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2010-C- Lc 8, 16-18 -Lundi 25e semaine ordinaire -des lampes qui éclairent

Lundi de la vingt-cinquième semaine du Temps (litco25l.10)
Luc 8 16-18 : des lampes qui éclairent

Si nous laissons ces trois petites phrases nous nourrir, nous découvrirons qu’elles photographient la mission de tout chrétien : être lumière pour ceux qui vivent dans les ténèbres, être des lampes allumées dans l’obscurité, des étoiles dans la désorientation générale, des voix qui s’élèvent au milieu de la tempête et de la nuit noire. Nous avons été destinés, prédestinés pour être l’image de son Fils (Rm 8, 29), pour laisser naître Jésus en nos intérieurs, en nos cœurs, pour qu’il rayonne à l’extérieur.

               Devant cette mission, des questions surgissent en nous : sommes-nous des mystères de lumière en ne plaçant pas l’évangile sous le lampadaire pour nous protéger de cette vague contre-courant qui nous assaille? Personne après avoir allumé une lampe ne la cache sous un couvercle. Sommes-nous des mystères de vie en gardant frileusement la Parole? Rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Sommes-nous des mystères d’écoute capables de goûter davantage chaque jour – le texte dit recevoir– le fruit juteux de la Parole de Dieu ? Faites attention à la manière dont vous écoutez.
 
                En ce temps de ré-évangélisation, ces trois petites phrases ouvrent sur un appel à devenir «plus baptisés», plus «lumineux», plus «vivants», plus «écoutants». C’est plus urgent que de savoir comment s’organiser. Elles invitent à appuyer nos vies de «plus» sur le roc de notre immersion dans la Parole de Dieu pour que ni la pluie, ni les vents, ni les tempêtes n’en fracturent les fondations. 

               Mais comment réaliser cette mission d’être «plus» ? D’être ce que nous annonçons plutôt que de parler avec plus ou moins de conviction sur ce que nous devenons ? Le livre des proverbes que nous venons d’entendre (Pro 3, 27-34) nous suggère de ne pas aujourd’hui, maintenant, refuser notre aide ni travailler à rendre l’autre malheureux, ni chercher querelle sans raison à quelqu’un qui ne t’a pas fait de mal. C’est déjà en soi tout un programme!
 
                Mais la parole de Dieu,- celle qui nous rend lumière et vie - il faut aussi la dire, ne pas la tenir dans le secret de nos cœurs. Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! (1 Co 9, 16) Ne pas la placer sous le lampadaire est nécessaire, mais
+ la dire comme les martyrs de l’église coréenne, s’impose pour qu’elle nous sorte des mirages plus scintillants qu’éclairants.
+ la dire même en sachant que notre parole qui s’appuie sur le sol de notre foi, n’est pas le sol qui la reçoit.
+ la dire sans prétendre détenir plus que d’autres la vérité sur Dieu.
+ la dire en sachant que le mystère de Dieu dépasse nos mots, qu’il ne peut être contenu dans nos mots et qu’aucun mot humain ne peut avoir la prétention de révéler Dieu. Je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige de la parole ou de la sagesse. Ma parole et ma prédication n’avaient rien du discours persuasif. Elle était une démonstration de la puissance de l’Esprit (1 Co 2, 1-3).L’académicien Hector Bianciotti (Lettres à un ami prêtre, Gallimard, 2006, p.27) écrit que plus la parole cherche la justesse, plus elle s’en éloigne.
+la dire même si nous reconnaissons que nous ne savons pas la dire, que nous disons mal Dieu, mais il faut en parler. 

               Saintetés, nous n’avons pas encore compris que la parole de Dieu devient une épée tranchante quand – et c’est paradoxal – elle naît de notre faiblesse à bien parler de lui. C’est alors que nous montrons que nous sommes plus possédés par la Parole que nous la possédons.  Savoir parler, dire notre Dieu est ce qu’il y a de plus urgent et de plus impossible aussi. Nous sommes des vases fragiles qui portent un trésor inestimable.

Je termine par ces paroles de Benoît XVI à Lourdes (2009) : restez en silence et adorez votre Maître. Restez en silence puis parlez et dites au monde votre foi. Vous ne pouvez taire ce que vous savez.  Notre monde à besoin de voir chez les chrétiens [la lumière] qu’ils ne voient briller nulle part ailleurs. Une eucharistie pour nous confier à Celui qui nous confie la mission d’être des mystères de lumière, de vie et d’écoute. AMEN. 

 
 

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Mercredi, 1 septembre, 2010

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