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2009-B : Dimanche 19e semaine ordinaire -Jn 6, 41-51 se nourrir du Christ pour le nourrir

Année B : 19e dimanche ordinaire (litbo19d.09)
Jn 6, 41-51  se nourriri du Christ pour qu'il se nourrisse de nous. 

À l’heure des accommodements raisonnables, il est plutôt déraisonnable d’entendre affirmer dans l’évangile : Le pain que je donnerai, c’est ma chair. Déraisonnable de nous savoir devant une table somptueuse dit saint Augustin où l’on mange le maître du banquet lui-même. Déraisonnable parce que personne ne nourrit ses invités avec lui-même : et pourtant, c’est ce que fait le Christ Seigneur. Déraisonnable de savoir queJésus est à la fois celui qui invite…heureux les invités à la table du Seigneur et celui qui s’offre comme nourriture et boisson…Prenez et mangez, prenez et buvez.

Devant ce geste, cette Parole déraisonnable de Jésus, il nous faut passer de l’étonnement – nous n’avons jamais rien vue de pareil - à l’admiration, de l’admiration à la fascination : je suis le pain de la vie. Parole déraisonnable parce que manger ce pain, manger Dieu, c’est vivre éternellement. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le curé d’Ars qui savait s’émerveiller devant les petits rien de la vie disait avec admiration, fascination qu’il n’y a rien de plus grand que l’Eucharistie. Il ajoutait : c’est dommage que nous n’en soyons pas pénétrés. Il n’y a rien de plus grand que des miettes de pain inébranlablement durable. Le manger nous dit Benoît XV1, est un acte d’adoration.   C’est un acte de foi.

Le moindre qu’on puisse dire c’est que nous manquons d’admiration devant le pain et la coupe que nous voyons sur l’autel. Nous manquons de foi tant il n’est pas facile d’y voir le corps et le sang du Christ. Nous manquons de foi pour digérer cette Parole de Dieu : Qui me mange vivra. C’est l’être même de Dieu que nous recevons. Et plus déraisonnable encore, nous recevons ce que nous sommes. L’émerveillement devant ce double déraisonnable – vivre éternellement, nous sommes par grâce, des dieux   – est le premier pas qui ouvre sur l’action de grâce. Devant ce déraisonnable, nous avons des oreilles mais nous n’entendons rien. Nous avons cette capacité de goûter aux délices de ce pain mais n’en goûtons rien. Goûtez et voyez que le Seigneur est bon (Ps 33,9).

Mais il nous faut avancer plus loin encore et affirmer comme l’exprimait Benoît XV1 dans sa lettre post synodale sur l’eucharistie : Nous pouvons dire non seulement que chacun d’entre nous reçoit le Christ dans l’eucharistie mais que le Christ reçoit chacun d’entre nous.  C’est déjà déraisonnable qu’un Dieu se donne à manger mais ce qui est plus que déraisonnable, c’est un Dieu qui a faim de nous.  Qui a faim de nous manger.

Tous les mystiques le disent : nous sommes la nourriture de Dieu. Lorsque nous mangeons Dieu dit Saint Bernard, c’est nous qui sommes mangés par lui (sermon 71). Élisabeth de la Trinité, celle dont la vie fut louange et gloire, affirme d’expérience que non seulement (il faut) manger Jésus mais se laisser manger par Lui jusqu'à devenir Lui. Il a aussi faim de nous. 

Mère Térésa qui a tellement pénétré le mystère de Dieu dans les affamés, les malades, les plus pauvres des pauvres, a été malgré sa longue nuit de foi, transpercée de comprendre que le cri de Jésus sur la Croix j’ai soif peut aussi bien s’entendre par j’ai faim. Elle ajoute plus vous le mangez, plus vous le rassasierez.  Au lendemain  du Concile de Trente, le grand maître spirituel de l’école française Charles de Condren disait que nous devons aller à la communion pour que Jésus soit en nous mais surtout par obéissance au désir de Jésus de nous recevoir en lui, dans son être et dans sa vie.

Parce que comme l’exprimait Paul tantôt, nous avons reçu en nous la marque de l’Esprit saint, il ne faut pas le contrister (Ep4, 30) en ignorant que Dieu lui-même nous instruit (Jn6, 46) ce matin que nous sommes sa nourriture quotidienne, son pain quotidien. En mangeant le Christ, nous devenons Lui. En nous mangeant, il devient nous. Mystère de compénétration mutuelle ! Mystère de communion mutuelle ! Mystère d’admirable échange !  Devenons et je paraphrase Élisabeth de la Trinité, hostie qui nourrit Jésus et nous deviendrons Sauveur avec le Sauveur. AMEN

 

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Date: 
Mardi, 1 septembre, 2009

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