Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2010-C- Lundi 3e semaine Pâques -Jn 6, 22-25 : l’eucharistie, sacrement de la prière

Année C- Lundi 3e semaine de Pâques (litcp03l.10)
Jn 6, 22-25 : l’eucharistie comme sacrement de la prière

Maître, apprenez-nous à prier, avaient demandé les apôtres. Et Jésus leur apprit le Notre Père. Au terme de sa vie, Jésus a tout résumé sa manière de vivre dans le sacrement de la prière : le sacrement de son corps. Levant les yeux au ciel, il prit du pain, il prit du vin et rendit grâce. Jésus est, dans sa personne, la pierre angulaire d’une vie passée à rendre grâce, d’une vie de recueillement dans son Père, d’une vie en état d’oraison dans le Père.

La foule qui le cherchait, ne voyait que Jésus seul (Mc 9, 8), le Jésus qui venait de les nourrir dans le désert. La foule recherchait le Jésus humain qui vient de multiplier dans un geste merveilleux, du pain pour la nourrir.  Jésus leur reproche ce regard. Vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain. Jésus est plus qu’un simple humain. La foule regarde ce que Jésus a fait, ses œuvres, dirait saint Jean, mais elle ignore, comme l’exprime admirablement Paul, que Jésus est le miroir [sans tâche ni ride] qui reflète Dieu (Rm 1, 20). Jésus est marqué de l’empreinte du Père (Jn 6, 29).

Dans ce geste du pain multiplié au désert, Jésus laisse voir, et l’œil humain n’est pas habilité pour cela, qu’il est lui-même et c’est ce qu’est l’eucharistie, le sacrement de la prière. Tous les maîtres qui ont existé, n'ont pas pu expliquer qui est Jésus, car il est au-dessus de toute pensée et de tout intellect (Bienheureux Henri Suso (v. 1295-1366). Seul le ne penser à rien de Francisco de Osuna, parce que Dieu ne peut être pensé avec notre intellect, nous conduit au TOUT. Ce ne penser à rien, comme l’impossibilité de nous expliquer qui est Jésus, nous dispose ainsi à contempler que l’eucharistie est vraiment le sacrement de la prière des prières. À quoi nous servirait d’être ici chaque matin, si notre célébration n’était qu’un rituel de plus dans nos journées? 

Cette page montre que ce n’est pas la vision de la multiplication des pains qui donne la foi. Toute la foule a vu ce geste. Mais c’est notre expérience personnelle, notre union mystique avec lui, qui nous fait reconnaître que Jésus est ce signe venant du ciel (Mt 12, 38; 16,1 : Mc 8, 11; Jn 2, 18). Ce signe est dans sa personne, d’où son refus de donner des signes; Jésus n’a fait aucun signe (Jn 10, 41); Jésusestl’unique signe. La beauté de ce pain pascal, oui il est beau ce pain, dit mieux que toute parole, que tout geste, que l’eucharistie est vraiment ce miroir qui reflète Dieu.Jean de la Croix écrit : là où il y a abondance de signe, il y a moins de mérite à croire. Marc conclue son évangile en nous faisant entendre Jésus reprocher à son équipe initiale leur incrédulité (Mc 16, 14).

Ce Jésus qui n’a rien écrit, n’a laissé ni code moral, ni credo, nous a laissé comme miroir qui reflète sa présence, ce pain venu du ciel (Jn 6, 33) par lequel se réalise de manière éminente la promesse de rester avec nous jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20; voir Jean-Paul II, Mane nobiscum Domine, #15-16). Ce pain nous transforme dans le mystère de sa résurrection, en ressuscité (Préface pascale).
 
Dans la première lecture, nous observons dans la personne du diacre Étienne, un miroir qui reflète Dieu. Tellement reflet de Dieu qu’il opérait des signes et prodiges qu’aucun de ses adversaires ne pouvaient rivaliser tant il était habité par la sagesse divine.

À votre contemplation : Jésus est venu pour nous donner Dieu. Il n’est pas venu pour faire de nous des  espèces de surhumains qui n’ont plus de problèmes. Que nous sommes lents à croire ce que les prophètes ont dit (Lc 24, 25).Il est venu nous inviter à vivre autrement que dans la complainte. Pour entendre cette Parole, il faut qu’elle tressaille en nous (Lc 1, 41.44). Saint Justin au Ier siècle, dans l’une des premières descriptions de l’eucharistie hors du Nouveau Testament, écrivait : la Parole de Dieu s’est incarnée en prenant chair et sang pour notre salut, mais le pain nous transforme en Lui, telle est notre doctrine.

Prenons le temps d’entendre ce matin et durant les prochains jours ce que Jésus nous dira : Je suis le pain du Ciel, le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif (Jn 6, 35).C’est une affirmation inouïe qui exige admiration et stupeur.  Que cette eucharistie nous fasse réaliser que tout ce que Jésus est et possède, il nous le donne et que tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, il le prend tant il a faim de nous. AMEN.                                                  

               

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 1 avril, 2010

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.