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2009- B : Mc 7, 1-7- Dimanche 22e semaine ordinaire- Une nouvelle religion ?

Année B : 22e dimanche ordinaire (Litbo22d.09)
Mc 7, 1-7 Une nouvelle religion ?

Tout vient du cœur, non pas du cœur sentimental mais du cœur «  biblique », centre intime et inviolable de toute personne. C'est dans le cœur qu'est le trésor, la source, l'orientation de toute vie. C’est par des décisions sorties de nos cœurs que se vivent entre nous des scènes indescriptibles de beauté humaine ou que naissent des ruptures et des blessures sans fond. Nous venons d’entendre Jésus nous dire : C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses. Tout ce mal vient du dedans. Au 2e siècle, Origène écrivait déjà qu’il nous faut prendre d’assaut la cité la plus considérable de ce monde : la malice qui est au fond de nos cœurs. Le cœur, voilà qui ramasse le message de la Bonne Nouvelle de l’Évangile que nous venons d’entendre.

Pour utiliser une expression de chez nous, Jésus ne craint pas de se mouiller. Il affirme sans ambigüité et ce langage a choqué son auditoire qui priorisait l’extérieur, le paraître, qu’il peut y avoir une pratique de la religion sans foi. Saint Jacques (2e lecture) confirme cela quand il écrit : Mettez la Parole en application, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. Écoute les commandements et décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique (1ière lecture). Le Concile Vatican 11 rappelle avec force que l’incorporation à l’Église n’assure pas le salut à ceux qui restent de corps au sein de l’Église mais non de cœur (Lumen Gentium 14). Jésus reprend ce qu’exprimait le prophète Isaïe : ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.

Ce que l’Évangile nous dit ce matin devrait nous déranger, nous interpeller. Il ne suffit pas de nous retrouver ici dans cette église, il ne suffit pas de saupoudrer notre existence de quelques moments de prière, comme les Pharisiens qui s’aspergeaient d’eau en revenant de la place publique pour porter le très beau nom de fils et fille de Dieu. Nous devenons chrétiens non par des pratiques extérieures mais par la conversion de nos cœurs à Dieu.

L’Évangile- si nous ne nous contentons pas de l’écouter- unifie ce qu’il il a dans nos cœurs, nos intentions, nos pensées et notre pratique religieuse et sociale. Nous ne pouvons pas séparer l’extérieur- ce qui est visible- avec l’intérieur- ce qui motive nos pensées, nos actions. Nous devenons des trésors d’Évangile en unifiant le dire et le faire.
 
L’extérieur, nous y portons beaucoup attention, c’est la zone du paraître, du conventionnel, du superficiel. L’intérieur, c’est ce que nous sommes devant Dieu, le lieu de nos fidélités profondes,  le lieu aussi où bouillonne nos rancœurs, naissent nos malices pour citer Origène tantôt. Ce qui sort du cœur, voilà, ce qui est impur (Ev).
 
Saintetés, nous connaissons bien ce porte-à-faux, ce divorce intime entre ce que nous sommes dans nos profondeurs et ce que nous laissons paraître, entre ce que nous voulons être et ce que ce laissons vivre en nous, ce qui sort de nos dedans pour citer l’Évangile. Tous les jours- et c’est ce que nous dit la Parole de Dieu avec lucidité-, nous prenons conscience des décalages, des lézardes, des déchirures que nous vivons.

Nous qui sommes rassemblés pour rendre un culte à notre Dieu, évitons ce reproche de Jésus, ce reproche de tant de nos concitoyens : ce peuple m’honore en paroles, mais son cœur est loin de moi. Il est inutile le culte qu’ils me rendent.  Accueillons comme l’exprime Jacques (2e lecture) la parole de Dieu semée en nous. Lavolonté de Dieu c’est que nous vivions une vie non mensongère pour agir comme l’exprimait la lecture (1ière) en peuple sage et intelligent dont le Seigneur est proche chaque fois qu’il l’invoque.

À votre contemplation, nous avons ce pouvoir immense et redoutable de rendre beau ou laid ce qui passe par nos mains, par notre cœur. Nous pouvons recevoir maintenant ce pain dans des mains parfumées mais refermées sur elles-mêmes. Nous pouvons aussi recevoir ce pain dans des mains rugueuses mais ennoblies par un cœur d’une générosité débordante. AMEN

 
 

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Date: 
Mardi, 1 septembre, 2009

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