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2011-A-Mtt 18, 21-35- Dimanche 24e semaine ordinaire -une histoire lumineuse

Année A: Dimanche 24e semaine ORDINAIRE (litao24d.11)
Matthieu 18, 21-35  une histoire lumineuse

Devant cette page, conclusion du chapitre sur la manière de vivre ensemble à la mode de Dieu, cette civilisation de l'amour dont parlait Jean-Paul 11, un mot monte en moi : confusion. Confusion devant la méchanceté du serviteur. Confusion devant la grande bonté du maître. Autre confusion, nous venons d'acclamer louange à toi, Seigneur. Louange à toi de nous donner une manière de vivre à la mode de Dieu.

Cette page décrit la manière de vivre de Jésus avec des histoires lumineuses (Albert Schweitzer). Elle décrit un chemin de devenir humain, pleinement humain. À ceux qui le martyrisaient, Jésus ne rendit pas l’insulte. À ceux qui l'ont blessé, il répond : Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. Il appelle Judas mon ami et accepte son baiser de trahison. Sans un mot, sans un cri, Il s’est laissé attacher à la croix. Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne. Il est abandonné par tous les siens, mais au Cénacle, après la Résurrection, Il souffle sur eux, leur donne l’Esprit-Saint, les envoie en mission, sans un mot de reproche : Que la paix soit avec vous. Jésus a vaincu la haine par l’amour. Il nous choisit, disciples, à marcher sur ses traces.

Il ne suffit pas de savoir cela, d'entendre cela pour la Xième fois.  Il ne suffit pas de connaître l'existence de cette manière humaine de vivre. Notre grande tâche de baptisé est de vivre notre quotidien à la mode de Dieu. Si nous ne comprenons pas cela, si nous ne transfigurons pas cela dans nos vies, c'est que nous ne sommes pas vraiment  chrétiens. Nous ne sommes que chrétiens sociologiques.

Cette page est un appel à devenir très semblable à Dieu en transformant nos manières d'agir en mode de Dieu.  Facile ? Paul affirme que rien ne doit nous détourner de cette manière d'agir (cf Rm 8, 35-37). Le Seigneur vous a pardonné, faites de même à votre tour (Col 3, 13). Ne gardez aucune dette envers personne sinon la dette de la compassion (Rm 13, 8). Pour faire nôtre ce chemin, pour devenir créatures nouvelles, le critère n'est plus : « ce que l'autre t'a fait, rends-lui la pareil» mais bien «ce que Dieu t'a fait, fais-le aux autres». 

Cette manière de vivre comme Jésus bien étrange aux yeux de notre culture actuelle, n'est pas précisait le sage Sirac dans la première lecture, une affaire de marchandage pour obtenir notre salut, mais bien la conséquence de notre vie d'Alliance avec lui : Pense à l'Alliance du Très-Haut et oublie l'erreur de ton prochain (Si 28, 7). Le livre des Proverbes va très loin quand il précise que si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s'il a soif, donne-lui à boire  (Pr 25, 21). Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien (Rm 12,21).

Saint Jean Chrysostome au 4e siècle dans une homélie écrit :Ne dis donc pas : Il m'a outragé, il m'a calomnié, il m'a fait quantité de misères. Plus tu dis qu'il t'a fait du mal, plus tu montres qu'il t'a fait du bien, puisqu'il t'a donné occasion d'agir à la manière de Jésus. C'est étrange d'affirmer cela, mais en régime chrétien même nos ennemis nous rendent un grand service.Ils ne permettent de devenir vrais fils de Dieu jusqu'à vivre pleinement la prière de Jésus que nous ferons nôtre tantôt.

Bouddha a laissé à ses disciples  une maxime : ce n’est pas avec le ressentiment que l’on apaise le ressentiment ; c’est avec le non-ressentiment que l’on apaise le ressentiment. Jésus ne se limite pas d'indiquer que cette maxime est une voie de perfection pour devenir plus humain, il nous assure en empruntant ce chemin avant nous, qu'elle n'est pas au dessus de nos forces. Pour Jésus, le pardon va au-delà de la non-violence et du non-ressentiment. Il nous permet de vivre pour le Seigneur (2e lect). Comme le Seigneur. 

À votre contemplation : Oui, il nous faut régler nos comptes, c'est notre enjeu quotidien. Mais sans la remise de dette inaugurée par Jésus, nos vies deviennent invivables. Comme l'exprime l'oraison finale que cette eucharistie, Seigneur, saisisse nos esprits et nos corps, afin que son influence et non pas notre sentiment, domine toujours en nous (oraison finale). Amen

 

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Date: 
Samedi, 1 octobre, 2011

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