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2010- C- Lc 10, 25-37-Lundi 27e semaine ordinaire - parabole du Samaritain, parabole de la rédemption

Lundi de la vingt-septième semaine du Temps ordinaire (Litco27l.10)

Luc 10, 25-37 : parabole du  Samaritain, parabole de la rédemption

Quelle belle histoire parabolique! Ce serait en tamiser la beauté si nous n’y voyons, n’y contemplons qu’un émouvant geste de solidarité humaine. L’amour de la vérité nous pousse à projeter sur ce beau geste humain qui n’est ni le propre ni l’exclusivité des chrétiens, un autre regard. Benoît XVI conclut son encyclique sociale en affirmant que l’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain (Caritas in veritate, # 78).

Quand les Pères de l’Église commentent cette parabole, ils n’en parlent pas comme d’un discours humanitaire, encore moins moralisateur, mais comme la parabole de la rédemption. Ils en parlent comme d’un chemin mystique qui confirme à celui qui le prend, son incorporation lente mais progressive au Christ.  

Le docteur de la loi avait demandé : Qui est mon prochain ? (Lc 10, 29). Jésus lui répond : c’est toi appelé à relevé les blessés de la vie. C’est toi qui ne vit plus [de toi-même] parce que moi, je vis en toi (Ga 2, 20). C’est toi qui en relevant le blessé, fait de la terre un ciel. C’est toi qui en t’abaissant, ramène au paradis l’humanité voué à la mort (Saint Jean Chrysostome). C’est toi qui as tant aimé le monde que tu en as payé de ta vie. Je te donnerai ce qu’il en coûte. Ce que les Pères de l’Église ont compris c’est qu’à travers cette parabole, Jésus confirme qu’il vient vivre en nous pour être par nous le sauveur des blessés de la vie.  Le prochain, c’est nous qui nous faisons proche des blessés. C’est bien différent que de simplement apporter une aide passagère de solidarité humaine.

Cette parabole décrit le risque très actuel d’une religion sans âme, d’une vie de baptisé sans foi. Notre foi se révèle dans nos actions. Prêtres et lévites, des fins connaisseurs des textes de la loi, des hommes de la religion, ont vu le blessé mais pour respecter la loi et au nom de la religion, ont passé outre. Ils n’ont pas été proches, prochains. Ils ont passé à coté de leur humanité, de l’humain. Jésus décrit l’impuissance de la loi ancienne à relever l’humanité. Il décrit des comportements religieux qui nous font passer à coté de la route.

En nous présentant un hérétique, un schismatique, un impur, un païen, un laïc remué jusqu’aux entrailles qui était pourtant dans le mille, Jésus répète aujourd’hui le message qu’il ne cessait de redire hier aux scribes et docteurs de la loi : ce ne sont pas les rites et les observances qui sauvent, mais la compassion. Nous pouvons, disait encore Benoît XVI à des évêques en visite ad limina, passer notre vie à prier, à poser des gestes liturgiques sans vraiment rencontrer Dieu.  Nous passons, alors, à coté du chemin. Notre foi ne sera parfaite que si nous aimons les autres comme soi-même, que si nous faisons aux autres ce que nous aimerions qu’on nous fasse. Règle d’or. Règle de foi authentique. Chemin mystique qui nous fait éprouver ce que les autres chrétiens croient (Ruysbroeck).

Saintetés, nous venons d’entendre Jésus nous dire : va et fais de même (Lc 10, 37). Aujourd’hui, il n’est pas suffisant de voir les tombés sur le bord de la route, de voir tant de souffrance autour de nous ; il n’est pas suffisant de dire il n’est qu’à demi-mort, que ce n’est pas si grave que cela, qu’il va s’en sortir;  il n’est pas suffisant de se tenir à distance en souhaitant que d’autres fassent quelque chose, en nous disant à quoi bon d’agir, puisque ce sera toujours insuffisant. Il faut, vient de nous dire Jésus à travers le samaritain – il parle de Lui – être saisi, bouleversé jusqu’aux entrailles, «pris aux tripes», payé pour lui ce qu’il en coûte, avoir un cœur qui voit où la compassion est nécessaire et qui agit en conséquence (Benoît XVI, Dieu est amour, #31).  Ne nous immunisons pas contre la souffrance des tombés de nos routes.

En célébrant aujourd’hui la fête de saint François, nous contemplons, admirons un chrétien, évangile vivant, qui, il y a huit  cent ans, ne s’est pas contenté de s’entendre dire – et cette parole est très actuelle – va rebâtir mon Église -  mais qui effectivement n’a pas passé à coté de l’Évangile. Il a été dans sa personne et sa manière de vivre  parabole en acte de la rédemption. Il a proclamé un Évangile qui n’est pas une invention humaine (Ga 1, 11). Cette parabole de la rédemption, c’est par nous qu’elle se manifeste et se réalise aujourd’hui. Nous sommes cette grâce que Dieu fait à notre monde d’ajouter à la beauté des gestes de solidarité, un grain de sel, un grain de beauté de sa divinité. AMEN.

 

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Date: 
Mercredi, 1 septembre, 2010

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