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2009- B-Mtt 25, 31-40 - Marguerite d’Youville -

Année B : Vendredi de la 28e semaine ordinaire (litbo28v.09)
Mtt 25, 31-40 Marguerite d’Youville

C’est aux fruits que nous reconnaissons un arbre (Mtt12, 33). C’est à leurs œuvres que nous reconnaissons ceux et celles qui font profession d’appartenir au Christ. Devant nos yeux, ce soir, une femme qui ne s’est pas contentée de croire, mais qui a mis sa foi en pratique. Marguerite d’Youville a pratiqué sa foi en refusant de dire à ceux qui étaient démunis : va en paix, je vais prier pour toi (Jc2, 15).

Elle a refusé de donner priorité à ceux qui arrivent dans nos assemblées portant des vêtements resplendissant pour privilégier ceux en habit malpropre (Jc2, 3). Marguerite d’Youville parce qu’elle a vu Dieu a découvert (saint Augustin) dans les pauvres, les affamés, dans celles qu’elle appelait les filles perdues, s’est livrée à l’Action avec confiance . Elle a eu le courage de travailler pour Dieu comme si tout dépendait de lui et non d’elle (saint Ignace). Sa prière quotidienne était une demande : si je te dis, Seigneur que je t’aime, empêche-moi de mentir. Que mes paroles se taisent, mais que mes actions parlent.

Comme l’exprime Matthieu dans les versets précédents notre Évangile, elle a su multiplier au centuple ses talents d’organisatrice, de fonceuse qu’elle avait reçue (Mt 25, 14-30).  Rien ne l’arrêtait pas même les incendies successifs de son hôpital.  Si nous sommes nés pour agir, Marguerite d’Youville, elle, est née pour demeurer en état de séduction permanente pour les moins nantis de son époque. Elle a inventé le secours catholique en terre d’ici. Elle a tellement unifié en sa personne l’amour de Dieu et du prochain qu’elle a contaminé trois compagnes du virus de l’amour dont parle la première lecture. Elle nous confie, elle confie à notre Église, cette mission de ne pas avoir peur de nous mouiller, de nous donner des mains sales de charité.

Ce soir, la question nous est posée : quand est-ce que nous T’avons vu? Et nous sommes ici pour voir Jésus dans ce morceau de pain. Pour apprendre à Le voir dans cet autre morceau de pain que l’Évangile vient de nous présenter : les démunis, malades, les étrangers nombreux, les jeunes dont les comportements nous perturbent. S’il nous est spontané de nous savoir ici en présence de Dieu, il est moins évident de nous savoir en présence de Dieu quand nous rencontrons des drogués, des clochards. Marguerite d’Youville trouvait Dieu autant dans l’intimité de son cœur que dans les exclus de la rue. Elle avait une foi « sorteuse », une foi agissante.

Elle nous montre que pour devenir des évangiles vivants, il nous faut combattre cette tendance naturelle à ne prêter attention qu’à l’extérieur, qu’au titre, qu’à la « qualité formelle » de la personne en face de nous. Nous sommes prisonniers de certificats de conformité. Avouons-le, l’extérieur motive beaucoup nos actions. Nous avons tendance comme l’exprimait l’Évangile il y a deux semaines, à catégoriser les gens. Ils ne sont pas des nôtres (Mc9, 38-43).  N’est-ce pas déroutant que d’observer que Matthieu fait des exclus des « présences réelles » de Dieu ? Il y a entre eux et Jésus un partenariat indissociable.  C’est le regard que nous portons sur les blessés de la vie et l’attitude que nous adoptons face à eux qui nous font chrétiens. 

Dimanche prochain, dimanche des missions, l’Évangile nous présentera cette étonnante demande des fils de Zébédée qui désirent la meilleure place à sa droite dans son Royaume. Jésus qui ne répond que rarement aux questions, nous surprend en affirmant que cette place d’honneur est réservée à ceux et celles qui se font proche comme Marguerite d’Youville, des fils prodigues, des brebis égarées, des samaritaines, des sans beauté parce que ne portant pas ni bagues d’or au doigt ni vêtements resplendissants (Jc2, 4). Par sa manière d’aider, elle fut une grande évangélisatrice parce que grande contemplative de Dieu.

À votre contemplation : c’est à moi que vous l’avez fait.  Ce dont nous avons le plus besoin, ce sont des chrétiens capables de rendre Dieu crédible à notre monde. Et cela commence à la manière de Marguerite d’Youville, de mère Térésa, de Père Damien, canonisé dimanche dernier, d’Ignace d’Antioche (demain) par nos pieds et nos mains. Pour échapper aux défis permanents d’une religion d’abstraction, l’Évangile ce soir nous dit qu’il doit être annoncé à hauteur des yeux et de la voix. Nos pieds et nos mains sont les plus belles homélies que notre entourage peut écouter et recevoir. Benoît XV1 vient de nous rappeler dans son encyclique que le premier service que les chrétiens doivent rendre à chaque personne et au genre humain tout entier est celui de la solidarité ou si vous voulez, l’amour en habit de travail.  

Nous t’en prions, Seigneur que cette eucharistie nous aide à manifester ta tendresse et ta compassion et nous prépare aux joies du festin éternel (Oraison finale). AMEN  

 

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Mardi, 1 septembre, 2009

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