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2011-A-Jn 15, 26-16, 4- Lundi 6e semaine Pâques -Maintenant où va-t-on ?

Année A: Lundi 6e semaine de Pâques (litap06l.11)
Jn 15, 26-16, 4 : Maintenant où va-t-on ? 

À  l'heure où Jésus passait de ce monde, au terme de son voyage terrestre, nous imaginons sans peine son état d'âme, lui qui est sorti du Père pour venir vers nous (Jn 16, 28). Comme cadeau de départ, à nous qui sommes ses amis, il nous fait part de son désir : là où je suis qu'ils soient eux aussi (Jn 17, 24). Jésus est heureux de retourner chez lui, mais plus heureux encore de nous emporter avec lui sur ses épaules. Il nous offre de voir notre vie dans toute son amplitude, d'admirer l'immensité de sa beauté non seulement à venir, mais celle du quotidien. Il s’agit d'humer que nous sommes ses vrais amis et que cette amitié est indéfectible.

Au moment de son départ, comme il l'a fait aux disciples d'Emmaüs attristés, Jésus prend le temps d'expliquer à ses disciples, à ses amis ce qui leur arrive : son bonheur ne sera total que s'il nous amène avec lui. La joie de Pâques, sa joie d'une vie en plénitude qu'il possède depuis le matin de Pâques, ne serait pas «parfaite» sans ce désir de nous emporter sur ses épaules, sur invitation du Père, avec Lui dans sa demeure.  Que désirer d'autre? Que désirer de plus? Impossible d'avancer plus loin dans le mystère.

Devant une telle altitude qui s'ouvre à nos vies, il ne faut pas nous surprendre d'entendre l'évêque saint Épiphane affirmer que l'Ascension est la plus grande des fêtes, [un] torrent de délices et comble de joie. Ce torrent de délices consiste à vivre nos vies terrestres dans le Père comme le Père vit la sienne en nous. Comme le Fils qui a vécu sa vie terrestre dans le Père. Saint Bernard affirme que l'Ascension fait couler un torrent de joie  par rapport à cette vie que nous vivons dans l'ombre de la vérité. Désormais, nous pouvons voir nos vies à partir du regard du Père. À partir d'en haut.  Guerric d'Igny, un des quatre évangélistes cisterciens, parle de ce retour de Jésus au Père comme d'une bénédiction (voir Luc 24, 50) pour nous.

Bénédiction de voir que, pour l'évangéliste Jean, l'Ascension - et ainsi se termine son Évangile - c'est Jésus qui, sur le bord du Lac de Tibériade, marche vers ses disciples (Jean 21). Il n’est pas question de partir ni de rester, mais il y a seulement une promesse de continuité entre notre monde et son Royaume débordant de vie que représente le filet qui quoiqu'il y en eût tant, ne se déchira pas (Jn 21, 11). Pour Jean, l'Ascension n'est pas une rupture entre notre vie d'ici-bas et la vie des invités aux Noces. 

Saintetés, nous percevons peu que nos vies se déploient dans cet encadrement plus merveilleux encore que celui que décrivait au Pape l’astronaute italien Robetto Vittori qui l'interrogeait si de l'espace, il pouvait réfléchir sur les origines de l'humanité : Lorsque nous avons un moment pour regarder en bas, la beauté qui est l'effet tridimensionnel de la beauté de la planète capture notre cœur. Et je prie....

De l'espace - impossible de voir plus loin ni plus haut que de l'espace - les astronautes partagèrent avec Benoît XVI qu'ils ne voyaient pas de frontière entre les peuples même s'ils voyaient clairement - pollution oblige- combien notre terre est fragile. Cette beauté que voit les astronautes ne peut se comparer à celle que nous offre l'Ascension : une vie sans frontière, sans rivalité entre peuples même si elle porte la signature de la beauté de la fragilité.

               Ce qui nous arrive, la liturgie nous le fait miroiter à chaque eucharistie :Permets qu'avec Marie et tous ceux qui ont vécu dans ton amitié, nous ayons part à la vie éternelle (#2); reçois-les dans ton royaume, où nous espérons être comblés de ta gloire (#3); rassure-nous devant les épreuves où nous espérons le bonheur que tu promets. En entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps l'espérance de le rejoindre un jour (préface).  Benoît XV11 observe dans son encyclique sur l'espérance que certains ne désirent pas la vie éternelle. Ils semblent en avoir même peur. Le jury œcuménique du festival de Cannes 2011 vient de discerner un prix au film maintenant où va-t-on, tout tourné vers l'espoir et qui pose la question de toute vie.

Puisse le don de l'Esprit de Dieu nous offrir cette joie  de contempler nos vies à partir du ciel et que cette contemplation nous permette en même temps de mettre beaucoup de ciel dans nos vies. AMEN.

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Dimanche, 1 mai, 2011

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