions dans la pleine lumière les biens que tu nous as promis  (préface de l'Avent).
Aujourd'hui dans notre monde le Verbe es né. Aujourd'hui dans notre mort est semé la vie (1ière Vêpres de Noël)
Il s'est fait l'un de nous pour que nous devenions éternel (préface de Noël).
À ceux qui l'ont connu, il a donné la vie éternelle (Jn)
Notre temps est court mais Dieu accepte de le prolonger en le faisant entrer dans le Sien (Dom Augustin Villerand). 
  Toi qui es terre, né de la terre, tu montes maintenant au ciel avec le Christ (st Grégoire le Grand).

Ce sont là des mots de grand sens pour des heures de grand sens.   Désormais et pour toujours, son être profond est Celui de Dieu. Mystère de foi. Son Je est un autre (Zundel).

Je termine par ces mots du frère Christophe de Tibhirine (film des dieux et des hommes) peu de temps avant son martyre :  Je suis ressuscité, je peux mourir !


(pièce musicale possible)


DERNIER ADIEU:

Entre les mains de notre Père
Où nous sommes tous  appelés.
Du tréfonds de notre douleur
Thérèse nous te laissons partir;
Le Dieu qui a pétri
Au corps de Jésus-Christ
Ta chair et ton Esprit
saura bien t’accueillir ;
Ta place est pour l’éternité
ENTRE LES MAINS DE NOTRE PÈRE

Entre les mains de notre Père
Plus douces que nos mains
Plus fortes que la terre
Nous déposons maintenant tes cendres ;
Le Dieu qui a donné
l’amour et l’amitié
Ne peut maintenant nous séparer
à jamais par la mort :
Un jour nous ne serons plus qu’un
ENTRE LES MAINS DE NOTRE PÈRE

Entre les mains de notre Père
Qui voit chaque douleur
qui sait toute prière
nous retrouvons l’espoir :
Le Dieu qui est venu
Nous dire par Jésus
La Joie et le Salut
ne peut nous décevoir!
Comment ne pas reprendre coeur
ENTRE LES MAINS DE NOTRE PÈRE.

Thérèse,
tes enfants de disent,
tes petits enfants et arrière petits enfants te disent
ta communauté chrétienne te dit
et Moi au nom de Jésus, je te dis : PARS T'ASSEOIR A LA TABLE DE L'EUCHARISTIE SANS FAIN.

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Année: 
Autres: 
Date: 
Jeudi, 1 septembre, 2011

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